Bien plus maitrisé et fertile que le premier. Mieux rythmé. Plus léger et amusant. Loin de nous refaire le coup de la pantoufle pour gagner du temps, le scénario est bien plus riche en événement intrigant et captivant, assumant pleinement son genre avec plus d'action frontale, tout en se jouant du canevas de huis clos familial déviant du premier film. Et avec un univers sociologique plus pensé et étendu, s'ouvrant sur une espèce de guerre idéologique évolutionniste, entre conservateurs inquiet et froidement en chasse, et résistant progressiste et misanthrope, à demi fanatisé par la curiosité scientifique. Une belle trouvaille, que cette nouvelle mythologie élargissant le discours politique déjà sous-jacent dans le premier film, apportant aussi une vague saveur de film d'espionnage pas désagréable. Beaucoup de matière intellectuelle qui pousse à la réflexion, dans une œuvre qui reste pourtant fondamentalement un film de monstre psychopathe basique, avec de surréalistes bébés mutants tueur pas crédible pour deux sous. Seul quelques incohérences contradictoires avec des éléments du premier volet, m'ont vaguement désappointé. Ainsi qu'aucune explication approfondi sur le pourquoi du comment, alors que le premier jalon d'une piste ici éludé, semblait pourtant posé dès le départ. Mais qu'importe, la proposition scénaristique m'a tout de même emporté, même si le troisième volet sansle charismatique Franck Davies, je l'appréhende un peu. La mise en scène est également bien plus travaillé. Mieux séquencé et découpé. Subtilement élégant et efficace, jamais la narration ne largue son spectateur. Même sans compter le savoureux travail de Rick Baker, qui apporte beaucoup au film l'air de rien, et est bien plus mis en valeur que dans le premier volet, beaucoup plus vert et timide techniquement. Pour l'anecdote, sachez qu'il y a un clin d’œil en forme de placement de produit, puisqu'on aperçoit une boite de jouet "Movie/TV Monster Make-up kit by pressman", célèbre kit de maquillage horrifique pour enfant, supervisé par le légendaire Dick Smith en personne, qui n'est autre que le mentor de Rick Baker. Autre anecdote sans rapport. La présence au casting de Eddie Constantine, le plus français des acteurs américains des années 60 et 70, qui s'était rabattu sur l’Europe dans les années 50, ayant échoué à faire carrière à Hollywood. Sans être un des films de Larry Cohen que je préfère, je reconnais avoir pris bien plus de plaisir à le voir, que son prédécesseur beaucoup plus pesant, soporifique et maladroit, où l'auteur était visiblement en train de se chercher, sans avoir réussi à vraiment se trouver. Voila qui est chose faite avec Les Monstres Sont Toujours Vivants. Plaisir vintage du cache misère artisanal de haute volé, et de la richesse scénaristique à peu de frais, ce film comme le précédant de la trilogie, est tout de même à réserver aux amateurs éclairé de Larry Cohen. Les autres n'y verront seulement qu'un vieux film barbant, fauché et périmé, à la mise en scène télévisuelle beaucoup trop daté, retenu et scolaire. Et ça serait bien dommage.