Du grand Zhang Yimou.Ce maître incontesté des films sur la Chine profonde signe avec "La cité interdite" la toute dernière fresque du 7ème art, et sans doute la plus belle. Histoire, Costumes, Scénario, Interprétation, Figuration, Dialogues, et toutes les autres composantes filmiques trouvent leur grandeur dans "La cité interdite". Sans oublier les magnifiques Décors; d'accord, c'est tourné dans la cité interdite elle-même, mais ni Bernardo Bertolucci (in "Le Dernier Empereur")- pour ne citer que lui parmi les nombreux cinéastes occidentaux qui ont posé leurs caméras à l'intérieur de la dite cité- ni Bernardo ni aucun autre, n'a pu ou su, comment restituer cinématographiquement à cet endroit mythique, toute la grandeur et la majesté qui étaient siennes. Eût-il été américain de par sa production, le film aurait réalisé une belle moisson d'oscars.
Zhang Yimou, un nom brodé en fil d'or dans l'histoire du cinéma grâce à des films qui ont radioscopié jusque dans ses profondeurs, la Chine d'hier et d'aujourd'hui, à travers des événements spécialement bâtis pour abriter des messages universels; l'ensemble étant emballé dans un divertissement que seuls les grands cinéastes savent servir. Qui d'autre que Zhang Yimou aurait su peindre cet humanisme, souvent approché mais jamais atteint, qui se dégage de "Pas un de moins", "Road Home", ou de "Riding Alone....", chefs-d'oeuvre incontestés et incontestables. Absents dans sa première période, les arts martiaux, ingrédient souvent indispensable, et toujours sollicité, dans tout film asiatique, ne vont pas tarder à faire surface et annoncer, comme chez les grands peintres, une nouvelle période. Et vint l'époque de "Héros" et de "La Citadelle des Poignards Volants" où Zhang Yimou s'est avéré un Grand Seigneur.
"La Cité Interdite" vient compléter la trilogie de Sa Seigneurie.