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    Muriel Leferle
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    🎬 RENGER 📼
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    7 201 abonnés 7 512 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 27 octobre 2024
    Raymond Depardon suit le processus d’une détenue déférée au palais de justice de Paris. Il dresse le portrait d’une jeune femme incroyable d’aplomb et désarmante par tant de sincérité. Cette jeune fille, c’est Muriel Leferle, un profil atypique. Elle a 22 ans, c’est une toxicomane, séropositive & prostituée qui a autrefois travaillé dans un commissariat et qui a été prise en flagrant délit de vol de voiture.

    On assiste à une tragédie en 3 actes, le temps d’une journée où le réalisateur l’a suit au fil de ses différentes rencontres au sein du Palais, face à une psychologue mandatée par le parquet, le substitut du procureur (Michèle Bernard-Requin, que l’on retrouvera 10 ans plus tard dans le rôle de la juge dans 10e chambre - Instants d'audience - 2004) et son avocat commis d’office. Plusieurs fois condamnée par défaut, les différents représentants de la justice tentent de sonder le personnage qu’est Muriel Leferle, tandis que cette dernière répond aux nombreuses questions qui lui sont posées, avec parfois trop de sincérité, au point de se griller aux yeux de la justice.

    Muriel Leferle fait partie des 14 affaires choisies par le réalisateur pour figurer dans son précédent film Délits flagrants (1994). Raymond Depardon a rassemblé ici tous les rushs qui la concerne pour lui consacrer un film entier, sans montage, où on la suit en temps réel au sein du palais de justice. C'est la définition même du "cinéma direct" (aussi appelé “cinéma-vérité”), c’est puissant de bout en bout.

    ● http://bit.ly/CinephileNostalGeek ● http://twitter.com/B_Renger ●
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 064 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 octobre 2014
    La durée, la durée ! C'est ça qu'il faut retenir de ce film, c'est la durée ! Car il n'y a rien de mieux que la durée, et là, on a du temps réel pendant 1h15, quasiment sans ellipse, on va suivre Muriel Leferle, toxicomane, prostituée, séropositive qui vient de voler une voiture... et on va la suivre dans le palais de justice, voir son avocat, le substitut du procureur et une personne dont le rôle m'échappe, peut-être une sorte de psychologue.

    Et c'est juste beau de parvenir ainsi à filmer le métier des gens, on voit comment travaillent les gens dans un palais de justice , mais aussi comment se sent le prévenu.
    Alors je n'ai pas encore vu délits flagrants où on retrouve l'histoire de Muriel Leferle en compagnie d'autres, donc je ne sais pas comment ça se termine pour elle... Cependant, ce n'est pas ça qui importe, ce qui importe c'est de voir des gens qui sont vrais, des gens qui ne font pas semblant... La fille elle ne fait pas semblant d'être une camée, de se prostituer, elle le fait pour de vrai. Et lorsqu'elle regarde son avocat et dit qu'elle prend soin d'elle et que la santé c'est tout pour elle, alors qu'elle a dit cinq minutes avant qu'elle se droguait, qu'elle se piquait, qu'elle était séropositive... Elle ne fait pas exprès, elle ne ment pas.

    Parce qu'il pourrait être facile de ricaner et dire qu'elle est bête, que si on se drogue on ne respecte forcément pas son corps, mais le film ne juge pas, la mise en scène est la plus neutre possible, elle ne cherche ni à embellir, ni à enlaidir.

    Je me suis posé la question de la place de la caméra, parce que les gens semblent l'oublier, or si on observe quelque chose on le modifie forcément (principe d'incertitude d'Heisenberg) et on n'y fait référence qu'une seule fois, la substitut du procureur qui demande si elle est toujours d'accord pour être filmée, elle répond vite fait, fait une blague et l'oublie. Limite j'aurai aimé savoir ce que Depardon lui a dit avant pour qu'elle arrive à l'oublier, pour que l'avocat l'oublie. Pour qu'il n'y ait même pas un regard caméra qui leur échappe (je crois que Muriel en fait un à un moment). S'il a placé sa caméra derrière une vitre sans tain, s'il est lui-même derrière la caméra, ce genre de choses pour qu'on puisse comprendre le dispositif. C'est une question qui m'intéresse.

    C'est un film assez fort, déjà parce qu'il a beau ne durer qu'une heure quinze et qu'on pourrait avoir l'impression qu'il ne se passe rien... c'est la tragédie humaine que l'on a devant les yeux, sans compassion, sans jugement, sans voyeurisme, juste la routine pour ces professionnels et pour cette jeune fille. Et c'est ça le pire, c'est qu'elle n'est pas seule dans son cas.

    En tous cas je verrai Délits Flagrants, je veux savoir si sa défense va tenir.
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