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chrischambers86
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4,0
Publiée le 12 avril 2011
Oeuvre poignante avec ses grandes plages de silences et ses grands moments de tendresse ou de violence, "Sans toi ni loi" s'ouvre sur les images de Mona, une jeune fille retrouvèe morte de froid dans un fossè de Provence! Personne ne rèclama le corps qui passa du fossè à la fausse commune! Cette morte de mort naturelle ne laissait pas de traces! Les gens parlaient d'elle sans savoir qu'elle ètait morte! Elle s'appelait Mona Bergeron, on sait peu de choses d'elle! Elle reste insaisissable, tant son portrait est incomplet "mais il me semble qu'elle venait de la mer"...Agnès Varda va nous raconter le parcours de cette S.D.F rebelle à travers les tèmoignages de ceux qui ont croisè son chemin! Cette Mona, qui a cru pouvoir vivre "sans toit ni loi", est dont ce refus sans transiger a causer sa perte! Varda filme son hèroïne comme une documentariste, il n'y a aucun angèlisme ni misèrabilisme dans son film! De tous les gens que Mona rencontre, certains l'aident, quand d'autres essayent au contraire de profiter de sa faiblesse! La cinèaste veut donner à voir et non à juger, elle se situe en citoyenne tenant à tèmoigner de l'insupportable, elle montre surtout toute la complexitè d'un sujet que beaucoup ont vite fait de rèduire facilement à des situations manichèennes, en nous plongeant dans la tête d'une jeune femme qui va mourir de sa quête pour la libertè dans un monde qui ne lui permet pas! Ce style clinique raconte èvidemment la France de 1985 mais hèlas il n'est en rien dèmodè aujourd'hui avec beaucoup plus de SDF qui vivent dans la rue! "Sans toi ni loi" est le succès le plus populaire de la carrière de Varda avec plus d'un million de spectateurs, sans compter un Lion d'or à la Mostra de Venise et un Cèsar mèritè de la meilleure actrice pour Sandrine Bonnaire, bouleversante de bout en bout, dont son travail de comèdienne est d'une grande qualitè et d'une totale sincèritè! il faut la voir jouer durant tout le mètrage ce personnage marginal, dur, fermè, indiffèrent, avec tout à coup cette expression enfantine qui ouvre une faille sur son visage! Une vision aigüe de Varda, très personnelle, des choses et des gens, le sens du drame èternel liè à l'actualitè la plus directe! Bref, cette femme c'est quelqu'un et l'une des meilleures rèvèlations de la Nouvelle Vague! Elle le prouve encore ici en signant un vrai film rèfèrence avec quelques grands moments que ce soit la première ou la dernière image de Mona...
Le titre "Sans toit ni Loi" , jeu de mot facile , n'est assurément pas le caractère du film, tout sauf facile. Agnes Varda que je ne connaissais pas du tout , adorée de la critique française , réalise un long métrage en 1985 alarmant. Le scénario et la réalisation sont d'un réalisme choquant bien qu'il ne soit jamais vu auparavant; une jeune femme qui a rejetté toute forme de catégorie sociale en laissant son emploi , ne croit qu'à une seule devise , la liberté. Par le jeu de Sandrine Bonnaire , dans l'un de ses premiers rôles , se laisse transparaître une mise en scène à la Ken Loach qui peint la misère sociale en la décriant. Sandrine Bonnaire donc est admirable en SDF qui n'a pas de limites territoriales , son César de la meilleure actrice est évidemment mérité mais il récompense l'énorme travail de l'actrice. Quand au propos , plus d'un l'aurait retranscrit de façon manichéenne , Varda creuse chacun des personnages que Mona rencontrera, ceux qui l'aideront mais aussi ceux qui profiteront de sa vulnérabilité. Varda d'ailleurs place son film dans la meilleure des positions, peu de temps après l'apparition du terme SDF.Si le film peut paraître long parfois, il n'est jamais inintéressant. Ce chef d'œuvre offre toutes scènes confondues , des situations et dialogues inoubliables, les discussions sur les platanes avec une femme, les rires avec une grand mère, le travail dans les vignes dans un décor campagnard maussade...Et une des premières citations du film" Il me semble qu'elle venait de la mer " , métaphoriquement superbe. Un chef d'œuvre donc, qui s'achève sous une épée de Damoclès injuste mais réaliste, d'une profondeur à couper le souffle.
Sandrine Bonnaire joue le rôle d'une vagabonde, Mona Bergeron. Elle aime la liberté, et n'aime pas les gens. On suit son parcours ou tout du moins, sa plongée dans la décadence. Sur notre route, un professeur de philosophie, cet étrange relation entre la femme de ménage et son petit ami, des jeunes, quelques désillusions qui la rendront de plus en plus misanthrope... L'enchainement des rencontres et évènements qui construise son existence est réaliste et intéressant. Mais il y a quelques longueurs et on nous livre la fin du film dès les premières minutes.
Voici l'histoire tragique et singulière de Mona, joué par une admirable Sandrine Bonnaire, raconté par les dernières personnes qui l'ont connue. Il s'agit donc de la quête de liberté et d'absolu d'une jeune vagabonde voulant échapper à toutes contraintes qui trouvera au bout de sa courte errance, une mort inévitable que pourtant elle ne recherchait pas. Ce formidable film d'Agnès Varda démontre avec brio, comment l'absence de "compromis" et "d'échanges" consentis avec l'Autre dans la société, conduit inéluctablement à la mort.
Sans aucun doute le meilleur film d'Agnès Varda porté par une Sandrine Bonnaire au talent infini dans ce rôle de jeune routarde paumée et désabusée. A la limite du documentaire, Agnès Varda réalise un film coup de poing abordant le thème des SDF sans fausse pudeur et sans aucune concession, montrant plus que démontrant dans la lumière crue de la misère humaine. Oscillant tantôt chez les uns, tantôt chez les autres, celle-ci permet de voir l'humanité dans sa pleine nudité, débarassée de ses contingeances sociales et de ses codes. En plus, par son talent, son amour de la narration littéraire, Agnès Varda parvient à aborder le sujet sans jamais le galvauder, gardant à l'esprit qu'elle ne réaliserait un bon film qu'en conservant son goût inné de l'histoire et du récit. Mission ô combien accomplie.