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    Juliette des esprits
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    3,6
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    27 critiques spectateurs

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    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    125 abonnés 2 039 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 20 janvier 2020
    De retour devant les caméras de son Fellini de compagnon après sa période ”attends, chérie, je fais des chefs-d’œuvres”, Giulietta Masina prend des couleurs mais pas de rides. De plus en plus captivante quoique moins présente avec ce rôle qui la fait un peu trop sourire, elle éponymise aussi l’œuvre dont le titre semble lui donner le rôle plus ou moins religieux d’une illuminée – même si c’était sans doute Fellini l’illuminé, comme il était dans le coup comme toujours & déclare avoir pris de la LSD pour produire ses Juliette.

    Au cœur de cette confusione dont le réalisateur tirait d’ordinaire le meilleur & le meilleur, j’ai trouvé cette fois-ci qu’il tournait un peu en rond. Pour la première fois chez lui, la bouffonnerie bourgeoise est à la fois le thème & le procédé, ce qui use à la longue. On s’intéressera aux scènes que le symbolisme mystique éclaire aussi bien que la couleur (dont c’est le premier usage homogène chez l’artiste) & arrivant à faire tenir le scénario malgré l’absence d’une réelle trame. On arguera que c’est commun chez Fellini, mais la résumabilité exhaustive de l’histoire en une seule ligne témoigne des deux heures passées à tourner autour du Pô.

    Le créateur cherche à porter cette fois son criticisme ambigu en même temps sur le spiritisme & la médecine de comptoir, confiant dans son idée qu’il a eue d’en dénoncer la superficialité tout en la rendant ontologiquement fascinante par son obtusité & son ridicule intrinsèque.

    Tout cela fonctionnerait si Masina, au cœur de l’entonnoir, n’était pas entièrement & assumément passive. Tout mon préjugé positif pour Fellini (peut-être émoussé, je l’admets, par la puissance de La Dolce Vita & de 8 ½) n’a pas suffi à me faire voir Giulietta comme autre chose que la titanesque bande-annonce du buñuelisme social qu’on lui connaissait déjà (je ne m’en veux même pas de le priver ici de l’étiquette du fellinisme) où il se fait plaisir avec un casting cosmopolite & butinant dont il remplit les dialogues d’une outrance qui ne semble cette fois-ci rien viser.

    Juliette des Esprits doit être vu pour son ambiance essentiellement héritée d’Hitchcock (et très prégnante dans ce sens), recyclant en couleurs vives une psychose nouvellement à la mode avec le style d’un autre ”grand” en matière d’hallucinations au septième art. C’est précisément le comparatif qui catalyse ma vision du film telle une œuvre non originale, tentative de faire seulement ”au moins aussi bien” dans une lignée somme toute très reconnaissable où Fellini prend un peu trop ses aises dans une gloire bien établie.

    → https://septiemeartetdemi.com/
    QuelquesFilms.fr
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    275 abonnés 1 651 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 septembre 2013
    Fellini a composé un univers baroque aux accents psychanalytiques, constamment inventif et jubilatoire. Un délire onirique très maîtrisé, doublé d'un itinéraire intérieur, drôle et triste à la fois. L'absurde côtoie le grotesque pour la peinture de la bourgeoisie. Mais l'ensemble n'est pas exempt de tendresse à l'égard du personnage principal, interprété par Giulietta Masina, la femme du réalisateur. Peu importe la part biographique, c'est un rôle en or. L'actrice est magnifique et touchante dans un rôle de petit oiseau naïf, se débattant avec des visions qui la hantent, son passé, son présent, son avenir. Sur le plan esthétique, c'est le premier long-métrage de Fellini en couleurs. Le cinéaste exploite parfaitement ce nouvel atout pour renforcer l'effet des scènes fantasmées. Les couleurs sont exubérantes, les éclairages et cadrages superbes.
    Anaxagore
    Anaxagore

    131 abonnés 135 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    «Giuletta degli Spiriti» (1965) est à mon sens l'un des trois grands chefs-d'oeuvre de Fellini avec «La Dolce Vita» et «Otto e Mezzo» dont il est le digne pendant féminin. Le réalisateur nous y conduit avec pudeur et délicatesse au plus profond des circonvolutions fantasmatiques de l'inconscient de Juliette (Giuletta Masina, son épouse). On accompagne ainsi l'héroïne dans sa recherche d'une voie située à égale distance des souvenirs d'une éducation religieuse excessivement rigoriste et des sirènes, à la fois séduisantes et repoussantes, de la faune bourgeoise où elle est immergée et qui voudraient l'entraîner dans les tourbillons d'une vie futile et libertaire. Et peut-être Juliette trouve-t-elle son chemin à la fin du film! Ce qui fascine d'abord dans l'affaire, c'est la mise en scène tout à fait somptueuse conjuguant, avec un bon goût qu'on ne retrouva hélas pas toujours dans les films que le maestro produira dans les années 70/80, des images puissamment oniriques et une recherche esthétique tout à fait débridée. Il s'agit en effet du premier film en couleur du réalisateur, et celui-ci joue avec une jubilation communicative, mais aussi avec une maîtrise parfaitement calculée, de toute la palette chromatique. En rupture avec les codes narratifs conventionnels, «Giuletta» fait se succéder toute une série de tableaux qui rivalisent de splendeur visuelle et de créativité, tout cela au son de la musique carnavalesque de Rota. Mais ce qui fait encore l'unicité ou l'originalité de ce film, c'est l'atmosphère mystérieuse très particulière qui s'en dégage. À la fois féerique et cauchemardesque, mélancolique et drôle, il irradie finalement d'un climat de bonheur, légèrement teinté de nostalgie, assez rare chez le réalisateur. Un chef-d'oeuvre absolu!
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    Ca foisonne, ça déborde même, et pourtant on retiendra surtout la mélancolie et la naïveté qui se dégage paradoxalement de cet ensemble a priori déluré. Un beau film triste.
    S M.
    S M.

    34 abonnés 557 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 septembre 2013
    J'ai vraiment adoré "Juliette des esprits" qui m'a beaucoup fait penser à "Huit et demi", un de mes films préférés de Federico Fellini. (En fait, je crois que ce "Juliette..." serait le pendant féminin de 8 1/2 avec le grand Mastroianni dans le rôle principal). Quel plaisir que de retrouver la formidable Giulietta Masina dans cette merveille de créativité, de mise en scène (Comme toujours avec Fellini), de subtilité. La musique de Nino Rota, évidemment, est splendide. Premier film du maestro italien en couleur mais pas le plus connu, il est à découvrir absolument.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 6 septembre 2008
    Magnifique! Je ne sais pas quoi dire de plus... enfin si mais je le garde pour moi...
    Martine R.
    Martine R.

    7 abonnés 65 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 3 mai 2023
    Si j'apprécie en général le cinéma de Fellini , ma préférence allant au sublime "Amarcord", Juliette des Esprits m'ennuie profondément. Certes, les acteurs sont très bons mais dans ce film, on sent que Fellini ne se soucie pas de ceux qui vont aller le voir.
    C'est long, verbeux et tout se déroule dans des décors à l'esthétique vieillie.
    Je l'ai vu à sa sortie et le revois aujourd'hui sur OCS.
    Eh bien l'ennui se fait plus encore ressentir à présent.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 6 avril 2008
    Un film où l'estéthique est privilégié à la profondeur des personnages. Mais malgré son intrigue naïve, on se laisse porter avec plaisir dans les délirs du subconscient de Giulietta, où les images, à la limite du psychiadélisme, affluent et son remplies par des personnages plus que jamais Fellinien. Comme toujours, Giulietta Masina est superbe en riche femme au foyer et les autres comédiens aussi. Mais attention, il est à prendre au second degrés, c'est fait pour ce détendre, car même si Giulietta est remplie de sentiment, son personnages n'est pas aussi profond et recherché que celui de Marcello dans la Dolce Vita ou celui de Huit et demi. Fellini fait un film sur sa femme et on pourrait presque dire pour sa femme, c'est, je pense, de la que viennent la plupart des hostilités dont le film est victime. Malgré ça la photographie est soigné et les couleurs bien utilisés, donc esthétiquement irréprochable. On adère ou pas, soit c'est délectable ou indigeste.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 27 octobre 2010
    Je n'ai cessé de penser à Lynch tout le long de "Juliette...", c'est du pre-Lynch dans l'onirisme, la narration et la plastique. ce type de film a tendance a me plaire sauf quand ca sombre dans le fumeux...Juliette est a la frontière entre symbolisme qui fait forte impression et fumisterie fatiguante, il resort donc de ce film une impression mi-figue mi-raison. Mais le visionnage vaut le coup, rien que pour le côté precurseur....
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 15 avril 2010
    C'est un film de ciné-club. Bel hommage de Fellini à sa compagne Giullieta, Juliette des esprits est une plongée au coeur de l'univers onirique et haut en couleurs des phantasmes d'une femme, qui ne parvient pas à se dépêtrer des différents niveaux de réalité qu'elle vit. Reste de ce portrait flatteur, que le film est un peu ennuyeux à force d'intellectualisme et que s'il est intéressant à regarder, il est difficile d'y prendre un réel plaisir et de s'y retrouver plongé et captivé d'un bout à l'autre.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 22 octobre 2015
    J'ai adoré ce film, que j'ai pourtant revu après une première vision décevante. Je me rappelais pourtant de sa légèreté, à mon sens il ne s'agit pas d'une comédie dramatique, malgré la gravité du sujet (Juliette qui découvre et souffre des trahisons de son mari), mais bien d'une comédie un brin farfelue, comme le monde qui entoure la protagoniste, notamment les sœurs et la mère, rôles joués par une très grande Valentina Cortese, une délicieuse Sylva Koscina et Caterina Boratto, une très belle ancienne star du cinémas italien des années 30 - 40 que Fellini est allé chercher on ne sait pas par quel miracle.
    Et comment oublier les invités du party et la voisine, interprétée par une irrésistible Sandra Milo en grande forme? C'est le portrait d'une certaine grande bourgeoisie romaine, malheureusement presque disparue après les années Berlusconi, insouciante et bien loin des difficultés qui commençaient à traverser le nord du pays, des sujets si chers à la gauche italienne.
    Les décors, la photographie, la musique de Nino Rota sont excellents, l'imaginaire de Fellini est très présent, sublimé par la couleur, que Federico utilise pour la première fois. En conclusion, un petit régal.
    Angelo M.
    Angelo M.

    5 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 janvier 2023
    Pendant la première heure, on peut avoir l'impression que Fellini s'amuse aux dépends du spectateur. Rien ne permet de supposer que la mosaïque de scènes réelles (et quelle réalité !), de scènes imaginaires, de scènes oniriques, de scènes peut-être vécues, de scènes remémorées, puisse s’agencer en une signification quelconque.

    Mais, par son génie de la mise en scène, de l'or et de la fange qui sont le lot de ces personnages, le maître arrache la réalité de Juliette et, graduellement, donne au film la vraisemblance psychologique que l'on commençait à désespérer d'y trouver.

    Pauvre Juliette. Issue d'un milieu hyper-bourgeois, sœur d'une star de la TV, affublée d'amis au snobisme délirant, elle espérait trouver dans le mariage l'absolu que tout esprit recherche. Hélas, dans cette voie, elle s'enlisera alors dans le mysticisme le plus forcené, contactant les esprits dans ces réunion mondaine où l'on fait tourner les tables, croyant communiquer avec eux dans sa vie quotidienne, consultant un gourou ambisexuel dans l'espoir de reconquérir son mari.

    Et lorsqu'un jour, elle saura avec certitude que son mari la trompe, minée par cette révélation, soumise à ses fantasmes et à ses hallucinations, poursuivie par le souvenir d'un grand-père à demi-fou, hantée par l'obsession chrétienne de la faute, refusant tout contact avec l’écœurant snobisme de ses anciens faux amis et avec la vie de débauche de ses nouveaux faux amis, refusant même le contact avec les rares personnes qui pourraient lui venir en aide, elle s'enferme en elle-même, là où elle ne pourra éviter la folie.

    La conclusion de ce drame est inévitable. Mais les derniers combats de Juliette constituent un moment hallucinant du film, où Fellini laisse libre cours à son imagination délirante, en allant crescendo de scènes tellement indescriptibles que l'on ne peut les dire que... felliniennes !
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