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soniadidierkmurgia
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4 185 critiques
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4,0
Publiée le 5 décembre 2013
Né pour tuer », 6ème long métrage du très éclectique Robert Wise ne décevra pas les adeptes du film noir même si cette production RKO n’a pas la magnificience des plus belles réussites du genre à cause des moyens limités que le studio mettait à la disposition de ses réalisateurs. Mais cette histoire de deux folies qui se rencontrent et se font la courte échelle est tout à fait captivante grâce à la présence d’un Lawrence Tierney parfait pour imager la paranoïa et l’arrivisme. C’est une force brute qui rappelle un peu par son côté robotique la chose de Frankenstein ou le plus contemporain Mike Myers de la saga « Halloween » . C’est dire si le gaillard a de quoi inquiéter. Sa rencontre avec une aventurière sinon de sa trempe du moins encline aux mêmes travers va décupler sa capacité à nuire. Ce n’est pas son nabot de copain joué par un Elisha Cook Jr en papillon endimanché qui va parvenir à calmer la machine à tuer qui s’est brutalement mise en marche. Cette folie meurtrière montrée sans ambage par Wise constitue une curiosité à une époque où les choses étaient montrées de manière moins frontale. Wise ne s’embarrasse pas de préjugés et trouve en Lawrence Tierney l’instrument parfait de l’effet qu’il entend provoquer chez le spectateur. On a tellement la frousse du bonhomme qu’on se demande comment sa séduction peut fonctionner sur la gente féminine qui semble bizarrement disposée à se faire dévorer toute crue. Si certains aspects visuels du film laissent à désirer mettant en évidence un manque de moyens que Wise n’arrive pas toujours à masquer, les portraits des personnages secondaires viennent agréablement combler cette lacune comme Walter Selzak en détective corrompu libidineux à souhait et Esther Howard en mamie alcoolique au grand cœur. Une vraie réussite qui si elle n’éblouit pas par son esthétique, surprend par son innovation et sa direction d’acteurs. Un film féroce.
Si dans Mademoiselle Fifi et La Malédiction des hommes-chats, Robert Wise se contentait de reprendre les manettes de films destinés à d'autres metteurs en scène, il est avec Né pour tuer (Born to kill) en pleine possession de ses moyens et livre un véritable chef d'oeuvre du Film noir. Adapté du roman Deadlier Than the Male de James Gunn, ce sixième film de Robert Wise, farouchement critiqué par les ligues de vertu lors de sa sortie dans les salles en 1947 pour sa « complaisance à mettre en scène des criminels », demeure un diamant noir, réaliste et désabusé, au pessimisme suffocant, démontrant l'envers du rêve américain où les hommes se révèlent arrivistes, sombres, n'hésitant pas à recourir au meurtre pour assouvir leurs désirs. Une version de Bel-Ami croisé avec Jack l'Éventreur en quelque sorte. La tension sexuelle et la violence physique s'entremêlent tout au long de ce polar venimeux, remarquablement mis en scène et photographié. Remarqué en 1945 dans le rôle titre de Dillinger, l'ennemi public n°1 de Max Nosseck, le comédien Lawrence Tierney (le Joe Cabot de Reservoir Dogs !) campe un personnage glaçant, corrompu, pervers, dévoré par l'ambition. Face à lui, Claire Trevor (oscarisée pour La Chevauchée fantastique), est tout aussi géniale (et calculatrice) dans le rôle de son pendant féminin. Le coursier des studios RKO a fait du chemin et signe dès 1947, le premier grand classique de sa prolifique carrière.
Wise est un grand cinéaste, il est rare d’être déçu sur la forme, c’est bien le cas ici :ce film est superbe à voir. Le noir et blanc est impeccable et de nombreux cadrages sont originaux et profondément signifiants. Le double meurtre du départ, le pitoyable ratage dans les dunes sont presque anthologiques et lorsque Hélène s’aperçoit que Sam est le tueur recherché, la mise en scène est particulièrement convaincante. En outre ‘’Né pour tuer’’ est vraiment original, son ton est décalé. Les personnages sont ‘’trop’’ pour être vrais mais ‘’pas trop’’ quand même pour rester crédibles. Les cotés psychologiques sont à la limite de la normalité avec un cinglé total, un double féminin fasciné par les hommes volontaires, Waterman une sorte de disciple amoureux de son maitre et Arnett, un détective privé sortant carrément d’une BD. Ce film avait tout pour devenir culte, tellement il sort des sentiers battus mais, sans doute que la mode du moment ne lui a pas permis de l’être. Les amateurs du beau vrai cinoche seront satisfaits mais ceux qui ne s’intéressent qu’au scénario risquent de ne pas être contents tellement Wise semble par moment s’en moquer. Claire Trevor y trouve pour ma part son rôle le plus abouti en tant qu’actrice.
Pas mal la performance consistant à prendre pour protagonistes principaux deux manipulateurs sans scrupules dont un tueur psychopathe. La belle Claire Trevor est véritablement excellente dans son rôle, la non moins belle Audrey Long qui elle a un rôle de gentille (ou de naïve) apporte une note de fraîcheur à ce film baigné de noirceur mais à la mise en scène élégante, très agréable et passionnant à visionner.
Le film à sa sortie avait choqué les ligues de vertu à cause de l'immoralité de ses personnages et de la supposée complaisance qu'on ne peut qu'avoir avec eux... Double reproche complètement idiot car on n'a aucune sympathie pour les personnages et puis surtout ce n'est pas qu'ils ont pas la moindre moralité, c'est surtout qu'ils sont incapables de savoir ce que c'est... Des films avec des salauds comme protagonistes ce n'était pas rare à l'époque mais par contre un film avec pour protagonistes une femme fortement atteinte de sociopathie, capable de croiser sans sourciller le moins du monde deux cadavres, tombant en toute connaissance de cause amoureuse d'un sociopathe, responsable de ces deux cadavres, lui complètement atteint, là c'est nettement plus rare. En plus, les codes habituels du film noir sont complètement inversés puisque c'est la femme qui se détruit pour un homme. On peut ajouter à cela un détective fauché mais rusé et pas du tout scrupuleux capable de sortir une réplique du genre "Je suis un homme intègre mais prêt à entendre une offre", une mémorable séquence de double meurtre qui frappe par sa concision, sa froideur et son efficacité (là on sent véritablement le futur réalisateur de talent !!!), un Elisha Cook Jr. capable de passer en une seconde du visage d'un charmeur à celui d'une ordure... bref tout ça aurait mérité de faire partie d'une véritable pépite dans le genre du film noir... Mais on est déçu au final surtout par rapport à son immense potentiel... Après un début saisissant (surtout la séquence du double meurtre donc !!!), l'ensemble tombe dans un bavardage agrémenté de dialogues fades, le personnage du détective est inégalement bien employé, ceux joués par Phillip Terry et Audrey Long qui auraient dû être essentiels à l'intrigue s'avèrent juste être à peine des silhouettes transparentes, et le scénario est souvent tiré par les cheveux (je ne vois pas à quel risque s'expose véritablement celle qui a engagé le détective en dénonçant le coupable !!!). Ces défauts estompent considérablement l'aspect dérangeant qui aurait pu ressortir de l'histoire. On n'ose imaginer à quel chef d'oeuvre on aurait eu affaire si la réalisation avait été confiée à un Robert Wise ne faisant pas ses gammes mais au sommet, ou à un metteur en scène à qui le dérangeant ne fait pas du tout peur (au contraire même !!!) du genre John Huston ou Otto Preminger...
Petit joyau du film noir, ce film assez méconnu du grand Robert Wise est d’un cynisme réjouissant. Pas un personnage pour en racheter l’autre : tous sont, au mieux, aveuglés par leurs passion s’ils ne s’abandonnent pas sans ciller à leurs pires démons. Avarice, jalousie, désir aveugle de possession : c’est à un véritable ballet de pulsions que se livre le couple principal, soit un bellâtre possessif qui n’hésite pas à tuer quand on se dresse sur le chemin de son désir, et une femme frustrée qui épouse un homme riche et ennuyeux en rêvant à d’étreintes plus viriles… Foulant du pied la morale puritaine de l’Amérique, le cinéaste ramène ici chacun à une somme de désirs et de frustrations inconscients… qui conduit à la perte de tous ! Plus franc tireur que jamais, Wise donne à cette chronique sauvage et implacable le fourreau d’une mise en scène au cordeau qui flirte parfois joliment avec l’expressionisme. Un de ses meilleurs films, à ranger à côté du « Coup de l’escalier », de « Nous avons gagné ce soir » ou de « La maison du diable »… Incontournable !
Comment un mauvais casting met un scenario et un film a terre. Lawrence tierney(Sam) n'arrive jamais à nous faire croire à l'histoire, et au magnétisme qu'il émet auprès des 2 héroïnes. Dommage le reste des acteurs sont impecables. Le manque de finesse, dans l'interpretation de l'homme frustre , violent voulant tout tout de suite sans la maniere et qui arrive à s'intégrer dans la haute societe n'opere jamais, et le chateau de carte s'effondre. Grosse deception.
Un long métrage brutal dans son propos et épuré dans sa mise en scène, dans lequel Lawrence Tierney incarne un terrifiant psychopathe. Magnifique performance également de Claire Trevor dont le personnage équilibre les débats tout en s'inscrivant lui aussi dans une perspective de folie, ou du moins de dérèglement. Un bémol sur le potentiel séduction du tueur, grandement exagéré, tant les effluves morbides qu'il traîne dans son sillage sont entêtantes.