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soniadidierkmurgia
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4,0
Publiée le 27 septembre 2024
Un thriller australien de très bonne facture réalisé par Craig Monahan à la carrière erratique qui fait ici preuve d’une réelle maîtrise aussi bien scénaristique que dans la direction d’acteurs. Ce « huis clos » qui s’assume comme un lointain cousin du fameux « Usual Suspect » de Bryan Singer sorti sur les écrans en 1995, remplit parfaitement son office en distillant un suspense allant crescendospoiler: pour délivrer une conclusion en forme de queue de poisson mettant le doigt sur les limites des conditions d’une garde à vue permettant au suspect s’il est suffisamment retors de jouer habilement avec ses droits pour duper tout son monde. Une recette très à la mode à l’époque depuis l’apparition du fameux docteur Hannibal Lecter (Anthony Hopkins dans « Le silence des agneaux » de Jonathan Demme en 1991) . Hugo Weaving qui est alors encore cantonné au cinéma australien avant d’entamer une carrière internationale à la suite du succès de la saga « Le Seigneur des anneaux » est totalement convaincant, jouant sur toutes la gamme des attitudes possible pour dérouter les flics chargés de son interrogatoire mais aussi leur hiérarchie. On notera aussi la très bonne prestation de Tony Martin en flic tenace au faux air de John Steed. On ne s’ennuie donc pas une seconde et l’on peut regretter que le film devenu culte n’ait encore bénéficié d’aucune sortie DVD. À voir. .
Réalisé par Craig Monahan et porté par Hugo Weaving, ce thriller en quasi-huis clos est une merveille de cinéma d'affrontement psychologique s'inspirant des meilleurs films du genre tels Usual Suspects ou encore 12 Hommes en Colère. Très peu distribué à l'international lors de sa sortie malgré de nombreux prix aux ACTAA awards de 1998 (ayant récemment récompensés Mad Max Fury Road et Tu ne tueras point), il représente ce cinéma de genre Australien des années 90s trop injustement oublié.
Edward Fleming est un homme reclus et au bord de la rupture après avoir perdu son travail et sa femme. Sa vie bascule lorsque le détective Steel l'embarque violemment pour un interrogatoire sans fin pour un délit restant flou. Entre maltraitance physique et psychologique que ne renierait pas le sergent-instructeur Hartman (Full Metal Jacket), le détective Steel et son second le détective Prior vont tout faire pour obtenir ses aveux.
Acculé et poussé dans ses retranchement, privé de nourriture, Fleming devient complètement déshumanisé. Il n'est alors que vu à travers la caméra enregistrant l’interrogatoire et finit par se fondre avec la pièce elle-même, sombre et grise. Le commissariat lui ne va pas s'en rappeler par son atmosphère sombre et son décor, ceux des grands films noir de Billy Wilder. Surplombé d'une ambiance lourde, mise en exergue par les lents travellings et les plans en plongée sur les personnages, il est seul à même de juger les actes de ces derniers.
Les preuves s'accumulant contre lui malgré son désarrois et son incompréhension, Fleming semble être la victime parfaite pour deux détectives en manque de résultat. Le film nous prend alors à partie: comment cet homme, faible et détruit arrivera-t-il à faire étalage de son innocence ? Ses paroles sans cesse réfutées, Fleming va alors entrer dans la danse, nous perdant tout autant que les deux détectives...