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pierrre s.
440 abonnés
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3,5
Publiée le 9 mars 2016
Un ex-flic recherche le tueur de son meilleur ami, et infiltre la mafia. Rien d'extravaguant jusque là, mais dominé par une mise en scène assez exceptionnelle, ce polar japonais sombre et violant devient plus qu'un simple film de vengeance. Une œuvre cinématographique complète, remplie de clin d'œil et de mise en abime.
Un film unique en son genre mais fort peu abordable par son manque de limpidité narrative. A l'image du Grand Sommeil et de La Dame de Shangaï, le scénario du film de Seijun Suzuki rejoint la catégorie des grands récits nébuleux desquels on saisit le sens par bribes, détachant peu à peu le regard de l'intrigue, un peu découragé devant la complexité laborieuse de l'énigme en question. La Jeunesse de la Bête frappe d'abord par sa splendeur formelle, par ses plans d'une inventivité indiscutable se succédant comme autant de petits morceaux de bravoure indépendants, par sa bande-son jazzy très en vogue pour la Vague contemporaine, par ses audaces rythmiques et ses couleurs bouillonnantes. Il va sans dire que plus de quarante ans après sa sortie le film de Suzuki n'a rien perdu de sa superbe, encore d'une rare modernité technique pour le cinéma actuel... Terrible alors de devoir admettre que l'immersion ne fonctionne pas face à l'indigestion du scénario, ce dernier ménageant certes de nombreux retournements mais cruellement confus dans l'exposition des personnages et dans son chapitrage. Ambitieux, donc, aussi bien dans son habillage visuel que dans son écriture mais pénible à suivre à force de tours de passe-passe. On sort du visionnage de La Jeunesse de la Bête assez médusé, avec l'impression d'avoir comaté devant une interminable séance de bonneteau mené par un créateur aussi agile que déconcertant. De quoi en perdre son latin pour un bon bout de péloche...
Seijun Suzuki met en scène une histoire pas très originale de flic infiltré dans une organisation criminelle. Que l'histoire ait déjà été vue cent fois n'est pas trop grave si la mise en scène est singulière et intéressante. Or, elle n'apporte pas grand chose de nouveau, si ce n'est mettre en avant une multitude de couleurs flashy et quelques scènes de torture pas franchement enthousiasmantes. Une réalisation souvent banale incapable de valoriser une écriture très moyenne, que ce soit dans un scénario qui empile les clichés du genre ou dans des personnages caricaturaux, manquant franchement d'épaisseur et incarnés par des acteurs peu transcendants. Le film est traversé par quelques bonnes séquences, plutôt efficaces à défaut d'être inventives, mais se révèle franchement décevant du fait de son évident manque d'ambition.
Film au scénario particulièrement alambiqué, et parfois peu compréhensible il faut bien l’avouer, La jeunesse de la bête est le tout premier film en couleurs de Seijun Suzuki qui fait montre d’une maîtrise totale dans ce domaine. Sublimant un script passablement banal par une exploitation radicale et innovante des décors de studio, le cinéaste dynamite chaque plan grâce à des inventions formelles épatantes. Se servant des décors pour innover et présenter une situation en apparence classique sous un jour neuf, Suzuki fait preuve également d’un sadisme certain envers des personnages qu’il se complaît à maltraiter. Zébré d’éclairs de violence qui rappellent certains films de Lang ou de Samuel Fuller, ce très bon polar de série B vaut donc pour sa vision radicale d’une société japonaise gangrenée par la corruption et le crime organisé, ainsi que pour sa gestion innovante de l’espace. A noter également un jeu assez jubilatoire de mise en abîme à travers les dialogues et la présence d’écrans de cinéma qui viennent dénoncer l’artifice cinématographique.
Des films de Suzuki que j'ai vu, c'est celui qui, pour l'instant, m'a le plus plu. Mieux rythmé, mais toujours plombé par des scénarios brouillons, ce film est un polar qui tourne comme toujours en dérision le milieu des yakuzas, se distinguant également par sa violence graphique, moins marquée ici toutefois. J. Shishido n'a vraiment pas son pareil pour camper des personnages badass, alignant les punchlines et les bourre-pifs, tout comme toujours prompt à concocter des plans machiavéliques pour arriver à ses fins. Toujours un coup d'avance ! De la série B qui ne manque ni de charme, d'audace ou de subversion, avec comme toujours une mise en scène acérée, qui ose beaucoup de trucs formels.
Plus classique et moins stylisé et alambiqué que certaines des autres oeuvres de Seijun Suzuki ("Le vagabond de Tokyo", "La marque du tueur",...), "La Jeunesse de la bête" n'en possède pas moins un charme et une classe folle que ça soit dans la photographie que dans cette superbe bande son jazzy, typique de ce genre de film à l'époque. Un film de yakuza bougrement efficace.
Afin de venger la mort d’un de ses amis, le détective Tajima accumule les délits dans le but de se faire recruter par le gang qu’il veut détruire. Mais alors que le massacre commence, il réalise avec stupeur que la personne à la tête du clan ne répond pas aux critères mafieux habituels. Voici le speech de La jeunesse de la bête qui ressort en 2018 dans une version restaurée à l’occasion de la rétrospective du cinéaste japonais Seijun Suzuki. Trois mois seulement après la sortie du très pop Détective Bureau 2-3, ce polar est beaucoup plus noir et violent. On retrouve encore Joe Shishido dans le rôle principal qui change de ton en traitant les femmes comme des objets et en se trompant perpétuellement de pistes. C’est d’ailleurs cette intrigue complexe qui donne un sentiment de brouillon au polar. On regrette déjà l’humour décalé du précédent long-métrage de Suzuki. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com