Si les années 80 ont été une étape importante dans le processus de démocratisation du cinéma d'action, les années 90 sont encore plus loin en donnant un véritable crédit au genre. Car, c'est au cours de cette décennie que l'on a enfin admis que le cinéma d'action avait lui aussi ses lettres de noblesse et ses grands films. Et "Les ailes de l'enfer" dans tout ça ? Ce film arrive au moment où le vrai cinéma d'action perd en popularité. Il faut dire qu'à partir de la seconde moitié des années 90, les action-men comme Sylvester Stallone, Arnold Schwarzenegger, Bruce Willis, Jean-Claude Van Damme ou Wesley Snipes ne faisaient plus recettes comme avant. Les vedettes déclinaient, le genre aussi, le public passant progressivement à autre chose. Que dire sur ce film de Simon West ? Il se regarde sans aucun déplaisir et remplit le cahier des charges. De l'action, de la cascade, du gun-fight, de la baston et de l'explosion à gogo. On débranche le cerveau, on prend le seau de pop-corn et on se pose peinard. Mais, on ne va pas se mentir, ce n'est pas un grand opus du film d'action. On sait très bien que le scénario du film d'action n'a pas pour dessein d'être vraisemblable, mais, comme d'un n'importe quel autre genre, il lui faut être solide. Ce qui n'est pas toujours le cas. À l'image de ce final assez foutraque et pas très bien maîtrisé, ce qui ait que les scènes d'action terrestres, si elles valent leur pesant de spectacle, ne sont pas super lisibles. Ce qui est bien dommage étant donné que tout ce qui se passe dans l'avion est très bon. De plus, même s'ils s'en sortent tous très bien, Nicolas Cage, John Cucsak, John Malkovitch et Steve Buscemi (tributaire d'un rôle très ambigu) ne sont pas des action-men, mais des acteurs de composition. On passera sur la morale bien américaine, pour le coup ce serait faux-jeton de la pourfendre car bon nombre d'éclatantes réussites du film d'action y répondent. Et enfin, aux commandes, j'aurais aimé voir quelqu'un d'autre que Simon West. Imaginez le même film (avec ses forces et ses faiblesses) mais avec John McTiernan derrière la caméra et ce n'est plus pareil. Ou Peter Hyams. Ou Renny Harlin car, quoi qu'on en dise, "58 minutes pour vivre" et "Cliffhanger" faisaient plus que tenir la route.