A force d'entendre parler d'Alejandro Jodorowski, il fallait bien que je commence à regarder l'oeuvre de ce cinéaste particulier. Et quoi de mieux que de débuter par "El Topo", western métaphysique et mystique, film complètement barge aussi. "El Topo" est considéré comme étant l'un des films phares des "midnight movies", ces films diffusés à minuits qui, le plus souvent, était très subversif. Et, effectivement, "El Topo" est un film subversif, mêlant violence, amour, sexe, immondicité et beauté. Comme le disait Jodorowski, la laideur va de pair avec la beauté. Et avec "El Topo", il insiste énormément sur cette laideur et cette beauté. Comme un film hybride, "El Topo" n'hésite pas à montrer l'horreur au sens propre du terme, et la beauté la plus belle. Plus qu'une simple histoire à suivre comme un enfant sage, "El Topo" est surtout un film expérimental, une expérience à vivre du début à la fin. Jodorowski parvient à captiver son spectateur avec une aisance particulière. A force d'être plongé dans un monde étrange et sensoriel, on se retrouve avec l'envie de connaître la suite des aventures du pistolero solitaire El Topo. Il est clair que "El Topo" est un film qui divise. Soit on adhère à l'univers de maître Jodo, soit on trouve le tout grotesque. Toutefois, on aurait tort de cracher sur le film tant on atteint des sommets concernant la profondeur envers des questions mystiques et métaphysiques. "El Topo" est un film d'une grande cohérence, un film qui ose, qui n'hésite pas à aller au bout de ses idées, tout en passionnant son spectateur. Rien à redire, "El Topo" est un chef d'oeuvre cinématographique, un vrai!