Silverado, ou le western plus western que tous les autres. Il y manque les Indiens, vaguement évoqués par quelques tipis, mais c'est pour mieux grossir tous les autres traits du Far West : des cowboys++, des cavalcades++, des duels++, une patronne de bar++, un shérif++. Ça tire dans tous les sens, c'est rempli d'inimitiés testostéronées, et ça fleure bon le pays en pleine construction derrière un chaos humain à peine légiféré. C'est du Lucky Luke 100% terroir et bien compact.
C'est un vrai plaisir si c'est ce qu'on recherche. Le côté grand spectacle et grandes plaines donne lieu à de très charmantes chevauchées, mais surtout à cette euphorie colonisatrice qui nous fait encore rêver des jeunes États-Unis, pays de tous les possibles.
Mieux vaut y être préparé cependant, car le scénario est très dense et dégouline ; on a à peine le temps de s'en rendre compte car tout va vite, mais c'est aussi un récit au long cours au travers duquel chaque personnage, malmené par une existence précaire, va beaucoup évoluer. D'un côté, ça participe à montrer l'American dream immature qui permettait de porter l'insigne un jour alors qu'on crevait de soif dans le désert vêtu d'un tricot de corps la veille, mais ça en fait également une œuvre indigeste, pas aidée par une musique omniprésente, trop épique et qui vieillit mal. Avec un estomac accroché, c'est bien.