Bon, je ne partais pas du tout convaincu par The Mask, film que je craignais de voir massacrer par un Jim Carrey spécialiste de l’abattage comique outrancier. Finalement, sans doute car Chuck Russell est derrière la caméra, le résultat est digeste.
Bon, l’histoire ne casse réellement pas trois pattes à un canard. Manifestement très ancré dans l’hommage aux cartoons, malheureusement le film a oublié qu’un cartoon c’est quelques minutes, et qu’un long-métrage, ben… c’est 1 heure 30 et qu’il faut bien que ce soit soutenu par un minimum d’intrigue ! Ici c’est le minimum, avec une histoire d’amour qui tient sur un timbre-poste, une histoire de méchant qui tient sur un second timbre-poste, et une histoire de masque qui… qui ne sera même jamais réellement éclaircie. Le film mise tout sur ses fx et son rythme endiablé. Même si l’on ne s’ennuie en effet pas vraiment, il n’en reste pas moins que The Mask peut vite devenir fatiguant, et le manque de relief de l’ensemble n’est pas un bon point. La fin d’ailleurs est très convenue.
Le casting est donc emmené par Jim Carrey, aux côtés de Cameron Diaz qui trouve son premier vrai rôle dans un film. Le charme de l’une, qui en reste à peu près au stade potiche ici quoiqu’on en dise, les facéties de l’autre, qui s’avère moins excessif que je craignais, sauf exception. Jim Carrey cabotine mais dans les limites du raisonnable, et il s’en tire donc pas si mal. Les seconds rôles ne servent pas à grand-chose, vu que les personnages restent des coquilles vides. Peter Greene est honorable mais sans plus. D’ailleurs on notera qu’en dehors du couple vedette les autres interprètes n’ont pas vraiment atteint la célébrité.
Visuellement c’est sans doute là que The Mask surprend le plus agréablement car les fx restent d’assez bonnes factures, et les trouvailles visuelles sont là, elles ont d’ailleurs imposés une certaine esthétique qui a fait, aujourd’hui de The Mask un métrage culte pour certains. Formellement plutôt réussi, porté par une mise en scène toujours pertinente d’un Chuck Russell qui est généralement une référence sûre dans le domaine du divertissement de luxe, le film est aussi doté d’une bande son soignée, signée par un grand compositeur. The Mask ne craque finalement pas son budget, puisque celui-ci reste moyen, mais on sent un soin accordé à l’image, et cela permet d’apprécier le film avec un certain plaisir.
The Mask n’a cependant pas, à mes yeux de quoi devenir culte. C’est de la série B divertissante et qui s’en sort bien compte tenu de son pari casse-figure, mais on ne peut pas dire qu’entre l’histoire en carton-pâte et les personnages convenus The Mask soit spécialement mémorable. Un beau délire visuel et sonore, mais après…