Brewster McCloud à su, dès son intro venir mettre le doigt là ou il le fallait pour activer toutes mes envies de folies cinématographique, et à ce petit jeu, ce film, signé Robert Altman, entre direct parmi mes plus grandes émotions question de cinéma !
De sa musique lunaire, de son amour des oiseaux ( jusqu'à sa fiente ), de son intro génial, les interludes de ce " narrateur " au combien précieuse à toute sa galerie de personnages ubuesques et hallucinés, j'approuve tout. Je suis à fond la dinguerie érigé tel le procès normal d'une continuité difforme, un éloge de la différence sous jacente. Brewster est d'ailleurs facile à capté, à comprendre, étant conscient de ses affres et des rêves qu'il pousse pour les conduire au réel. Bud Cort est magnifique. Plus encore, mais je manque de mots. Shelley Duvall elle aussi capte son auditoire, au fond, je ne la connais que pour un seul et même rôle. Il faut croire qu'elle à nettement plus à offrir qu'un seul cri d'effroi ... La preuve en est là. René Auberjonois, Sally Kellerman, John Schuck et consorts viennent complété une magnifique distribution, tous impliqués et imprégnés de drôlesse et de tragique !
Si niveau interprétation le film se sublime, il en est de pair avec la mise en scène d'un Robert Altman au sommet de son Art. La corse poursuite en voitures est en la matière la plus fameuse que j'ai pu voir, sérieusement, elle claque ! Que dire de cet enterrement sous la pluie, là ou les couleurs transgresses les codes, ou encore du
suicide de Shaft et de la pose immobile de ces Policiers et de leurs compagnes qui en raconte tout autant qu'un long résumé sans queue ni tête !
Je garde évidemment sa fin sous le coude, un paradoxe, entre un sourire et une larme. Le silence prend la place du bruit, c'est ce qui cogne si sournoisement je dois dire ...
Un des longs métrages les plus impressionnants de mon parcours cinéphilique ! L'un des plus beaux, une référence qui n'aura de cesse de grandir avec d'autres retours.