Au sein d’un collège anglais où règne une discipline stricte ; les élèves, soumis, subissent un système éducatif basé sur des valeurs ancestrales. Enseignement autoritaire, discipline rude, rapport de force entre anciens et nouveaux vont générer une révolte de quelques élèves.
Ce film tourné avant les évènements de 1968 qui ont touchés l’Europe et le monde se révèle visionnaire dans la description d’une jeunesse remettant en cause la société et ses dogmes supposés aliénants et privatifs de liberté. Palmé à Cannes en 1969, il est le témoignage d’une époque mais aussi un des fers de lance du Free Cinema (sorte de Nouvelle Vague britannique). Le réalisateur, Lyndsay Anderson, s’est énormément documenté sur le sujet dans le souci d’en faire un film réaliste. Et sur la description de toutes les formes de sadisme établies et le formatage des esprits plutôt que le souci de former dans ce type d’institution, c’est une réussite tout comme sur l’étude de cette génération à l’initiative de grands changements sociaux. Ce film condamne donc très frontalement un système liberticide et aliénant en prônant la désobéissance. D’autres films suivront, pour moi, beaucoup plus forts : « Orange mécanique » ou « Family life ». Celui-ci est outrancier dans ses excès. Aussi dans son désir de choquer les bourgeois anglais, il montre une relation homosexuelle entre deux élèves dans une scène qui tombe comme un cheveu dans la soupe. En termes de réalisation, certains critiques font leur gorge chaude des passages noir&blanc et couleur en invoquant une volonté du réalisateur du faire passer le spectateur de la réalité au fantasme. Que nenni, de mon côté, j’ai cherché tout au long du film, la clé d’entrée de ces transitions. En fait, Anderson a eu du mal a tourné dans l’Eglise, faute de lumière, et a opté à ce moment pour le noir et blanc ; il a ensuite décidé d’alterner, mais sans trop de cohésion. Et pour finir, la scène finale sous forme de tuerie est assez grand guignol.
Dans ce film, Malcolm Mc Dowell, 3 ans avant « Orange mécanique », joue un personnage au charisme énorme, animal à la noirceur inquiétante que l’on adorera retrouver dans « Orange Mécanique ».
Dans ce film, rien de bien original, juste une dénonciation avant-gardiste quelque peu grandiloquente