Volcano est un film catastrophe assez plaisant, même si j’avoue avoir été relativement déçu tout de même, compte tenu du fait qu’il s’agit là à vrai dire d’une production, qui, au milieu de la concurrence disposée d’un fort budget.
Coté acteur je dois dire que Tommy Lee Jones et Anne Heche forment un duo convaincant, et plutôt entrainant, qui fonctionne assez bien dans l’ensemble. Ce n’est pas énormissime non plus, mais enfin ils arrivent à tenir leurs personnages avec suffisamment de conviction et d’entrain pour garantir un certain attrait. Autour d’eux en revanche gravitent d’aléatoires seconds rôles. Certains sont vraiment intéressants (dommage d’ailleurs que la médecin n’est pas plus de place car elle avait du potentiel face à un Don Cheadle au personnage plus conventionnel et assez timoré par exemple), d’autres le sont moins, c’est donc assez variable.
Le scénario est un peu problématique. D’un coté il a pour lui un dynamisme certain, un bel enchainement d’action, quelques scènes fortes, c’est divertissant. D’un autre coté il est assez stéréotypé, il y globalement un manque de souffle qui vient surtout du manque de tension lors de scènes trop vite expédiées. En fait Volcano veut aller tellement vite qu’il ne prend pas le temps de soigner des passages qui aurait nécessité une certaine pesanteur pour donner du corps à l’ensemble, de la profondeur. Là tout reste trop superficiel, tout passe sans grande saveur, et c’est le point vraiment préjudiciable au film.
Coté réalisation c’est assez propre. Le réalisateur offre de belles scènes, il filme bien la lave, se débrouille avec les séquences spectaculaires, et dans l’ensemble on profite bien du spectacle, qui, sans nous autoriser à crier au génie dans le registre, et honorable. La photographie et les décors sont réussis aussi, et nous plonge dans un combat urbain et nocturne des plus attrayants, avec une fort solide ambiance apocalyptique qui fait plaisir. On sent un certain soin apporté à cette dimension là. Les effets spéciaux ont pour certains vieilli. Mais une minorité d’entre eux font vraiment désuets (je pense aux roues de la voiture qui crame par exemple), car la lave reste correcte (élément très très difficile à rendre crédible à l’écran en image de synthèse même aujourd’hui) et il y a quelques explosions franchement spectaculaires encore aujourd’hui. Comme dans le registre il n’y a pas en plus une montagne de film, avec ses 90 millions Volcano reste malgré tout aujourd’hui une production de ce point de vue encore largement concurrentielle. Enfin déçu par la musique. Elle est signée me semble t-il par Silvestri, mais elle très discrète, et il ne m’a pas semblé entendre un thème franchement bon pour un film qui aurait pu se prêter à une bande épique d’un bel effet.
En conclusion Volcano n’est pas un mauvais film, mais c’est un divertissement catastrophe qui, je le crois, s’en sort surtout par le vide global qui existe dans son genre. Ca reste le blockbuster « volcanique » et il faut avouer que de ce point de vue on sent le budget, avec des fx encore à la hauteur de manière générale, un travail visuel soigné, une belle reconstitution d’éruption volcanique. Maintenant l’histoire reste faible, et s’appuyant sur un rythme effréné elle en efface toute profondeur, et le casting est peut-être moins attrayant dans les faits que sur le papier. Je lui accorde 3, mais encore une fois, c’est surtout que les métrages de références sur un thème similaire manque cruellement, ce qui me rend peut-être plus gentil.