J'admets n'être nullement un cinéphile distingué. Normal, pour des raisons personnelles, j'ai peu accès aux salles obscures. Je ne suis pas non plus un connaisseur de l'oeuvre de Brisseau. Et même si c'était le cas, je comprends rarement les arguments assurés, voire péremptoires des critiques...
Là, je ne me suis pas ennuyé un instant. Ça commence un peu comme du Chabrol (sans l'humour) et malgré quelques maladresses, on progresse dans une intrigue sans trop de surprises, mais dans une ambiance étouffante en particulier dans les scènes d'intérieur. Les scènes de nu(e)s sont à la hauteur de la plastique des jeunes corps dont les gestes et les mouvements sont admirables, magnifiques, et sans aucune bassesse. J'en ai été tant ébahi que j'ai oublié d'écouter les dialogues en cours.
Un petit regret, à aucun moment, Sylvie Vartan n'apparaît dans le même appareil. C'eût été logique, pourtant, pour ne pas la placer hors de portée de ce monde dont elle est issue...
Quelle actrice ! Elle impressionne par sa froideur à la Deneuve où pointe de temps à autre son mépris des conventions, analogue à celui de son amant qu'elle a pourtant proprement rectifié.
Sur quoi porte sa jalousie, au juste ? Il y a une contradiction entre la liberté que s'accordent les deux amants et l'amour absolu qu'ils se portent.
Piccoli, planqué dans son monde étriqué de la justice (et de sa morale de classe), semble être un pilier de ce milieu tout en étant à côté de la plaque d'un bout à l'autre de l'histoire ! Super Piccoli ! Est-ce qu'au fond de lui il ne le sait pas ?
Cette famille est complètement barge ! Contrairement à certaines critiques, l'explication freudienne du dernier acte me semble un peu simplette : Complexe d'Œdipe ou d'Électre, pourquoi pas, mais il me semble que c'est plutôt l'égoïsme forcené des trois personnages qui est d'une violence totale...