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Alejandro Almodoclint
18 abonnés
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4,0
Publiée le 7 novembre 2010
Le pitch est simple : Parce qu'il a battu sa femme, Carl Akerblom est interné dans un hôpital psychiatrique. Il y fera la connaissance d'Osvald, un patient avec qui il projette de réaliser le 1er film parlant et vivant ! L’histoire de Schubert (dont Carl voue une passion) et d’une comtesse prostituée vierge… le film a été écrit à l’origine pour le théâtre et ça se voit c’est une pièce de théâtre filmé en partie dans un théâtre (un théâtre improvisé dans une petite bourgade du fin fond de la suède et le théâtre de la vie), film en 4 actes (1er dans un hôpital psychiatrique, les 2 suivants au théatre, le dernier un huis-clos dans une chambre) cette somptuosité cinématographique (encore fait-il aimer Bergman ?)est une critique sur la mort, la solitude de l'artiste, ses dérives schizophrènes, mais aussi sur la vie : Bergman est beaucoup positif que d’ordinaire : son héros (l’inventeur Akerblom) accomplit l’œuvre de sa vie malgré la présence perpétuelle sourde et fantasmatique d’un clown féminin (un fantôme qui envahit son esprit et ses créationset qui est le synonyme de la force de la mort et de la luxure, il va d’ailleurs au début du film « baiser la mort »), Parfois ridicule mais souvent drôle, parfois grandiose, le tout est magnifiquement filmé avec le côté « froid » bergmanien et un côté « bleuté »et très bien interpreté (feat Peter Stormare de Prison Break!). L’Art à l’état pur ! Pourtant bien loin de mes idéaux filmatographiques...
Dire que Bergman est un grand cinéaste tient de l'euphémisme tant son oeuvre bouleversante et rude nous arrache le coeur. Or, ce film tourné en studio pour la télévision suédoise ne patît pas de ce cadre étriqué pour ne pas dire sitcomesque. Parce que Bergman bouleverse nos attente en mélangeant humour, fantaisie débridée, théâtre dans le théâtre et autre mise en abyme avec une emotion palpable pour ne pas dire tragique. Passionnante réflexion sur la mort et la folie, cet étrange projet fourmille de trouvailles et d'idées. On est loin du boulversant et douloureux Cris et chuchotements mais cet opus injustement méconnu loin de la froideur habituel et ouvert sur la vie et non sur la mort est une des oeuvres les plus optimistes de son auteur. Bergman restera un grand maître du cinéma et ce projet curieux méritait vraisemblablement d'être découvert, à noter l'excellente prestation de Miranda Richardstton vue dans l'eyes wide shut de Kubrick.