Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
fabrice d.
26 abonnés
1 516 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 16 mars 2017
Betty est un film qui fait mal, qui dérange car des gens qui pourraient avoir tout pour être heureux, sont au contraire dans un état d'esprit qui les dévaste et les plonge dans un coma ou léthargie, essayant de ne pas ou plus voir la réalité en face. Betty est une bourgeoise, pas de naissance mais de mariage, qui ne se plait pas dans ce milieu. Elle boit, trompe son mari, bref s'ennuie jusqu'à être dans une sorte de dépression. Lorsqu'elle est surprise dans le salon familiale en mauvaise posture avec son dernier amant, le notaire de la famille est convoqué illico presto pour lui faire signer un papier par lequel elle renonce à tout, les enfants, son mari, bref. Pas de 2nde chance. Le soir même elle est virée. Et là commence alors une descente alcoolique aux enfers. Heureusement elle va rencontrer d'autres personnes, pas tout à fait normales dans leur genre mais qui vont l'aider. On notera ici la belle interprétation de Stephane Audran en bourgeoise esseulée. Et bien sur Marie Trintignant est elle aussi parfaite. Le contraste entre l’alcoolique et l'ancienne bourgeoise est stupéfiant.
Film de Chabrol adapté d'un roman de Simenon, le principal intérêt de ce film réside dans la peinture d'une certaine bourgeoisie, au milieu de laquelle Betty, interprétée par Marie Trintignant, fait tâche. Les réactions suscitées par cette histoire me semblent intéressantes que l'histoire elle-même, car elles permettent de montrer les valeurs qui régissent leurs auteurs.
Betty est la deuxième adaptation d’une œuvre de Simenon par Chabrol après Les Fantômes Du Chapelier. Ici, l’intrigue n’a que peu d’importance. Ce qui compte réellement dans ce récit disloqué, c’est l’évocation pleine de finesse d’un portrait de femme complexe et paumée. Le personnage de Betty prend vie sous nos yeux grâce à l’interprétation bouleversante de Marie Trintignant et la magie du cinéma fait le reste.
Voilà un film à peine regardable, tant il fleure ses années 1950 (voire même 40) alors que l'histoire se situe quarante ans plus tard. Chabrol n'a jamais su marcher avec son temps : il est resté bloqué dans un temps. Il aligne les clichés : sur la bourgeoisie, les femmes, les hommes, etc. Aucun des personnages ne présente le moindre intérêt sur le plan humain. C'est petit, mesquin, ridicule, vain et sans intérêt. Bref, c'est français.
Si chez Claude Chabrol la maîtrise formelle est indéniable, difficile en revanche de ne pas avoir de réserves sur le fond. D'ailleurs c'est simple : cette impression m'a complètement pourri la première partie du film, cet aspect très « ah mon Dieu, que je suis malheureuse chez ces méchants bourgeois, quel ennui de n'avoir rien à faire de la journée dans mon immense appartement parisien, même si 98% de la population aimerait être à ma place » m'ayant franchement gavé. Seule compensation alors : le fait que ces états d'âmes inintéressants soient racontés en flashbacks à travers un montage aussi brillant qu'habile, nous permettant ainsi de ne pas trop nous ennuyer. C'est aussi grâce aux événements se déroulant au présent, intrigants notamment grâce à la composition étrange et assez fascinante de Stéphane Audran dans un personnage typiquement « Chabrolien », dont la complexité n'est à aucun moment démenti. Heureusement, après cette petite heure de chichis assez gonflants, le réalisateur du « Boucher » se décide enfin à nuancer son propos, l'aspect profondément égoïste de Betty apparaissant enfin tandis que la classe bourgeoise a beau ne pas être épargnée, elle apparaît toutefois plus nuancée, presque épargnée tant le comportement de l'héroïne est parfois condamnable. De plus, si tout ce qui concerne le passé de cette dernière est résolument inégale, sa relation avec Laure est captivante de bout en bout. Enfin, si l'on arrive à trouver un minimum d'intérêt à Betty, c'est aussi grâce à la performance époustouflante de Marie Trintignant, savant mélange d'émotion brute et de pathétique, le tout porté par une présence assez incroyable, nous faisant plus que jamais regretter sa tragique disparition. Elle est l'une des plus belles réussites de ce film très inégal, mais avec suffisamment de qualités à tous les niveaux pour qu'on se laisse tenter une fois.
Claude Chabrol, qui adapte ici Simenon, ausculte le tréfonds d'une femme en perdition. Un film sombre et cruel dans lequel l’ennui prend rapidement le dessus, en dépit d'une Marie Trintignant très touchante.
Vu avec plaisir. Histoire : Laure recueille Betty qui lui pique son amant. Laure meurt. Ca, ça dure 10 minutes. Le reste du temps est une étude fouillée de la vie de grands bourgeois Lyonnais et parisiens.
Magnifiques portraits, Stephane Audran toujours aussi majestueuse, Marie Trintignant très touchante. Comédiens convainquants, histoire prenante, narration disloquée (réussie!), lenteur (pour certains il sera dur de tenir, mais pour d'autres c'est le crescendo jouissif), image en beauté.. un grand Chabrol pour moi, peut être parmi les meilleurs.
Le gros problème du film c'est qu' arrivé à la fin on se demande encore quand il va commencer. Pour le reste rien à dire c'est bien joué et bien réalisé.
Film avec des personnages très intéressants, le principal celui de Betty joué par Marie Trintignant est tourmenté et paumé (elle est par moments bouleversante). La construction du film en flash-backs est bien faite ceux-ci sont parfaitement amalgamés au reste de l'histoire. Dommage que la mise en scène ne soit pas à la hauteur (Chabrol a fait mieux).
La première moitié du film est un peu monotone et lassante, ces défauts sont bien vite oubliés dans la deuxième moitié du film. C'est pas le meilleur de chabrol mais ça reste un bon film.
Cette adaptation d'un roman de Georges Simenon est une véritable mine d'or pour Claude Chabrol pour critiquer le conformiste bourgeois, son très célèbre thème de prédilection, pour lequel le personnage principal est beaucoup trop complexe et vrai pour ne pas s'y sentir étouffer. Même si ça s'intensifie un peu sur la fin, l'ensemble n'est pas suffisamment passionnant pour ne pas paraître longuet à cause de son aspect lancinant malgré la structure narrative éclatée qu'à mis le cinéaste pour essayer de dynamiser le tout. Reste qu'au moins «Betty» à le mérite de donner un très beau rôle à Marie Trintignant qui le joue de façon totalement convaincante et que pour cela le film mérite d'être vu même s'il est loin de faire partie des meilleures oeuvres de son réalisateur.
Chabrol dissèque correctement les mécanismes de l'addiction mais le principal intérêt de ce film à la mise en scène intime et confinée réside dans l'affrontement entre Marie Trintignant et Stéphane Audran, toutes les deux très bien.