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traversay1
3 671 abonnés
4 887 critiques
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3,5
Publiée le 4 août 2016
Un vaudeville très classe écrit par l'indispensable Preston Sturges. Les répliques crépitent, les quiproquos s'enchaînent, sans temps mort. L'action, située en Europe Centrale (Budapest), et la présence de Margaret Sullavan font évidemment penser à The Shop around the Corner. Un ton en-dessous, of course, Wyler étant tout de même moins brillant dans la comédie que le grand Lubitsch.
Je ne comprends pas du tout comment une comédie aussi réussie ne soit pas plus connue. Enfin, on fait souvent beaucoup d'histoires pour des films qui valent que dalle et on en oublie souvent d'autres qui mériteraient d'être évoqués. Imbroglio hilarant composé par le scénariste le plus génialement farfelu qu'Hollywood ait connu, Preston Sturges, avant que celui-ci ne devienne le réalisateur-scénariste le plus génialement farfelu qu'Hollywood ait connu ; réalisation impeccable techniquement et sur le plan du rythme par un des plus grands cinéastes américains, William Wyler ; et interprétation prodigieuse. Reginald Owen, brillant en serveur caractériel, Frank Morgan, excellent comme toujours en importateur maladroit et un brin obsédé, et Herbert Marshall, en très grande forme en avocat miteux, entourent magistralement une délicieuse Margaret Sullavan en orpheline naïve, pétillante et totalement à l'aise dans un registre très difficile. Résultat, un morceau de chef comme j'aimerais bien en consommer plus fréquemment.
Pour éviter de devoir parler à un inconnu, Luisa Ginglebusher en rencontre trois d'affilée. Jeune fille fraîchement sortie pour la première fois de son orphelinat coupé du monde, Luisa se sort de situations d'embarras par de pieux mensonges, tout en voulant faire le bien. Elle se déclare ainsi une "bonne fée". Le film se passe à Budapest, ce qui n'éveille pas beaucoup l'attention et n'a pas vraiment de place dans le récit. Cette comédie de mœurs, plutôt que dépeindre la vie dans la capitale hongroise, a pour but de jouer sur des oppositions de caractères : le directeur de cinéma inconvenant, le serveur rustre, le ministre ivrogne, l'exportateur de viande (que sont-ils allés chercher) concupiscent etc. Se détachent la bonne fée et son orphelin à elle, le pauvre avocat barbu Herbert Marshall. Le plus grand plaisir de ce film de Wyler (qui commence à réaliser des films d'importance) est effectivement dans l'interprétation qui sert à merveille un scénario délirant (de qui donc, devinez un peu ? Bah évidemment, Preston Sturges ! Qui sera aurait-il pu bien être sinon ???). Margaret Sullavan et Herbert Sturges, réunis par le hasard le plus improbable, s'affrontent dans une séquence d'anthologie, et dont la pauvre barbe de l'avocat sortira impitoyablement vaincue.