Evidemment l’extrême puérilité de ce film et ses invraisemblances (comment le chimpanzé est-il arrivé sur l’ile du Cobra par exemple ?) le réserve d’emblée au très jeune public mais le cinéma pour enfant peut avoir pour certains adultes dont je fais partie un parfum particulier. D’ailleurs en y regardant de près et en essayant d’être objectif, le signe du cobra est ni plus ni moins puéril que les deux ‘’Hobbit’’ pour lesquels peu de spectateurs se posent la question. Visuellement ‘’Cobra woman’’ est superbe avec des couleurs éclatantes et une double Maria Montez bien dans ses rôles. La mise en scène, étonnamment lente et même statique, étonne chez Siodmak mais nous permet de mieux apprécier les décors, les costumes et le physique des acteurs à défaut de leur jeu de comédiens. Malgré son côté enfantin ce film contient des leçons de vie contrairement au cinéma paranoïaque et agité des années 2010, le fanatisme religieux est flagrant de même que la soif du pouvoir de Nadja. Cinématographiquement, une séquence principalement est célèbre, elle n’est pas à manquer. Il s’agit de la partie finale de la danse devant le roi Cobra, elle est l’inverse de celle se trouvant chez Fritz Lang, le sadisme le plus fou étant remplacé par l’erotisme absolu. La deuxième danse plus tardive avec Tollea cette fois ne s’imposant pas.
Un petit bijou signé de l'étonnant Robert Siodmak. Certes, on pourra toujours regretter la richesse des décors... et de la production, mais il faut reconnaître le talent de Siodmak de mener sa barque avec un budget limité, des acteurs de troisième ordre et un scénario aussi mince que du papier à cigarettes. Donner un intérêt à l'ensemble est déjà un exploit !