Le grand West Side Story de 1961, bien entendu. Je l'ai vu à mon retour du service militaire en 1965, sur les conseils d'un colonel peu militaire qui me mimait les Jets en train de claquer des doigts. J'ai été d'entrée scotché sur mon siège avec le survol panoramique de New York. Le grand écran, le son stéréo, c'était assez nouveau pour l'époque. Depuis, on a fait des progrès, seulement techniques. Je connaissais Russ Tamblyn, vu dans le western "la première balle tue". Enfant prodige, acteur précoce, danseur, acrobate, ... et chanteur. Ici il chante "we are sick" pour chambrer les cops new yorkais qui pourchassent les Jets. Tamblyn était déjà une vedette, mais ensuite il n'a fait pratiquement que des panouilles. Même chose pour le Shark "portoricain" George Chakiris, danseur et chanteur lui aussi, qui n'avait fait jusque là que de l'accompagnement chorégraphique, notamment de Marilyn Monroe dans "les hommes préfèrent les blondes", et qui n'a fait ensuite que des navets, à l'exception des "demoiselles de Rochefort". Ici il danse et chante, avec Rita Moreno, l'inoubliable "I want to live in America". Les Romeo et Juliette du film sont volontairement fadouilles pour ne pas faire d'ombre aux autres, les bad boys and girls. On dit qu'Elvis Presley aurait été pressenti pour être le Romeo. Il aurait tout bouffé, le bougre. Son interprétation de "Maria" aurait certainement valu le détour. Aujourd'hui, en 2023, Sharks, Jets, polonais, italiens, portoricains, ne posent plus de problèmes. Un bon remake devrait s'intéresser à d'autres ethnies, avec des musiques, des danses et des dialogues sensiblement différents.