Si vous ne voulez pas avoir une désagréable sensation de déjà-vu, je ne saurai que trop vous déconseiller de voir ce film. La raison est que c’est un remake du film éponyme version 1979. Et pour ceux qui ne connaissent pas la version première, la raison réside cette fois en le fait que le scénario lorgne terriblement vers "Scream", de Wes Craven. Les recettes y sont les mêmes, à la différence près que la jeune fille ne s’apprête pas à regarder un film d’horreur chez elle. Contrairement à "Scream", elle est ici venue faire du baby-sitting dans une maison d’architecte cossue, isolée dans les bois, au bord d’un lac. Une propriété de rêve avec dépendances qui en ferait regretter plus d’un de ne pas avoir fait ses études dans la médecine, puisqu’elle appartient à un médecin : maison en bois et baies vitrées protégée par une alarme, avec cheminée pilotée par télécommande, un dressing que même moi je n’en utiliserai pas la moitié, un jardin d’intérieur qui sert à la fois de volière et de bassin aquatique, un éclairage automatique, et j’en passe. Ceci dit, du fait qu’elle soit dans les bois avec vue et accès direct au lac, l’environnement de l’intrigue est du déjà-vu, ce qui me fait dire qu’on a compilé un peu de "Scream" avec du "Vendredi 13" pour ne citer que ces deux films-là. En fait, ce sont ces deux-là qui sont ressortis en premier de mes connaissances cinématographiques. Là où "Terreur sur la ligne" se démarque, c’est que le réalisateur réussit tout de même à entretenir l’attention du spectateur en jouant avec ses nerfs. Les appels ne cessent pas, il y a un tas de petits bruits bizarres, bizarres parce que issus d’une maison inconnue se trouvant dans un environnement inconnu, aux accessoires inconnus. De plus, on ne voit jamais l’auteur des appels anonymes, mais on sent sa présence de façon inquiétante. Cette tension, que l’actrice Camilla Belle contribuera à mettre en place grâce à sa correcte interprétation, va monter crescendo. Tant et si bien qu’il tarde au spectateur que les choses se décantent. Autrement dit, on prend les premières minutes de "Scream" et on les étale sur 70 minutes, avec quelques soucis d’incohérences, l’intrus entrant et sortant de la maison sans jamais faire déclencher l’alarme, mis à part la première fois à l’ouverture du garage. Finalement, on ne découvrira le tueur qu’à l’arrivée de l’action, et encore, je devrais parler plutôt de son ombre. En parlant d’ombre, je dois préciser que Simon West a bien utilisé le jeu d’ombres. Evidemment, il fait nuit, et avec les éclairages automatiques utilisés à bon escient, la maison rendue rassurante par sa domotique devient vite inquiétante. Avec l’aide de la partition de James Michael Dooley, le stress s’installe doucement et sûrement, même si on a vu mieux en la matière. Quant au final, je ne le trouve pas convaincant. Certes le tueur prend un malin plaisir à effrayer ses victimes, et il est très fort en ce domaine. Il serait un bon sujet de profilage. Puis vient l’heure du plat de résistance : il marque un certain empressement à en finir et en devient presque maladroit, à tel point que la jeune fille se sortira de ses griffes à plusieurs reprises. Ne vous attendez pas à d’effusions de sang, il n’y en a pas. "Terreur sur la ligne", un film à caractère horrifique ? La réponse est non, juste un simple thriller plutôt bien filmé avec ces plans glissés de caméra et le flou de l’arrière-plan. Malheureusement, le scénario est des plus convenus et n’offre jamais de surprise au sens propre du mot.
A noter tout de même la scène finale qui vient se rajouter à la fin du calvaire en montrant une réaction humaine avec l’explosion du choc psycho-traumatique.