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Henrico
167 abonnés
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0,5
Publiée le 22 octobre 2020
Au sujet de ce film, deux mises en garde s’imposent. 1) Il faut résister au réflexe cinéphilique portant à croire que tout ce qui est ancien est digne d’intérêt. 2) La présentation du DVD présentant le film de Mark Robson comme un petit bijou d’innovation est du pur marketing. La psychologie des personnages, notamment de la sœur en fuite, est floue et bâclée. L’intrigue est à peine crédible, et est, de surcroît, tout à fait insignifiante. Les rebondissements, sensés créer le suspense, ont la souplesse dramatique d’un éléphant. A voir tout de Mark Robson, sauf cette septième victime, à moins d’avoir un goût prononcé pour l'auto-mutilation cérébrale.
Ce court film surprend et ceci pour plusieurs raisons. La première c'est que au vu de la durée, tout doit se passer extrêmement vite, ce qui donne un rythme extrêmement bizarre au film. Il ne se passe jamais grand chose chose, on n'a jamais réellement une scène avec une tension folle qui monte, qui monte, mais toutes les scènes sont "utiles" pour raconter l'histoire. Jamais ces personnages ne font que "vivre leur vie". J'ai donc assez rapidement senti une sensation de trop plein. Des personnages se disent amoureux, mais jamais ça ne se voit, on le dit, donc on le sait, mais jamais on n'a vu les "amoureux" se comporter quel tel, jamais on ne les voit avoir un peu de complicité. Bref, j'aurais aimé que le film prenne peut-être un peu plus de temps à développer les relations entre les personnages, tout va beaucoup trop vite. L'intrigue quant à elle n'arrête pas, on rencontre plein de nouveaux personnages très vite et qui seront tous utiles au récit, ce qui ne fait que renforcer mon impression de trop plein. Cependant malgré cette impression, je dois dire que le film est assez original, peut-être pas totalement abouti dans son délire de secte satanique, on aurait pu aller plus loin, jouer sur la paranoïa (Polanski fera ça bien mieux), mais les bases sont là et ce film semble être par moment un condensé de plein d'autres films (mais qui lui sont ultérieurs), notamment une scène sous la douche qui fait forcément penser à un peu à Psychose. Et si je pense que l'on peut apprécier son côté condensé qui m'a un peu rebuté, c'est avant un tout un film qui est une source d'inspiration pour plein de réalisateurs talentueux qui arriveront à mieux exploiter ce que ne fait qu'esquisser cette septième victime là.
Un premier film pour Mark Robson et une oeuvre plutôt assez bien maîtrisée au final. Dommage que la compréhansion de l'histoire souffre d'un montage assez catastrophique enlevant une partie de la force à cette histoire assez originale derrière son aspect classique.
Une série B de la RKO qui est très représentatif du style unique de son producteur Val Lewton. Le jeu des ombres et des éclairages créait une atmosphère unique qui peut procurer parfois un petit frisson à l'exemple de trois séquences très réussies : le meurtre dans les locaux d'un salon de beauté, la scène du métro et celle de la douche (qui a dû incontestablement inspirer Hitchcock pour "Psychose"). Le thème abordé, qui fait que le film est comparé souvent au chef d'oeuvre de Polanski "Rosemary's Baby", qui est la présence au coeur du plus banal quotidien et d'une grande ville de présences satanistes, fait l'originalité de ce film. C'est d'ailleurs très dommage qu'il n'est pas abordé plus en profondeur du fait d'un scénario un peu bancal et d'une durée de film trop courte. De plus, si Kim Hunter, dans son tout premier rôle au cinéma, et Jean Brooks, dans le rôle d'un personnage fascinant, sont plus qu'irréprochable, le manque d'au moins un acteur charismatique dans la distribution masculine se fait cruellement sentir. De plus, au final les méchants s'avèrent trop peu menaçants. Reste que "La Septième Victime" mérite tout de même d'être considéré pour ce qu'il est, c'est à dire un petit film unique, qui appartient officiellement au genre fantastique mais qui fait souvent penser au film noir.
D'accord c'est magnifiquement photographié et le rendu du visage de Kim Hunter (la future partenaire de Brando dans le Tramway) y est sublime. Mais sinon ? Une intrigue très mal gérée, un rythme mollasson, une pléthore de seconds rôles masculins créant une inénarrable confusion et surtout une collection de scènes absurdes : Quand on recherche quelqu'un, la moindre des choses spoiler: est d'avoir une photo sur soi, mais le scénariste n'y a pas pensé ! La scène du métro, assez jolie visuellement est absurde, Et le pire : l'échange philosophique entre les démoniaques et les deux bons chrétiens qui dissertent sur les vertus du "Notre père" . On pourrait perler aussi de cette scène oùspoiler: le couple déjeunant, la patronne va demander à un autre client qui mangeait tranquilou tout seul dans son coin : "ces jeunes gens sont tristes, allez à leur table les amuser", évidemment le type accepte, le couple aussi ! Mais qui a pondu un scénario aussi débile ? Et qu'on ne vienne pas nous raconter que c'est de la faute des vilains producteurs qui ont charcuté ce film au montage : la post production peut "excuser" les déficits d'explications mais pas le ridicule de ces scènes ! (il y en a d'ailleurs d'autres). Allez : juste une étoile pour la photo et le minois de Kim Hunter.
C'est une oeuvre d'une grande originalité filmée et montée avec peu de moyens et qui pourtant crée une vraie angoisse devant l'inconnu. C'est un film courageux qui assume son titre . Enfin, c'est un film sans vedettes et qui utilise au mieux les qualités offertes par le récit cinématographique. Ce sont les images dépourvues de violence qui procurent l'inquiétude tout autant que l'histoire qui elle demeure un peu complexe, laisse quelques questions sans réponses mais préserve l'essentiel. Le fond de ce sombre drame se trouve chez les palladistes américains qui adorent Satan comme un Dieu et surtout avec bonne foi ce qui est important pour comprendre les comportements. Jacqueline qui a trahit le groupe doit assumer elle -même la sanction. Les rapports avec la mort ,différents selon les personnages, font la rareté de ce film dérangeant. C'est vraiment un sujet morbide à consommer avec grande modération mais comme c'est de l'excellent cinéma et, une fois encore, en dessous de la réalité, je ne peux que le recommander aux cinéphiles intellectuels vaccinés contre toutes ces faiblesses humaines.
Un des oeuvres les plus denses, les plus originales et les plus cultivées de tout le cinéma fantastique. Le « fantastique » d’ailleurs correspondrait plutôt ici à l’achèvement du genre noir, au traitement nu de toute sa dimension métaphysique : on a rarement aussi bien filmé l’angoisse, la dépression, le risque ésotérique, la fuite éperdue dans le mal. On a rarement aussi bien montré ce que peut être la déréliction, la perdition en milieu urbain. Le style de mise en scène mise au point par la production Val Lewton est porté à la perfection dans l’art de l’ellipse et de la suggestion (on ne voit guère qu’on puisse mieux faire dans ces procédés que dans la scène finale). A l’évidence certaines séquences ont inspirés les maîtres consacrés du film d’angoisse et d’épouvante.
Le film préfigure de 17 ans la scène de douche de "Psychose" et de 25 ans le Rosemary's baby de Polanski... Autant dire un grand film, assez peu connu, carrément étrange du tiers final jusqu'au dénouement et cependant ultra classique dans sa réalisation. Le film peche par des flottements dans le script et une communauté finalement pas assez inquiétante. Une scène (celle du Notre Père) est en trop et l'histoire d'amour est assez peu crédible. On en ressort pas moins troublé. A noter que Val Lewton est à la production.