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Caine78
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4,0
Publiée le 1 juin 2007
Un brillant Fritz Lang, rendu par une atmosphère quasi fantastique, et une mise en scène oppressante et grandiose. Ce portrait de psychopathe se révèle en effet assez fascinant, au service d'un scénario plutot classique mais très bien mené. De plus, le final est assez grandiose et le film ne tombe jamais dans la surenchère. Un grand classique.
Je ne connaissais pas grand chose des films du cinéaste allemand à part ses grands classiques que j'ai vu (M le maudit, metropolis, les contrebandiers de Moonfleet et les Mabuse). Celui-ci fait partie également de ces grandes réussites. Un bon thriller servi par un scénario riche et non dénué de rebondissements. Beaucoup de suspens et une ambiance noir, sombre caractéristique des oeuvres du réalisateur. Comme dans beaucoup de ses autres films, on peut voir ici encore l'obsession du cinéaste pour le "meurtre" synonyme de "révélation", de "renouveau" dans l'esprit de ses personnages torturés. A voir pour élargir sa culture cinématographique.
Vraie redécouverte. Joyau de noirceur. Rarement film aura si bien tissé son univers sonore et visuel autour du processus mortifère de création (l'inspiration se farfouillant dans un passage à l'acte pour le moins morbide) et de la folle culpabilité qui en découle. Les décors s'y prêtent divinement : ce fleuve charriant des formes incertaines, le moindre branchage flottant entre deux eaux pouvant rappeler une dépouille emmaillotée surgie du passé. Et cette demeure austère, déjà hantée, maison d'écrivain sans inspiration..
Vous pensez que je parle du personnage de Jack Torrance dans Shining ? Vous ne croyez pas si bien dire, des éléments tangibles nous rapprochent charnellement ces deux films. Diablement aussi. A voir !
Quelle dommage, cette fin en queue de poisson ! Sinon ce chef d'oeuvre de Fritz Lang serait l'un des plus réussis : on a lui sûrement imposé un happy-end comme dans La Femme au portrait. Le personnage principal est une crapule, il est complémentaire avec son frère, héros hitchcockien qui n'a rien demandé à personne et se retrouve honni par une foule enragée, à l'image de nombreux personnages chers à Fritz Lang. Le spectateur est dégouté par l'écrivain Stephen Byrne, le meurtre qu'il a commis l'ayant rendu riche et célèbre. Jamais peut-être Firtz Lang n'a été plus cynique dans cette histoire de crime qui apporte inspiration et gloire à l'écrivain raté, et l'engageant dans une terrible lutte fratricide.
Un drame classique sur le thème de la conscience et de la culpabilité dans l'atmosphère inquiétante d’une maison au style gothique, bordée d’un fleuve sombre, envoutant et menaçant. Le scénario est simple et linéaire, la mise en scène sobre et discrète, les lumières et les cadrages sont superbes dans une veine expressionniste. Bon film noir dramatique où la noirceur de l’image est le reflet de la noirceur de l’âme humaine.
C'est avant tout un superbe film expressionniste, au noir et blanc très contrasté. Ombres et lumières, vérité et mensonges, sentiments avoués et inavoués... La présence du fleuve est par ailleurs envoûtante, avec ses méandres tortueux, ses rives aux branchages emmêlés, ses eaux lourdes de secrets, son cours mystérieux qui, tel le destin, semble échapper aux volontés humaines. L'opposition entre les deux personnages masculins principaux est quant à elle assez manichéenne. D'un côté, le fourbe, le menteur, le manipulateur. De l'autre, le bon, le juste, qui porte la culpabilité de son frère. Plus original : le thème du crime comme source d'inspiration littéraire et de réalisation de soi... jusqu'à un certain point. Quand la réalité nourrit la fiction... Petit bémol : le final, à rebondissements, est un peu tiré par les cheveux.
Captivant film noir signé Fritz Lang qui orchestre magistralement ce macabre film psychologique "Freudien", en choisissant un thème universel comme point de départ: La pulsion latente pour le crime. Chef-d'oeuvre? Oui, c'en est un, un pur chef-d'oeuvre d'une beauté glaciale...
Magnifique film de Fritz Lang qui signe avec "The House by the River" une oeuvre noire dont lui seul a le secret . La réalisation est comme d'habitude parfaitement maîtrisée avec de superbes jeux de lumières (la scène de l'escalier dans la maison), la base du scénario est très simple mais est enrichie par d'innombrables détails, et Louis Hayward est génial en écrivain sadique . A découvrir pour les amoureux du 7ème art .
Film splendide, au charme désuet et envoutant. La mise en scène est tellement maitrisée que tout devient palpable, tout est ressenti avec ardeur. L'intérêt principal du film est la manière dont Lang se sert des décors, des extèrieurs en particulier. Il les transforme et les photographie de telle manière qu'il ne restent pas qu'ornementales mais servent directement l'action sous forme de symboles. En cela il se retourne vers l'expressionisme. L'histoire est lugubre et sordide, comme toujours avec Lang, les acteurs parfaits et le scénario, bien que simple, de qualité. A voir et aimer.
un film noir avec un scénario béton, remplit de retournement de situation. le personnage principal est tellement manipulateur que ça en devient géniale. un superbe film.
Un Fritz Lang méconnu, original par le cadre de l'action, et d'une noirceur sans concessions. Lang partage en effet avec Hitchcock de ne rien laisser au hasard dans sa mise en scène, et celle-ci transcende un scénario somme toute assez conventionnel jusqu'à la scène finale, que j'ai hélas trouvée un peu grotesque. Autrement, Lang, à l'image de ce qu'il a fait de mieux à Hollywood, combine parfaitement un style sobre, précis, plein d'une glaçante lucidité, avec de beaux moments expressionnistes, notamment dans les extérieurs sur la rivière. Cette dualité stylistique incarne à merveille le regard que porte Lang sur ses personnages, auxquels il ne trouve guère d'excuses. Il regarde ainsi son "héros" s'enfoncer dans le vice et réveler petit à petit la part sombre de sa nature. Son frère, dont la position est ambigue et revèle en fait sa faiblesse, n'est pas epargné non plus. Mais par quelques effets poétiques (et parait-il, psychanalytiques), Lang fait ressurgir la mauvaise conscience du meurtrier, sentiment presque irrationel qui le conduira au châtiment. Bref, c'est un beau morceau de cinoche, dont je retiendrai essentiellement les vingt premières minutes, absolument géniales.
A partir de "The House by the River", publié en 1921 par Allan Patrick Herbert. romancier anglais. La rivière, personnage capital filmé avec d'inquiétants remous, cette carcasse d'animal qui flotte au ras de la maison, une vieille qui tique en voyant une plus jeune quémander une salle de bain fiable... des indices que l'élément liquide va être brassé et rebrassé... La jeune employée jouant de son sex-appeal est le premier piège. Son sourire, sa descente d'escalier d'une démarche lascive n'ont rien de la vierge adolescente. Eh bien Fritz Lang déjoue la déduction qui démange, il préfère qu'elle ne veuille pas ! De bienveillant juste émoustillé suivant du regard la silhouette féminine qui va au bain, le maître de maison reçoit un énième refus d'édition. Un seul plan montre que c'est le coup de massue. Il fait quelques pas dans l'ombre de sa maison, aperçoit sur des marches cette femme éclairée... Et c'est l'élan irrépressible. L'implication du frère, le silence à l'épouse de retour répétant la descente d'escalier... On voit se profiler d'inquiétantes dérives... Ce Stephen Byrne (qu'on devine en ronron conjugal) s'avère le pire patachon qui soit... Son égo démesuré lui barre l'inspiration (pas fortiche pour un écrivain !), il vire au parfait abruti au point de créer par ses manigances le dérapage ultime. Superbe film de Lang ! Bien plus d'écho aujourd'hui qu'à sa sortie étasunienne des années cinquante, ça ne fait pas du tout "vieux"... Un scénario simple, linéaire, des acteurs inconnus mais qui jouent comme des stars ! Une photo en noir et blanc, nette, parlante à la manière des dessins animés. On sent encore la proximité du muet. De remarquables moments (buée du miroir, plongée sur la bonde de la baignoire, eau noire et menaçante de la rivière !). Petit budget et grands effets sur le spectateur avec trois fois rien !