"La cité interdite" forme avec "Hero" et "Le secret des poignards volants", une sorte de trilogie du Wu xia pian Pour Zhang Yimou. Et il est décevant de constater que cette dernière va decrescendo en qualité. Surtout qu'avec "Hero" le cinéaste chinois faisait preuve d'une vraie maitrise ainsi que du justesse de tout les instants. Il reste toutefois intéressant de constater comme "Le secret des poignards volants" et, donc, "La cité interdite", semble être les deux facettes de "Hero", tout simplement, scindé en deux films distincts.
Et en cela, La cité interdite est le moins bon métrage des trois. Car ici, Yimou se concentre sur l'aspect politique, déjà assez indigeste dans les deux métrages précédents, mais cette fois au premier plan.
Cependant, mieux vaut-il commencer par les qualités du film pour se concentrer plus tard sur ce qui ne fonctionne pas. Tout d'abord, et comme toujours chez Yimou j'ai envie de dire, le film est picturalement magnifique, la photographie est de toute beauté et les décors, mélange d'or et de rouge, de royauté et de sang, à l'image du film, sont grandioses. Il faut aussi préciser, bien que cela me semble inutile, que Chow Yun Fat et Gong Li sont tout deux incroyables (mais qui en doutait ?). De plus, la symbolique du film est bonne, et surtout assez intelligente, je retiendrais surtout ce plan de fin sur la table qui veut dire énormément de choses (place de chacun etc
Là où Yimou m'a perdu, c'est dans sa surenchère constante, c'est visuellement surchargée, bien que très beau, les sous intrigues se multiplient à la vitesse de l'éclaire, et non sans désintérêt, et certains pans entiers du montage de sont là que pour faire figure de l'opulence du lieu. Tout cela manque de retenue, de justesse ou en tout cas de mesure dans sa représentation. Le film étouffe après sa première demi-heure sous le trop plein de ce que le réalisateur met en place. La mise en scène épouse, malheureusement, ce travers du film, et se retrouve à redoubler d'exubérance en toutes circonstances jusqu'à, de nombreuses reprises, tomber dans le grotesque.
Le film manque clairement de souffle, inutile de chercher le lyrisme des "Poignards volants", il est absent ici, c'est un métrage incroyablement froid, c'est qui compréhensible pour un film traitant du pouvoir et du mensonge, mais tout de même dommage.
La cité interdite de Zhang Yimou est un échec, une beauté plastique stupéfiante au service d'un métrage balourd et indigeste, la magnificence des décors, le jeu des acteurs ainsi que la symbolique ne sauvent en rien ce métrage au allure grotesque et indéniablement boursouflé. Des qualités, mais insuffisante.