(….) Peut-être que tout cela peut dégager un certain capital sympathie chez certains ; il faut dire que le look on ne peut plus kitsch de l'alien est une perle de cinéma de dernière zone. Mais c'est l'ennui total, jamais aucune tension n'enveloppe ce huis-clos dans un garage, jamais une idée n'émerge, sinon que l'alien est là, qu'il est dangereux et que certains des personnages ont été mordus. Et peut-être que les autres vont rappliquer, donc ; mais c'est bien de ''faire croire'', de faire monter les enchères ; mais il faut qu'il y ait chaire ou matière. Là, rien, eux redoutent en râlant, nous, n'attendons plus longtemps. Le film tourne alors au psychodrame gore, le premier étant censé mâtiner le second : on nage dans la débilité, au registre saugrenu faute de mieux.
Surprise suprême : le réalisateur d'Altered, Eduardo Sanchez, était le co-réal de Blair Witch. Apparemment, malgré le phénomène et la notoriété (épuisée, du coup) on se contente de peu aujourd'hui [l'autre co, Daniel Myrick, fait dans le Z aussi de son côté - Solstice]. Ou on recycle ; mais la tension qui manque ici, dans Blair Witch, était palpable parce qu'on croyait voir, parce qu'il y avait quelque chose, ou alors, sans doute quelque chose. Alors Sanchez trouve un mobile. Mais accessoirement, quand on est aussi ras-du-bitume, on évite d'évoquer le possible anéantissement de la Terre par des extraterrestres omnipotents, parce que c'est quand même un somptueux moyen de passer pour des crétins. Ou si c'est du ''cynisme'', il aurait fallu essayer d'avoir de quoi se le permettre. Désolé les gars, c'est un petit film sans moyens, mais ça ne peut pas être indéfiniment une excuse.