Ça faisait longtemps que je voulais voir Les Oiseaux d’Alfred Hitchcock, mais sachant qu’il s’agit au départ d’une nouvelle de Daphne Du Maurier, je voulais absolument la lire d’abord, et j’ai bien fait car les deux n’ont pas grand-chose à voir.
Dans ce film sorti en 1963, nous suivons Melanie Daniels, une jeune femme qui rencontre Mitch Brenner dans un magasin qui vend des oiseaux. Contrariée qu’il se soit joué d’elle, elle décide de le suivre dans sa villégiature de week-end.
Je ne m’attendais pas du tout à ce que l’histoire soit si différente. Déjà, elle se déroule aux Etats-Unis, et démarre très tard. On n’est pas du tout dans un petit village paumé de Grande-Bretagne mais dans une bourgade de plaisance. Au lieu de suivre un homme mûr et sa famille, on suit Melanie Daniels et sa relation avec Mitch Brenner et la famille de celui-ci, sa sœur et sa mère. De ce point de vue, j’ai vraiment préféré la nouvelle, car Nat est beaucoup plus attachant. La relation d’amour vache qui s’instaure rapidement entre Melanie Daniels et Mitch Brenner m’a vite lassée. Et surtout, Nat est plus débrouillard, ses réactions m’ont toujours semblé adaptées, contrairement à celles des personnages du film.
Mais voilà, ce film n’est pas une adaptation. Hitchcock a simplement repris l’idée des oiseaux et a reconstruit toute une histoire sur cette base, avec la traditionnelle blonde, interprétée par Tippi Hedren, et son homologue masculin, Rod Taylor. Il nous entraîne dans une « mauvaise » direction, développant une première intrigue qui sera éclipsée ensuite, mais il disperse des indices quant à la suite, ne serait-ce qu’avec le lieu de rencontre des protagonistes dans les premières scènes du film. D’un point de vue scénique, c’est vraiment très impressionnant. Je comprends sans mal pourquoi des gens ont été traumatisés par ce film ! (Notez qu’on l’est tout autant par la nouvelle.) J’ai appris que de nombreux oiseaux ont été dressés pour rendre ce film réaliste, et je dois dire que globalement c’est très réussi, surtout en tenant compte de l’époque. Les bonus sur la production de ce film doivent être très intéressants. J’ai été étonnée de constater qu’il n’y a pas de musique ! L’ambiance en est d’autant plus réaliste… Pas besoin de forcer, on y croit simplement comme ça. De ce point de vue, c’est une sacrée réussite ! Cette scène avec les corbeaux... Brrrrrr ! Je suis également surprise par le fait que ce film soit sorti en couleurs. J’en voyais toujours des images en noir et blanc.
En bref, je n’ai pas aimé les personnages et « leur » intrigue, mais dès que les oiseaux déboulent, je suis scotchée ! Je préfère néanmoins la nouvelle.