Dead Meat est un petit film de zombies, assez vite vu et assez vite oublié, mais qui s’avère, compte tenu de son budget, honnête.
L’interprétation d’abord est plutôt correcte. Certes elle ne transcende pas le film, mais elle le maintien au dessus de nombreuses bobines plus friquées. L’héroïne principale, Marian Araujo est notamment convaincante. On regrettera quand même que l’acteur qui joue Martin, qui a l’air prometteur au début du film, disparaisse assez vite. Le seul bémol que j’indiquerai, c’est parfois une trop grande sobriété dans le jeu, notamment lorsque l’un des personnages se fait couper le bras (et cicatriser au feu), sans anesthésie évidemment, et que cela ne semble pas vraiment le déranger plus que cela ! A noter aussi la bonne prestation de David Muyllaert, pour le reste c’est convenable mais moins enthousiasmant.
Au niveau du scénario, bon c’est assez simple, puisque le film se limite à un survival au milieu d’une campagne infestée de zombies. Il est évident qu’on ne peut pas vraiment demander à un film avec 100000 euros de révolutionner le genre. Néanmoins Dead Meat a le mérite d’être court (1 heure 15 environ), et du coup d’être bien rythmé, consistant et nerveux. Le film démarre vite, il enchaine bien les rebondissements, même si le déroulement du métrage est peut-être trop linéaire. A noter aussi une conclusion intéressante. Il est certain que le métrage manque un peu d’enjeu, et que par moment ca devient légèrement répétitif, mais il y a de la tension, du dynamisme et c’est déjà un bon point.
Formellement maintenant, Dead Meat s’en sort honorablement. La mise en scène fait un travail très convenable, et le premier combat avec le zombie notamment pose très bien l’affaire. Le réalisateur fait preuve d’une belle maitrise, il suit l’action avec efficacité, il arrive à trouver de bons angles, on ne sent que très rarement le budget faiblard de la production. La photographie elle est agréable aussi. Le seul bémol que je lui ferai c’est de ne pas exploiter toujours avec réussite l’obscurité. On sent, surtout vers la fin qu’il y a la volonté de plonger le spectateur dans la nuit noir, au milieu des zombies, avec la seule lampe torche pour se repérer. Si c’est assez efficace, c’est quand même très noir, et la lisibilité de l’action est parfois difficile à ce moment. Les décors sont bons, avec une exploitation réussie de la campagne irlandaise (avec un passage dans les herbes hautes bien fait par exemple). Je pense néanmoins qu’il y aurait pu y avoir un caractère encore plus typé, dans ce film, de ce point de vue. Dead Meat n’est pas un film gore. Il y a quelques effets horrifiques et sanglants, certes, mais c’est sobre, le film essayant de jouer sur d’autres ressorts pour faire monter la tension. J’évoquais un bras coupé notamment, vous ne verrez presque rien de l’affaire. Coté bande son c’est assez banal. Je m’attendais à quelque chose avec une teinte locale, bon, la musique n’est ni un bon ni un mauvais point.
Pour conclure, Dead Meat est un petit film de zombies sans prétention, réalisé avec un très faible budget. Pourtant, à la différence de productions équivalentes (Dark Harvest dans le genre épouvantail par exemple), il arrive à dépasser ses difficultés et à présenter presque aussi bien qu’une série B « normale ». Doté d’un casting honorable, visuellement appréciable avec de vrais bons points, il développe une histoire très simpliste mais dynamique et se concluant de manière satisfaisante. Pas un grand film donc, mais c’est passable. A confirmer pour le réalisateur.