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Plume231
3 906 abonnés
4 639 critiques
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3,0
Publiée le 14 juillet 2014
Lon Chaney était sans conteste un des acteurs au jeu le plus puissant du cinéma muet, voir même du cinéma tout court, et le montrait encore dans la peau de ce scientifique spolié qui va devenir à clown à baffes et prouver que la frontière entre le rire et les larmes est souvent bien mince pour ne pas dire inexistante ; Le rire du tragique ou le tragique du rire, l'interprétation de "l'homme aux mille visages" est poignante. Il est de plus entouré d'une belle galerie d'acteurs charismatiques à l'image de John Gilbert, Norma Shearer ou encore Marc McDermott, et derrière la caméra un Victor Sjöström quasi-fraîchement de sa Suède natale mais qui n'a pas attendu longtemps pour éblouir avec une maîtrise technique magistrale (la séquence avec les clowns et le globe terrestre, superbe !!!) et un rythme sans la moindre fioriture. Le scénario de ce mélodrame comprend un ou deux défauts (par exemple, je ne pense qu'il était pas utile que le clown tombe amoureux de la jeune écuyère, ça n'apporte rien à l'intrigue et au contraire ça lui fait perdre un peu d'originalité !!!) mais est suffisamment surprenant pour être à la hauteur de la très belle combinaison de talents, qu'ils soient devant ou derrière la caméra, qui le sert.
Le film n'est pas révolutionnaire en lui même, on est loin de l'aurore de Murnau par exemple, mais ce drame arrive tout de même à toucher même si d'autres réalisateurs contemporains arrivent à plus soigner leur mise en scène. C'est un film agréable, sans prétention, même si je me dis qu'une heure dix pour en arriver là, ça fait un peu long, pas que ça soit ennuyant mais il reste tout de même certains passages à vide.
Un film de sa période d'avant Tod Browning où Chaney montre déjà ses prédispositions pour les rôles à forte dimension dramatique. Raillé par ses condisciples lors d'une conférence scientifique alors qu'il vient de se faire voler sa découverte par son donateur, Paul Beaumont choisit de devenir clown . Il met au point un numéro très spécial où il se fait gifler par toute une assemblée de clowns comme pour reproduire à l'infini l'affront qu'il a subi dans sa première vie de scientifique. Risée des puissants , Beaumont le devient aussi du petit peuple prompt à venir assister aux exécutions publiques. Quant il croisera à nouveau la route de celui qui l'a dupé, il choisira le sacrifice pour permettre à deux jeunes tourtereaux de vivre leur union car il a compris que l'amour lui serait définitivement refusé. Larmoyant à souhait le film permet à Chaney d'exercer dans son registre favori et d'y être bien sûr très convaincant. A noter la présence de John Gilbert jeune premier triomphant et de Norma Shearer la future madame Thalberg.
Au début j'ai été assez intéressé par l'histoire, enfin disons les cinq premières minutes. Mais j'ai trouvé le tout très convenu, et on devine assez vite les enjeux du scénario qui aura alors bien du mal à surprendre et à intéresser. Lors de la suite du film, en effet, j'ai en effet trouvé les 1h10 assez longues. Rien n'est parvenu à vraiment me captiver, la mise en scène n'a pas réussi à sublimer le tout afin de donner un attrait à ce film. Après il faut aussi remettre dans le contexte de l'époque.
Un mélo flamboyant, qui brasse avec une certaine crédibilité des thèmes traditionnels du genre (amour brisé, vengeance, union empêchée, père indigne et intéressé, aristocrate débauché…). Mais c’est surtout l’ambivalence tragique du personnage du clown qui est exploité, avec son masque comique dissimulant le drame, voire, plus moderne, l’homicide. Visuellement le film est superbe, ce qui fait passer toute l’exagération du genre. « Larmes de clown » fait partie de ces films qui savent magnifier le cirque. Les représentations des numéros dans l’arène, avec les jeux de noirs et blancs sont des merveilles. Sans oublier le génie de Lon Chaney, avec ses pantomimes ses déguisements et ses maquillages. Entre « Freaks » et Chaplin…
Un drame fort porté par la poignante prestation de Lon Chaney qui campe un homme que la vie n’épargne pas avec tous les malheurs qui lui arrivent. La force de ce film réside dans la puissance évocatrice des images et les différents thèmes qu’il traite comme l’amour et ses conséquences ainsi qu’une vive critique de l’aristocratie. Mais si il n'y avait que ça, Larmes de clown se révèle également très poétique. De plus Sjöström transmet l’émotion par une forme soignée et un fond riche, cependant je reprocherais un surjeu de certains acteurs par moments pénible et quelques scènes vite expédiées. Néanmoins ce film muet reste très bon, conserve une certaine puissance et véhicule quelques vives émotions.
Avec Larmes de clown, film dramatique romancé, Victor Sjöström propose le récit de l’histoire d’un brillant scientifique trahi et humilié. Par désespoir plus que par choix, entre rires et larmes, il devient clown pour préparer et farder sa vengeance. Au montage technique astucieux s’ajoutent les multiples prouesses techniques qui constellent le film, notamment les nombreux et excellents trucages vidéo. À plus de 90 ans et animé par un brillant casting, Larmes de clown de Victor Sjöström conserve de jolis attraits et reste séduisant sous les apparats d’une belle restauration.