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Eowyn Cwper
123 abonnés
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3,0
Publiée le 14 mai 2019
Rappeneau remet le couvert historique, branchant les chandeliers et se frottant les mains devant le réglage des foules. Fort peut-être d’avoir été approché par Keanu Reeves pour le rôle principal, il américanise ses scènes les plus actives qui revêtent bien l’aspect des épopées cape-et-d’épesques d’outre-mer.
Son héros, interprété par Olivier Martinez, est le Zorro de Jean Giono, un gentilhomme soldat dont les manières sont au prix de son ennui en société. Il casserait bien les standards de la bourgeoisie si elle n’était pas constamment moquée d’autre part et que Martinez n’était pas monté sur ressorts au point que la caméra peine à suivre ses brusques mouvements. C’est dommage car il est agile, sa langue italophone pas mal aussi, et il participe à l’énergie qui coule dans les veines du Hussard.
Le drame est parfois un peu gros, mais il vaut la peine quand il passe le goulot d’étranglement du choléra, fantôme porté dans l’histoire par ce qu’on appelait des miasmes et tuant la chair pour immuniser les esprits contre l’idée de la mort. C’est de cette petite gloire morbide que l’œuvre de Rappeneau tire la plus belle part du sentiment qu’elle génère, un poissement presque dérangeant dans ce que la maladie a de soudain et de célère et, comme le dit le personnage, d’aléatoire dans ses frappes, comme les coups de bec d’un corbeau ou les mouvements d’un chat qui sont autant d’illustrations d’un dressage animal assez époustouflant.
La vraie valeur de Martinez se révèle mal sous sa galanterie guindée. Si son personnage escorte celui de Binoche, c’est elle qui escorte l’acteur : un poids mal géré qui fait un peu trop figure d’inverse aux si jolis mouvements de foule ; c’est dans la masse que reposaient les atouts, pas dans les individus que Rappeneau élimine après des rôles symboliques : exeunt Depardieu et Cluzet, magnifiques en bouées qui méritaient d’être des phares, histoire d’illuminer un peu ce jouvenceau maniéré de Martinez.
Heureusement que Rappeneau se donne le temps de « compter Florette », piquant ses dialogues de noms insignifiants pour la géographie française contemporaine, une toponymie mise en relief par les parfums de différents paysages et climats au gré d’une cour délicate. Cela donne de l’air à la qualité de son entreprise sémiotique et lui évite de sombrer sous le poids de phrases-chocs qui font tache d’huile ; ç’a beau être une jolie phrase (ou pas ?), elle ne nous apprendra pas à « nous faire craindre du choléra comme la peste ».
Les images de la Provence sont magnifiques mais les deux acteurs principaux ne m'ont pas convaincu dans leurs rôles. Olivier Martinez débite son texte à voix basse comme s'il disait la messe et garde toujours ma même expression. Il ne fait que courir dans ce film. Quant à Juliette Binoche, elle parle trop vite, articule à peine.
Jean-Paul Rappeneau constitue un cas à part dans le cinéma français. Ancien scénariste pour Louis Malle ou Philippe de Broca, il accède à la réalisation en 1966 avec "La vie de château" qui révèle immédiatement un sens du rythme qu'il puise dans son expérience avec Philippe De Broca pour lequel il vient d'écrire le scénario endiablé de "L'homme de Rio" (1964). "Les mariés de l'an II" avec Jean-Paul Belmondo cinq ans plus tard démontre son aptitude à diriger un film épique en costumes. Alors que le succès critique et commercial est au rendez-vous, le jeune réalisateur semble vouloir prendre son temps entre chaque film. Jusqu'à "Cyrano de Bergerac" qui constitue l'acmé de son œuvre, il lui faudra 24 ans pour réaliser cinq films. Cette rareté constitue la marque de fabrique de Jean-Paul Rappeneau qui sans doute en raison de cette parcimonie, semble faire mouche à chaque fois qu'il passe derrière la caméra. Quand il met en chantier "Un hussard sur le toit" inspiré du roman le plus célèbre de Jean Giono, le petit monde du cinéma français est donc forcément en attente d'un nouveau chef d'œuvre. Le projet est depuis longtemps en sommeil dans l'esprit de Rappeneau et l'univers décrit par Giono semble devoir ne pas poser de problème à être retranscrit compte tenu de la filmographie passée du réalisateur. Atout supplémentaire, Jean-Claude Carrière déjà présent sur "Cyrano" est de nouveau à l'écriture avec en sus l'apport de Nina Companéez. En un mot s'il existe un metteur en scène capable de donner vie à cette épopée tourmentée mais aussi tout en retenue imaginée par Giono, c'est bien de Rappeneau dont il s'agit. La déception sera à la hauteur des attentes folles suscitées par le projet. Le film ne sera certes pas un bide fulgurant au box office, équilibrant presque son budget très conséquent (presque le double de celui de "Cyrano") pour la production nationale mais il donne un sérieux coup d'arrêt à la carrière de Rappeneau qui ne réalisera plus que deux films passés inaperçus. De quoi exactement souffre donc le film ? L'esthétique est irréprochable grâce à la photographie de Thierry Arbogast et elle permet à Rappeneau de particulièrement réussir les scènes décrivant la folie qui s'empare des populations villageoises terrorisées par la propagation de l'épidémie de choléra qui ravagea la France en 1832. Juliette Binoche qui vient d'éclore après ses films avec son ex-compagnon Léo Carax et la trilogie des couleurs de Krysztof Kieslowski est à la hauteur de sa réputation. Le mal est à rechercher ailleurs . Sans aucun doute dans l'erreur originelle d'avoir confié le rôle principal du colonel Angelo Pardi à Olivier Martinez, un acteur novice dont le physique très avenant avait peut-être fait croire aux producteurs qu'ils tenaient là le nouveau Gérard Philipe ou le nouvel Alain Delon. Le jeune éphèbe à beau faire son possible, rien ne se passe entre lui et la caméra. De la gestuelle à la diction tout sonne désespérément faux. Le spectateur en est donc réduit à admirer les magnifiques paysages et tableaux vivants (Friedrich,Vermeer,...) que lui propose Rappeneau. Juliette Binoche qui arrive bien tard donne un peu de nerf au récit mais elle ne parvient pas à allumer la flamme chez le jeune Martinez dont Rappeneau limite désormais les gros plans pour masquer le manque criant de présence. Quelques apparitions de Jean Yanne, Gérard Depardieu, François Cluzet ou Daniel Russo contribuent à faire diversion mais rien n'y fait, "Le hussard sur le toit" souffre en son maillon central et il s'enfonce assez tristement dans la platitude. Reste une question. Rappeneau a t-il eu le dernier mot concernant le casting ? La réponse influe forcément sur la responsabilité du réalisateur dans ce qu'il faut bien appeler un échec.
Une adaptation luxueuse de l’œuvre de Giono aux décors sublimes d’une Provence rongée par le choléra. Un film certes visuellement canon, servi par un gros casting, mais qui manque cruellement d’émotions, avec un Olivier Martinez qui fait pâle figure au côté de Juliette Binoche.
Jean-Paul Rappeneau nous livre une flamboyante adaptation du roman de Giono. Cette grande fresque romanesque, filmée dans les magnifiques décors de la Provence, bénéficie en outre d'un casting de premier choix. Outre Olivier Martinez, qui incarne à merveille ce fougueux hussard, et Juliette Binoche toujours aussi lumineuse en bourgeoise qui ne se reconnait pas dans son monde, le réalisateur peut s'appuyer sur de grands comédiens pour des seconds rôles (François Cluzet, Gérard Depardieu, Pierre Arditi, Jean Yanne et j'en passe). Une oeuvre de très grande qualité qui doit aussi beaucoup au soin apporté aux costumes et décors d'époque ainsi qu'à l'image superbe. L'ensemble est assez rythmé avec des scènes d'action très bien emballées. Un grand film d'époque qui n'a pris une ride.
Même si ce n'est pas très gai tous ces gens,ces enfants qui meurent tout le temps du choléra, le film est d'une beauté incroyable,soigné jusque dans le moindre détail. Merci Monsieur Rappeneau. Les deux personnages aux personnalités belles et nobles dans leurs attitudes,leurs réflexions et leurs sentiments, traversent la Provence avec fougue, élégance et détermination. Magnifique.
Il y a une espèce de précipitation dans le film. C’est honnêtement plus désagréable que foisonnant. Cela ne paraît pas virevoltant mais confus et comme une accumulation de scènes sans respiration. Cela malheureusement dure trop longtemps et j’irai même jusqu’à dire que j’aurais adoré voir Auteuil dans le rôle du hussard. Cela n’a vraiment pas le panache d’un Cyrano même si l’on retient quand même une adaptation luxueuse et des décors fastueux mais tout cela au service d’un film un peu long et qui peine à nous émouvoir en quoi que ce soit.
Une époque peu évoquée en littérature et au cinéma; l'intérêt historique est bien là, pour ce qui est de l'interprétation, Juliette Binoche crève l'écran. Par contre pas très fan d'Olivier Martinez qui interprète plus un grand ado qu'autre chose.
Magnifique ! tout est parfait: mise en scène, direction d'acteurs, photographie, acteurs (les 2 héros et les personnages secondaires comme celui interprété par Jean Yanne). Je n'avais pas ressenti cette émotion depuis Barry Lyndon.
beaucoup moins réussi que Cyrano de Bergerac. Les scènes de foule et la photo est belle, mais olivier Martinez n'est pas Gérard Philippe ni Jean-Paul Belmondo( très loin de là) c'est peut-être le gros point faible du film. J Binoche est inspirée, ce qui n'est pas toujours le cas et bien dirigée. Un film grand public pas trop mal huilé. Toutefois, n'attendez pas de miracle.
Il fût à l’époque le film le plus cher du cinéma français avec ses 26 millions d’euros de budget. Sorti en 1995 après « Cyrano de Bergerac », Jean-Paul Rappeneau confirme sa passion pour la littérature française. « Le Hussard sur le toit » nous plonge dans la Provence décimée par le choléra en 1832. Dans une mise en scène criarde, le hussard italien Angelo prend toutefois le temps de soigner les innocentes victimes et d’aimer en silence la jeune Pauline. Ce film de capes et d’épées rentrent dans les cases de la superproduction française, mais reste toujours où on l’attend. C’est alors sans surprise que Rappeneau évite toute spontanéité préférant rallonger ses séquences de beaux paysages. Il y avait pourtant matière à accentuer l’effet de paranoïa chez les citoyens qui craignent la maladie. Peut-être considéré comme un grand film, « Le Hussard sur le toit » est surtout sans saveur. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
« Le hussard sur le toit » est un magnifique film d'aventure qui s'inscrit haut la main dans la grande tradition du film historique à la Française. Dès les premières images, on est happé au cœur des années 1800, alors que notre beau pays est ravagé par une redoutable épidémie de choléra. Au milieu du chaos ambiant, un jeune officier italien (expatrié) rencontre accidentellement une jeune comtesse qui tente de fuir les foyers infectieux pour regagner son château Alpin. Les aventures qu'ils vont traverser ensemble, toutes plus tumultueuses les unes que les autres, vont beaucoup les rapprocher, voir plus si affinité... Grâce à une réalisation tirée au cordeau, Jean-Paul Rappeneau parvient sans peine à nous emmener dans l'univers dramatique de ce grand classique de la littérature hexagonale, signée Jean Giono. On prend d'ailleurs immédiatement fait et cause pour nos deux héros et on tremble en permanence à l'idée qu'ils puissent être contaminés par cette horrible maladie. L'action et le suspense sont parfaitement maîtrisés mais laissent aussi une grande place à l'histoire d'amour qui s'installe peu à peu. Il faut dire que les deux acteurs (Juliette Binoche et Olivier Martinez) forment un splendide couple, particulièrement charismatique, et on ne peut qu'applaudir à la qualité de leur prestation. Je n'ai pas lu l’œuvre d'origine mais je ne doute pas un instant que M. Giono aurait apprécié le sérieux de cette adaptation.
Quelle fresque magnifique! Quelle épopée romantique sous le riant soleil de Provence! Quelle magnifique reconstitution historique! On est transporté par la rencontre et l'apprivoisement progressif l'un de l'autre de chacun des héros.Il faut vraiment être un lecteur de Télérama pour ne pas aimer
D’une beauté flagrante (tourné à la lumière naturelle dans une soixantaine de lieux différents en Provence et escorté par un millier de figurants et une belle brochette d’acteurs : Juliette Binoche, Olivier Martinez, François Cluzet, etc). C’est tout cela qui fait que cette unique adaptation est réussie, car l’histoire et la mise en scène nous maintiennent en haleine (la poursuite sur les toits !!), les décors, les innombrables paysages de Provence, les reconstitutions nous plongeant dans les années 1830 de la vieille France où le choléra décimait les campagnes. Une œuvre inoubliable comme seul Jean-Paul Rappeneau et une poignée d’autres réalisateurs savent le faire.
Non pas que je le trouve mauvais mais je ne vois pas grand chose à en dire. Un film que j'ai regardé sans enthousiasme ni déplaisir. Côté technique, les décors du Sud de la France et les costumes sont plaisants à regarder. L'interprétation est de qualité Juliette Binoche en tête. D'un point de vue scénaristique j'aurais aimé que le film aille plus loin dans la folie et la paranoïa commune qui prend la population qui voit le choléra tout autour d'elle et qui cherche les empoisonneurs. Une seule scène du film s'attarde là dessus et pourtant c'est ce qui lui aurait permis de sortir du classicisme et de montrer une version moderne de l'œuvre.