Un gentil film français, agréable, où Charlotte Gainsbourg joue son 1er rôle avec ce petit charme personnel, authentique, cette sensibilité qui fait qu'on la reconnaît encore ainsi aujourd'hui. Ce qui peut me faire dire qu'elle ne joue pas excellemment car elle ne joue pas vraiment dans "l'Effrontée". En effet, elle montre les affres de la petite ado qui s'éveille qu'elle était elle aussi alors.
A l'époque de sa sortie, je trouvais les éloges sur elle vraiment exagérés car elle ne m'avait déjà pas apparue comme une révélation - n'était qu'on voyait enfin la fille de Gainsbourg (lui, le personnage vedette en creux) se mouvoir et s'exprimer. Là était la révélation "pipole" du film. A la vérité, la petite Gainsbourg jouait aussi bien qu'une autre JF qui n'aurait pas 2 mains gauches. Enfin, dans le cas présent, ce serait plutôt l'inverse, mais franchement pas de quoi casser 3 pattes à un canard.
En revanche, la jeune pianiste du film, sur laquelle Charlotte cristallise, joue "un peu mal" ou "peu vrai" par rapport à notre héroïne, car elle ne devait pas être dans la vie une jeune virtuose parfaite, c'est certain.
Quant à l'adorable petite voisine bigleuse, elle est parfaite !
En outre, quel bonheur de retrouver dans ce film la délicieuse, gironde & pétillante Bernadette Lafont qui vient de mourir, hélas, il y a quelques jours ! et dans une moindre mesure parce que le temps a passé, notre J-Jacques Brialy.
Donc dans l'ensemble, un film sur la dualité, frais & amère à la fois, plutôt agréable néanmoins, où l'on reconnaîtra quelquefois les frustrations de notre enfance-adolescence, dans une province française, une France qu'on peut dire aujourd'hui perdue à jamais comme l'enfance..