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    Le Mouchard
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    Pascal
    Pascal

    165 abonnés 1 703 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 août 2023
    Premier grand succès public de John Ford ( cinéaste aux 140 films), " the informer" fût aussi reconnu par la profession, comme en témoigne les récompenses qu'il obtint aux Oscars.

    Sans nul doute un des titres majeurs du cinéaste, le film présente ( à mes yeux) son meilleur profil pendant la première demi-heure.

    Ford met en avant la défense des principes moraux et des engagements personnels dans la conduite de son existence face à l'égoïsme et la défense de ses stricts intérêts personnels.

    Pendant la guerre d'Irlande, un nationaliste trahit son meilleur ami pour un motif dérisoire ( payer le prix de deux billets pour immigrer aux usa).

    La faiblesse du film repose sur le scénario qui une fois l'exposition de la tragédie de l'intrigue exposée, tourne un peu en rond.

    Le thème de la trahison entre deux militants de l'IRA, sera repris par Kenneth Loach ( "hidden agenda", " le vent se lève" ( Palme d'or à Cannes) et aussi par Sergio Leone dans " il était une fois la révolution").

    La scène du procès fait penser à celle de " M le maudit" de Fritz Lang ( et évidemment à son remake "M" de Joseph Losey)

    Un classique inoubliable du cinéma des années 1930, porté par Victor Mac Laglen ( père du cinéaste Andrew Mac Laglen ) dans, peut-être ce qui constitue son plus grand rôle ( avec celui qu'il incarnera dans " l'homme tranquille" toujours de John Ford)
    Benjamin A
    Benjamin A

    717 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 26 mars 2016
    Alors que John Ford enchaîne les films à un rythme très élevé, il décide en 1936 de livrer une oeuvre plus personnelle où il revient sur la condition de son pays d'origine, à savoir une Irlande asservi par les britanniques. Il adapte un récit où il met en scène un homme pauvre prêt à vendre son meilleur ami pour espérer immigrer vers les USA.

    Ford met en avant un homme pauvre, ivrogne, catholique mais aussi un peu idiot. C'est d'ailleurs ce dernier point qui m'a légèrement gêné à la vision du film, à savoir qu'il braque constamment sa caméra sur un gars très bête auquel on a parfois du mal à s'intéresser et à comprendre. Le cinéaste américain met constamment son personnage face à un choix bien compliqué, à savoir sa propre vie ainsi que celle de la prostituée qu'il aime et le sentiment de culpabilité pour son geste.

    Si John Ford ne juge pas vraiment et ne prend pas parti, son récit est néanmoins riche en symbole et notamment biblique mais Ford n'évite malheureusement ni les lourdeurs ni les excès à l'image de la scène finale. De plus, les excès sont aussi du côté de certains interprètes et notamment Victor McLaglen dans le rôle principal qui peine à retranscrire toute la gravité de son personnage. C'est dommage, sans pour autant être vraiment préjudiciable tant le metteur en scène de Les Raisins de la Colère dévoile un certain savoir-faire.

    Effectivement, John Ford prouve ici (et si il y en a besoin) qu'il était bien un grand réalisateur, malgré tous les reproches que l'on peut lui faire, Le mouchard dégage une certaine puissance, sublimé par la mise en scène de Ford qui met du rythme et de la tension lorsqu'il le faut. Il arrive aussi à faire ressortir un minimum d'émotion de ses enjeux et personnages, notamment le protagoniste dont la naïveté se fait parfois touchante. Il sublime la belle reconstitution studio à travers des plans ingénieux, renforçant l'ambiance sombre et oppressante du film. De plus, le sujet, à savoir la description de la vie Irlandaise sous la direction britannique, reste intéressant et bien traité.

    Finalement le film connut un bon succès à sa sortie et obtient quelques oscars majeurs, dont ceux d'acteur et réalisateur. Malgré sa puissance et la façon dont John Ford traite son sujet, il n'en reste pas moins décevant mais, très vite, il commencera ce qui est pour moi un nouvel âge d'or, avec notamment peu de temps après avec ses deux films tournants autour de Lincoln ainsi que Les Raisins de la Colère.
    Plume231
    Plume231

    3 936 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 28 février 2014
    Considéré comme le premier chef d'oeuvre, ou du moins comme le film l'ayant fait rentrer dans la cour des grands, de John Ford, j'avoue une pointe de déception envers ce film.
    Déjà le personnage est un abruti total mais total de chez total, ce qui fait qu'on n'a pas la moindre compassion pour lui. Il dénonce son seul ami après pourtant que celui-ci lui ait promis d'essayer d'arranger sa situation, il trouve ensuite pas mieux que de se bourrer la gueule et de dépenser à tort et à travers le pognon de la récompense, meilleur moyen de passer inaperçu après une traîtrise... Je veux bien partir du principe que le protagoniste ne soit pas une lumière mais pour citer Michel Audiard "La connerie à ce point-là, moi, j'dis qu'ça d'vient gênant"... Ensuite ce n'est pas l'interprétation oscarisé mais grandiloquente de Victor McLaglen qui arrange les choses.
    Mais John Ford était John Ford, pas encore le très grand réalisateur qu'il deviendra par la suite, mais il montrait déjà un soin technique prodigieux et utilisait déjà admirablement les décors. La descente de police, en particulier le moment où le mouchardé est abattu, est un véritable morceau de maîtrise.
    Enfin reste que pour moi (il faudrait bien évidemment que je vois tous les films antérieurs du réalisateur pour pouvoir l'affirmer de manière certaine !!!), le très grand John Ford est né avec le méconnu et pourtant magistral "Je n'ai pas tué Lincoln".
    TTNOUGAT
    TTNOUGAT

    600 abonnés 2 530 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 23 octobre 2013
    Ni un muet et ni tout à fait un parlant, très académique et démonstratif ce film est le moins bon de toute l’oeuvre de mon cinéaste préféré. Victor McLaglen surjoue sur ordre en permanence et son personnage ne semble pas intéresser Ford lui-même même qui ne lui trouve aucune excuse au point de le gratifier d’une fin cinématographique totalement ridicule. Heureusement, ce n’est qu’un brouillon, je pense que ce sujet tenait une trop grande place dans le coeur du réalisateur et qu’il en perdit son sens du recul. Il saura corriger toutes ses erreurs pour nous offrir des films de plus en plus beaux et de plus en plus émouvants dans les années qui suivront. Le même sujet traité dans ‘’Quand se lève la lune’’ est un chef d’oeuvre absolu. En dehors de somptueuses photographies et de deux séquences bien enlevées, la tentative de fuite et la mort de Frankie, la fuite puis les blessures mortelles portées à Gypo par un des membres du clan sur le porche de la maison de son amie; quasiment rien ne mérité d' être louangé. Les beuveries interminables dont une à la limite du burlesque, les apitoiements permanents, les deux jeunes femmes (Katie et Mary) mal mises en valeur, le procès ,pâle copie de celui de M le maudit dont le passage avec Donald Meek. Peu importe, qui n’a jamais rien raté ? L’essentiel étant de s’améliorer sans cesse comme Ford n’a cessé de le faire.
    chrischambers86
    chrischambers86

    13 990 abonnés 12 478 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 octobre 2013
    Comme le prouve la guerre civile irlandaise, beaucoup de luttes ou de conflits du XXe siècle ne possèdent pas de « front » classique, la guèrilla abolissant les notions de front et d'arrière, tout le pays et toute la population ètant engagès dans cette lutte! Ainsi des films comme l'èblouissant "The Informer" de John Ford expliquent la lutte irlandaise contre l'occupant anglais qui emploie d'autres tactiques et une autre stratègie que celle de la guerre « classique » . Drame de la trahison et de la guerre civile dans le Dublin de Sinn Feiners, d'après le très beau roman de Liam O'Flaherty, adaptè par Dudley Nichols, "The Informer" doit beaucoup à la prestation saisissante de Victor McLaglen qui recevra un Oscar mèritè du meilleur acteur! Ce qui est intèressant c'est que Ford (d'origine irlandaise) s'inspirait dèjà de son pays natal pour rèaliser l'un des meilleurs films de cette èpoque! Ce drame de conscience est assez nouveau dans le cinèma amèricain en 1935! Nous suivons Gypo / Victor McLaglen pas à pas, partageant ses excès, ses fautes, ses remords, sa peur, son dègoût de lui-même...Tout au long du mètrage, la prèsence d'un aveugle, qui a ètè tèmoin de l'acte de trahison, a une valeur symbolique: elle est en quelque sorte l'incarnation de la conscience du mouchard! D'ailleurs le propos de Ford rejoint celui de Fritz Lang de "M" : il s'agit moins de juger que de comprendre! Le responsable n'est pas Gypo, mais la sociètè qui l'a rendu aussi ignorant et misèrable...
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 26 avril 2013
    Méprisé pour son millimétrage excessif, "The Informer" rejoint les productions froides dont la fuite en avant du protagoniste est annoncée d'entrée de jeu. On a vite les pattes coupées et on se sent couvert de poussière après cette affiche "wanted" voletant à ras du sol... C'est beau à l'écran, on passe de la noirceur au clair-obscur, et on va jusqu'à l'illumination quand les dames apparaissent. Pour ce qui est du fond, on voudrait croire que ce type est "un indicateur" acheté par la police, qu'il n'a pas le choix...Voir sous tous les angles la gueule patibulaire de Gypo fascine et horrifie... Vaurien, loser... déchet de la société, exclu parce que vraiment trop c..., et pourtant osant monter encore d'un cran comme si c'était devenu réflexe... En plein le "p... de plomb" de notre quotidien économico-financier ! Bassesse, irresponsabilité, le règne du grand n'importe quoi, revers des économies folles, l'exemple venant du dessus... Echo certain en 2013 ! Avec extrapolation de "l'organisation secrète" à la mafia, chaque régression humaine vomissant les mêmes monstres... La femme entre objet et icône, l'affamé, l'apatride, le bureaucrate borné, le trafiquant d'armes, le psychopathe... Voilà à quoi fait réfléchir ce film qui, sans sa dernière séquence, serait parfaitement sinistre.
    JamesDomb
    JamesDomb

    105 abonnés 1 061 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 3 mai 2012
    Aucun film de John Ford ne fut autant acclamé et récompensé que Le Mouchard. Triomphe commercial et artistique, récompensé par 4 Oscars ( Meilleurs acteur, réalisateur, scénario, musique) en 1935, ce chef d'oeuvre et classique du cinéma américain inspiré du roman de Liam O'Flaherty, audacieux et engagé, expérimental pour l'époque, respectant une unité de temps et de lieu (une nuit, une rue), résume à lui seul le cinéma de John Ford. En voulant agir par bonté, un homme bestial et simplet (magnifique Victor McLaglen) manque à son devoir, trahit un ami et détruit une famille. Oeuvre noire et envoûtante aux accents expressionnistes, réalisée avec un budget restreint (200.000 dollars) en trois semaines, avec une économie de dialogues, Le Mouchard subjugue dès la première séquence avec sa photo splendide entre ombre et lumière, la virtuosité de sa mise en scène. John Ford s'est battu pour ce film, oeuvre majeure sur le thème de la culpabilité et du remords qui rongent l'âme, qui n'est pas sans rappeler M. le maudit de Fritz Lang (le tribunal clandestin entre autre), et qui demeure à ce jour l'un voire le film le plus personnel, angoissant et oppressant de son auteur.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 22 mars 2012
    Ce film, boudé aujourd'hui par une certaine critique, qui préfère les Ford filmés au grand air, est tout simplement poignant... cette forme d'expressionnisme unique qui n'appartient qu'au cinéaste, joue admirablement sur l'opposition de l'erratisme et du hiératisme. Mc Laglen enivré entre rêve et réalité est d'une force inouïe. Le film, comme chacun des films du cinéaste, est d'une richesse de sens incomparable, à la manière des paraboles bibliques.
    tomPSGcinema
    tomPSGcinema

    767 abonnés 3 323 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 janvier 2011
    En 1922, à Dublin, un homme révant d'aller en Amérique trahit son meilleur ami recherché par les Anglais... Difficile de ne pas crier au chef d'oeuvre en visionnant ce long métrage, que John Ford réalisa en 1935. Il s'agit véritablement d'une des oeuvres les plus personnelles de son auteur - du fait notamment que le tout se situe en Irlande, le pays d'où était originaire le parents du cinéaste - et sa douloureuse histoire, qui est basé tout le long sur la culpabilité ou encore la justice se suit avec beaucoup d'attention tout au long du récit. La mise en scène de John Ford est magistrale et nous offre certaines séquences bien marquantes - notamment celles où le personnage principal se trouve hantée par l'avis de recherche qui concerne son ami. Dans le rôle principale, on retrouve un Victor Mc Laglen époustouflant et qui nous délivre ici une des plus belles performances qu'un acteur ait pu faire nous offrir à l'époque. Nous avons donc le droit de visionner un long métrage vraiment poignant, d'une grande sincérité et d'une grande maîtrise et le tout sera récompenser par 4 oscars ( pour la réalisation, le scénario, la partition musicale et pour le meilleur interprète masculin ) amplement mérité. Une des oeuvres phares de John Ford qui n'est pas prêt de perdre de sa force dans les années à venir.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 10 août 2010
    Une mise en situation étouffante dans un pays qui connut donc une époque difficile. Qui plus est on se laisse prendre dans un étau qui se resserre et l'ambiance est toujours plus inquiétante et malsaine à mesure que l'on avance dans le film. Seul Hitchock sait véhiculer de tels sensations avec autant de poids.
    Freaks101
    Freaks101

    152 abonnés 619 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 mai 2013
    Un film à part dans la carrière de John Ford, énorme succès public, « Le mouchard » suis les mésaventures de Gypo, brute épaisse bas de plafond qui trahis un des ses amis, nationalistes irlandais, pour seulement quelques billets, gagné pour plaire à la fille qu'il aime. Le film se transforme vite en parabole biblique avec l'argent comme symbole de culpabilité. Ford suis le parcours de son anti-héros durant une nuit unique, unité de temps dans laquelle Gypo se perd, partagé entre ses pulsions primitives et son sentiment de honte. On sens encore dans la mise en scène l'influence du cinéma muet, tout y est outré, voir excessif, pourtant la sauce prend. Peut être justement parce que ce traitement naïf correspond à la personnalité de Gypo. On peut également le comparer au « M » de Fritz Lang, l'innocence en plus. A noter aussi quelques beaux personnages féminin, et une morale ambiguë qui ne juge pas totalement les personnages.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 22 mars 2010
    Un superbe film, cher à John Ford.
    Jalon dans son oeuvre (son 1er grand film) comme dans l'histoire du cinéma (début de la musique de film, spécialement composée pour et en fonction des scènes par Steiner)...
    Noir et blanc, avec des références au cinéma muet, à l'expressionnisme allemand (M le maudit)...Un régal.
    NicoMyers
    NicoMyers

    59 abonnés 302 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 juillet 2009
    Magnifique film de John Ford qui, déjà, se penche sur le cas des exclus. Tout comme cette famille expulsée de ses terres et tout aussi mal accueillie en Californie dans Les Raisins de la Colère, ou bien la communauté du Convoi des braves à la recherche d’une terre vierge pour vivre en paix, le héros du Mouchard, Gypo, est un pauvre bougre perdu dans l’Irlande des années 20. Pas franchement copain avec la police, viré de l’organisation des opposants, il erre de bar en bar dans les rues de Dublin – un peu comme John Wayne dans La prisonnière du désert, condamné, par son insociabilité, à errer dans le désert et à quitter le cocon protecteur du cercle familial. S’attachant obstinément à une femme, seul espoir de bonheur, Gypo commet l’irréparable pour elle : il dénonce un ami résistant, pour vingt livres qui lui permettront, lui et sa maîtresse, de partir aux Etats-Unis. Film personnel à Ford et œuvre majeure de sa filmographie, Le mouchard reste aussi très influencé par le cinéma expressionniste et M le Maudit, ce qui saute aux yeux : noir et blanc contrasté, pour ce qui est de l’esthétique, et reprise du questionnement autour du crime commis dans un instant de déraison. Ford regrettera lui-même qu’il n’y ait pas assez d’humour dans ce film : « Je pense que le film manque d'humour, ce qui pourtant a toujours été ma force ». Certes, le ton grave et le rythme lent du film en font une œuvre trop influencée par d’autres réalisateurs pour Ford qui ne fait alors qu’entamer sa carrière. Mais les influences peuvent être bonnes et donner lieu à un chef d’œuvre. Le mouchard, en tout cas, est un excellent film. Déjà Ford sait poser sa caméra à l’endroit parfait, tournant son film en seulement trois semaines (un peu comme Eastwood aujourd’hui, qui enchaîne les chefs d’œuvres avec une rapidité déconcertante et une étonnante économie de moyen). Le drame nous prend aux tripes jusqu’au final déchirant qui donne l’influence catholique au film, avec l’obsession du péché. (...)
    ronny1
    ronny1

    40 abonnés 913 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 juin 2020
    Pendant la révolte du Sinn Fein à Dublin, en 1922, le dévoué Gypo Nolan est exclu du mouvement terroriste pour avoir refusé de procéder de sang froid à une exécution. Soupçonné par les deux camps, sans travail, il s’enfonce alors dans une vie misérable, sa copine se prostituant pour que le couple puisse subsister. Il dénonce un ami recherché par les Anglais, pour ving livres...
    Réduite à douze heures l’action a pour cadre les bas-fonds de Dublin. Il est néanmoins difficile de parler d’unité, tant elle se compose d’actions et réactions secondaires formant ainsi l’ensemble tragique dans lequel se débat le mouchard. Comme dans « Arrowsmith », et plus tard dans nombre des films du maître, un individu est aux prises avec une collectivité hostile. Mais cette fois, c’est cette dernière qui se défend d’un traître. En se plaçant à ses côtés, Ford et son scénariste Dudley Nichols choisissent un cheminement objectif pour but de découvrir sa personnalité et de comprendre son geste, sans l’excuser pour autant. Le drame moral du personnage qui comprend la portée de ses actes, avec la déchéance psychologique qui s’en suit, devient donc le thème central du film. La mise en image enrichit cette analyse externe du caractère en l’intériorisant selon un procédé classique chez Ford, hérité du cinéma Allemand. Dans un décor réaliste (besoin de faire vrai, mais pas obligatoirement authentique), baigné dans un jeu d’ombre et de lumière, dans des ruelles étroites et brouillardeuses, propice à toutes les planques, les éclairages projettent des ombres qui sont le reflet de l’agitation intérieure qui submerge le personnage. La symbolique est en effet dans chaque scène. L’argent donné à l’aveugle pour acheter sa propre conscience à la sortie du commissariat. Le plafond bas de la taverne qui représente le remord qui l’écrase. Le sentiment que tout ce qu’il approche s’enlaidit comme la scène de la prostituée appuyée contre un réverbère qui semble belle et romantique de loin et qui devient laide et vulgaire de près (procédé qu’utilisera Kubrik dans the Shinning avec la scène allégorique de la perte de l’attrait une fois la possession obtenue avec la femme devenue vieille). Les pièces de monaoe qui tiombent sur le sol lors de la veillée funèbre (admirable composition picturale dont toutes les lignes de forces finissent sur elles)…
    Le cadrage resserré, au service d’une mise en scène d’une densité impressionnante (pas une seconde à enlever, pas un plan qui ne soit plein) apporte à l’ensemble une pâte étouffante et déstabilisante, souligné par la fine et toujours juste partition de Max Steiner (elle annonce ce que sera la musique de film dans la décennie suivante). The Informer est une des oeuvres les plus irrespirables qui soient.
    Malgré ses qualités et même si l’auteur ne fait aucun prêche moral, il est difficile d’adhérer aux actions de cet anti-héros (une « balance »), alcoolique et bas de plafond, et encore moins de s’identifier à lui. Donc, au-delà d’une admiration certaine pour la mise en scène (Ford tourna en dix-sept jours pour un budget de 243 000 $ !), il paraît délicat d’intéresser aujourd’hui le spectateur moyen à un tel film, d’autant plus que la fin vue par le très catholique et très Irlandais John Ford, paraît une faute de goût selon nos critères actuels. En dépit de son succès populaire, critique et professionnel à l’époque (il remporta quatre oscars : meilleur rôle masculin Victor McLaglen, meilleur réalisateur pour John Ford, meilleure musique originale pour Max Steiner et meilleur scénario pour Dudley Nichols), il paraît maintenant réservé aux cinéphiles.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    L'un des plus beaux films de Ford, superbe fresque intérieure, magistralement mise en scène, ne portant aucun jugement moral, avec une acuité d'observation, une lucidité et une saisissante ouverture d'esprit.
    A voir absolument.
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