Un film très fort, dérangeant et complètement original. Car le film est une vraie mise en abîme de la différence, du handicap, de la folie douce. C’est une bande de copains, qui vivent en communauté, qui se moquent de la société et se font passer, par certains happening pour des « débiles légers », dans des lieux publiques ; restaurants, piscine, entreprises. . Cela commence comme des gags de potaches, ou d’une caméra cachée, mais va monter en puissance dans l’irrespect et le politiquement incorrect. Mais au final on s’apercevra que peut-être que ces jeunes « normaux » sont un peu dérangés, et que de fait tout le monde peut être plus fragile qu’il y paraît. D’abord leur leader Stoffer charismatique qui fera une crise de nerfs, moment très fort, on se sait pas si il joue, si il l’est vraiment déséquilibré, carrément fragile en réalité, comme les trisomiques qui apparaîtront dans le film . De même pour le « candide » du film Karen , qui se réfugie chez ce groupe ,sans participer à leur « happenings » ; qui retrouve une certaine paix intérieure à leur contact , mais qui au final nous révélera sa fragilité et sa fêlure, dans une scène très dérangeante. . Le film est très perturbant et très radical, aussi, car il n’y a aucune certitude. La scène avec les trisomiques est aussi à double niveau, compliqué à analyser, allant le plus loin possible dans la moquerie , border line, quoique pleine de tendresse, . La scène de la partouze aussi est complexe , moment de liberté absolue , de transgression, avec quelques scènes explicites , mais moment de rupture aussi, où l’ Eden n’est pas accessible . Le principe du Dogme, est vraiment fort pour donner ce sentiment de réalité volée, même si on aperçoit parfois quelques perches de micro. Un film énorme,, un marqueur , un peu dans l’esprit de la nouvelle vague française par le style , mais plus radical sur le fonds.