Terreur sur la ligne, le remake, n’est pas un chef d’œuvre certes, maintenant, il n’est pas aussi catastrophique que cela.
D’abord il s’appuie sur le jeu très honorable de Camilla Belle. Elle fait là une solide prestation d’actrice, en portant à elle seule quasiment tout le film. Elle retranscrit avec un certain talent les émotions qui traversent son personnage, l’angoisse, la tension, le calme qui revient après une fausse alerte. Franchement elle m’a surpris et mérite que l’on souligne son travail ici. Par contre le reste des acteurs ne présentent pas grand intérêt, la plupart n’ayant vraiment que des rôles mineurs.
En revanche, le scénario c’est le gros problème du film. En fait, au début on se dit qu’il est classique. Il commence comme nombre de films similaires, et on se doute qu’il va se dérouler très basiquement. Mais le problème, c’est qu’il ne se passe en fait rien, ou presque, jusqu’au dix dernières minutes. En clair, imaginez les premières minutes de Scream I, étalées sur 1 heure 30, et voilà, vous avez Terreur sur la ligne. Le film brasse énormément de vide, il est terriblement redondant, et on attend patiemment l’action, mais rien, rien de rien. A force de vouloir ménager le suspens, de vouloir entretenir la tension (avec un certain succès au demeurant), Simon West finit simplement par nier l’action, jusqu’à la fin où il se dit : « Ah, j’ai presque fini le film, faut peut-être que je me réveille ». Heureusement, comme je le disais plus haut il y a quelques bons moments de suspens, et le début est plutôt prenant (car on se dit qu’il va se passer quelque chose). En plus le déconseillé au – de 12 ans doit normalement assurer un minimum de sang (ce qui n’est pas le cas).
Sur la forme, c’est déjà mieux. Simon West est un réalisateur compétent, il livre une bonne mise en scène. Il joue beaucoup sur la profondeur de champ, sur les ombres mouvantes, les cadrages bizarres parfois, pour garantir une certaine tension. Il se loupe curieusement dans les quelques rares scènes d’action vers la fin qui sont franchement mal filmées, limite illisibles. Le reste est propre et fluide et les décors sont bien exploités. La maison en effet est très réussie. Grande, pleine de recoins, elle a une personnalité et les éléments qui la constitue ne sont pas laissé de coté (notamment la salle aux oiseaux). Je note encore une photographie élégante, avec de beaux contrastes de lumières, une maison qui devient très vite inquiétante, une utilisation judicieuse des éclairages automatiques. De ce point de vue c’est très professionnelle, et réellement esthétique. En revanche, la musique est laissée de coté. Par ailleurs Terreur sur la ligne n’est pas du tout un film d’horreur. Ce n’est même pas un thriller sanglant. En fait il n’y a pas un effet horrifique, et l’introduction prometteuse (très bon usage de la suggestion au demeurant dans ce début) ne débouche malheureusement dans le reste du métrage sur absolument rien.
Au final, Terreur sur la ligne est un film propre, bien fait, avec une actrice principale enthousiasmante, mais au service de pas grand-chose. C’est extrêmement dommage, car doté d’une bonne histoire, ce film aurait vraiment pu être dans le haut des suspens du genre, mais là, difficile de se passionner pour du vent. Il est évident que compte tenu de ses qualités je ne peux pas lui mettre une très mauvaise note, mais je suis obligé de la baisser assez sérieusement car le vide est surement le problème le plus sérieux dans un métrage.