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    Sorcerer
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    135 critiques spectateurs

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    bobbyfun
    bobbyfun

    40 abonnés 1 250 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 février 2020
    Ce long convoi sur le chemin de la rédemption se mêle à un haletant suspense physique et psychologique, stressant et brillant à la fois.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 18 août 2019
    Hitchcock verrait sûrement dans ces caisses d’explosifs un bel exemple de MacGuffin. Le problème est que cet élément déclencheur met presque 1h à arriver, 1h qui fait mine de présenter les personnages, mais n’en présente finalement pas grand-chose et finit donc par ennuyer, malgré la virtuosité du réalisateur et les moyens colossaux mis à sa disposition. Une fois mis en place (mais c’était déjà trop tard pour moi), il faut reconnaître que le film sait se servir de son concept et on a droit à 2 ou 3 séquences d’anthologie qui créent une tension assez hallucinante. Le film est donc complètement déséquilibré, comme pouvait l’être l’entreprise tout aussi démesurée de Fitzcarraldo. Il y a quand même ce décor sud-américain sublime, parfaitement exploité, et une ambiance de film de genre ultra-soignée, mais à l’arrivée on est tellement peu attaché aux personnages (donc aux enjeux), qu’on a l’impression de n’avoir rien vu d’autre que des camions traversant la jungle.
    ConFucAmuS
    ConFucAmuS

    532 abonnés 952 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 30 juillet 2019
    Il n'y a rien d'étonnant à voir le cinéaste William Friedkin se frotter à l'épreuve du remake, surtout s'il s'agit du classique le Salaire de la peur, réalisé par Henri-Georges Clouzot en 1953.
    Pure mécanique du suspense et d'épure, pas loin de l'abstraction. Auquel le réalisateur culte de l'Exorciste ajoute une ambiance à la frontière du concret et de l'irréel. Et son détachement salvateur.
    Étonnamment, le film s'avère aussi réussi que l'original alors qu'il en est délesté de presque 20 minutes.
    Belle à en mourir, la version Friedkin est le voyage au bout d'un l'enfer sale et suffocant face auquel l'homme ne peut prendre aucune initiative.
    Constamment sur la corde raide, Sorcerer est viscéralement oppressant alors qu'il se satisfait du strict nécessaire.
    Les personnages se révèlent plus opaques qu'ils ne l'étaient dans l'œuvre de Clouzot. Chez Friedkin, ils sont des anges déchus, des condamnés magnifiques qui jettent leurs forces dans cette odyssée de la dernière chance. Quatre pions qui leur pêchés ont déboulonnés jusqu'à les mettre à la merci de l'avidité d'autres comme eux.
    Le quator d'acteurs fait jeu égal avec la version originelle.
    Roy Scheider a rarement été plus intense, Bruno Cremer est un bloc de charisme, Francisco Rabal illumine d'ambigüité et Amidou d'une justesse imparable.
    La réalisation magnifie l'environnement et les différentes épreuves que nos anti-héros devront traverser (cette séquence du pont, immortelle).
    La photographie à la fois naturaliste et irréelle donne à Sorcerer des allures de cauchemar éveillé. Un cauchemar de toute beauté.
    Et la musique (entêtante) de Tangerine Dream amplifie ce sentiment d'obscurité pressante qui écrase ces hommes.
    Un chef-d'œuvre impitoyable.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 23 mars 2019
    Ce remake américain méconnu d’un film français est magistral, quatre gars de différents horizons aux diverses motivations pour une bonne raison de se retrouver dans ce trou perdu d’Amérique du Sud, ce sera le travail dans l’illégalité sous couverture pétrolière. Tout pour l’argent dans l’affaire crapuleuse, ils accepteront de transporter ce camion « Sorcerer », à leurs risques et périls vitaux, le liquide explosif magico-mystique. La traversée du pont est superbement mise en scène, la photo prise sur le vif du danger climatique ne freine en rien les assoiffés au service du compte de l’or noir, il y a de la tension en action. Le départ de Paris pour l’acteur français sollicité pour cette version fidèle, ses confrères sont tous très bons, le représentant élitiste en difficulté et déchu par son gouvernement d’une nation au temps de sa gloire d’outre-mer, un héritage colonial. Steve McQueen et Lino Venturo comme des noms célèbres avortées pour jouer dans ce chef-d’œuvre n’équivaut à l’éternité, des diverses raisons personnelles et de santé, l’approche de la décadence pour l’américain. Les personnages de cette fiction aussi y sauteront du convoi à haut risque, arbres tombés au désespoir de cause puis déblayer de sa solution grâce au pense-bête du scénario, des pièges paramilitaires sur la route tortueuse. Pas de répit pour le survivant après avoir bien transpiré, le sang argenté de ses collaborateurs comme senteur finale.
    Ghighi19
    Ghighi19

    68 abonnés 1 872 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 4 janvier 2019
    Film maudit et longtemps invisible c est l exemple typique d une œuvre d un grand réalisateur démonté par un distributeur qui n a pas cru en son metteur en scène. Le film aujourd hui est restauré parfaitement et rend hommage aux comédiens et au réalisateur. Bien sûr plus grand chose à voir avec Le salaire de la peur son illustre aîné mais une relecture des années 80 d une histoire à suspens . A redécouvrir !
    Jahro
    Jahro

    55 abonnés 684 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 octobre 2018
    Pas mal du tout ce William Friedkin, qui a donc autre chose à revendiquer que L’exorciste et French connection. Ici, c’est encore du côté de l’Hexagone qu’il cherche son inspiration, avec un remake du Salaire de la peur d’Henri-Georges Clouzot, lui-même tiré d’un roman signé Georges Arnaud, sans doute basé sur l’histoire vraie de… non, là c’est trop. On y suit le parcours de trois galériens, qui tentent au fin fond du Chili d’oublier leur vie antérieure. Et de surtout trouver du cash. Une occasion se présente, mais elle n’est pas donnée à tout le monde : devoir acheminer un pack de nitro sur des kilomètres de jungle et de montagnes abruptes, sous des climats épouvantables, à deux aux volants de fourgons en tandems mal assortis. La mission paraît insurmontable, le suspense est à peine tenable. Mais ils sont bien là nos anti-héros, se serrant les coudes dans l’adversité, bravant des périls inimaginables. La mise en scène est dans l’ensemble sobre, mais recèle quand même ses moments de grâce. Des coupes brutales dans le rythme, des travellings hallucinogènes, les arpèges avant-gardistes des bien nommés Tangerine dream. Le casting international n’est pas exempt de reproches, en témoignent un Bruno Crémer jamais à l’aise, et son partner Roy Schneider déjà usé, qu’importe. Avec son étrange modernité, le film réussit son pari de tenir le choc face à l’original – et c’est déjà énorme.
    Last Action Zero
    Last Action Zero

    72 abonnés 271 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 août 2018
    Pur chef-d’œuvre formel... Bordel que ce film est beau !...
    Ces images sont absolument magiques et envoutantes. Elles me hanteront toute ma vie. Je ne connais pas la totalité de la filmographie de Friedkin. Mais on sent bien qu'il a eut la plus grande liberté possible de faire ce qu'il voulait. Aussi démesuré et folle, que fut la vision qu'il a eut pour son film. Qui plus est pour 1977. Rarement la laideur ne m'a paru si belle. Une bande-son tout aussi grandiose, magnifié par la présence hypnotique du légendaire Tangerine Dream, qui signe avec ce film, le contrat pré-nuptial de la grande histoire d'amour, qu'il vivra avec Hollywood pendant plus d'une décennie. Le film peut sembler lent, de par son rythme et son économie de dialogue. Et pourtant, incroyablement fasciné, je n'ai absolument pas vu passer les deux heures. Du début jusqu'à la fin, c'est un film à grand spectacle qui divertie, autant qu'il interpelle les consciences sur l'ambivalence de la nature humaine, et de ce monde infâme qui est le notre. Amateur de manichéisme romanesque, passer votre chemin. Et pour terminer, au risque de paraitre chauvin, je dirait que dans ce film, malgré un casting sans défaut( dont un Roy Scheider d'une noirceur hargneuse fascinante ), c'est bien Bruno Cremer qui crève l'écran, avec son charisme trempé de grand balaise aux yeux d'acier. Et de très loin devant les autres. Du charisme comme ça, on en fait plus m'sieur' dames... Et c'est bien dommage pour notre cinéma hexagonal :D
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    693 abonnés 3 019 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 avril 2018
    Film-sorcier qui change ses personnages mis au ban de la société parce qu’ils incarnaient le chaos en bêtes de somme soudainement plongées dans un autre chaos. Dans une inéluctable continuité, l’Enfer tropical se substitue aux paysages urbains comme métaphore d’une sauvagerie vécue mais latente - en ville - devenue visible et irritante - dans la jungle. Mais dans les deux cas, transport d’une bombe à retardement, faite de tueurs à gage ou de nitroglycérine, qui rattrape les exilés inévitablement. William Friedkin filme l’agonie d’une humanité obsédée par son compte à rebours existentiel, s’envolant ventre à terre vers l’en deçà culturel où elle pense se reconstruire, fausse terre d’asile où le temps continue de couler. Œuvre construite en diptyque, Sorcerer répand un malaise étouffant à l’atmosphère poisseuse : la caméra refuse toute grandiloquence et affiche un réalisme étourdissant de véracité, la seconde partie étant certainement la plus saisissante et brutale. Un voyage unique et grandiose dans les tréfonds de la folie humaine.
    Benjamin A
    Benjamin A

    713 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 février 2018
    Auréolé du succès de French Connection et L'Exorciste, William Friedkin se lance dans le projet d'une nouvelle adaptation du Salaire de la Peur, après celle de Clouzot 25 années auparavant, et entre alors dans un tournage compliqué, qui fut accompagné d'un échec lors de sa sortie en salle.

    Ce qui est finalement plutôt logique tant Le Convoi de la Peur prend des risques et n'hésitent pas à s'aventurer sur des sinueux et sombres chemins. S'il reprend un schéma similaire à celui de Clouzot dans la construction du récit, William Friedkin s'éloigne tout de même du film français pour en proposer une vision toute personnelle, misant beaucoup sur l'ambiance et le cadre du récit, celui d'une Amérique du Sud en proie à la dictature militaire et la pauvreté, et c'est dans cet environnement que des âmes bannies et maudites vont accepter le fameux convoi.

    Friedkin prend bien le temps de nous présenter un par un les quatre protagonistes, comment ils en sont arrivés là et leur vie dans ce contexte si particulier. Il parvient, sans lourdeur, à nous faire comprendre comment ils vont en arriver à accepter le salaire de la peur, il nous fait ressentir cette situation, la crasse dans laquelle ils vivent et la dureté des journées pour une rémunération de misère. C'est là que Le Convoi de la Peur est une grande réussite, dans la façon de nous faire vivre les tourments des personnages, comme en témoigneront les séquences d'hallucination de Roy Scheider, marquantes et d'une rare puissance.

    Les sensations sont au rendez-vous, le mystère d'abord, puis la forte tension ensuite, tout sonne juste et on se retrouve immergé au cœur de la jungle. L'atmosphère est à l'image des personnages, glauque et poisseuse et Friedkin fait preuve d'une incroyable maîtrise pour mettre tout cela en scène, notamment la seconde partie et les impressionnantes séquences en forêt, d'une grande densité et emmenant encore plus Le Convoi de la Peur vers une noirceur et un pessimisme total.

    Soutenue par l'hypnotisante bande-originale des Tangerine Dream, l'oeuvre crée une parfaite alchimie entre le son et les images, notamment dans la dernière partie, alors que le cinéaste parvient à faire ressentir une sensation de mouvement perpétuel, où les camions deviennent même des personnages à part entière. Il s’appuie aussi sur de remarquables comédiens, Roy Scheider et Bruno Cremer en tête, qu'il n'hésite pas à pousser dans leur dernier retranchement et ne laissant aucun regret vis-à-vis des choix initiaux de Steve McQueen et Lino Ventura.

    William Friedkin propose avec Le Convoi de la Peur une oeuvre puissante et forte, où il nous fait ressentir toute la misère et la poisse humaine, celle poussant des hommes à accepter un salaire de la peur, et démontre une parfaite alchimie entre le fond et la forme, pour mieux nous faire vivre une fascinante aventure au cœur d'une jungle dangereuse.
    BigDino
    BigDino

    8 abonnés 473 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 février 2018
    Remake du salaire de la peur, au moins aussi bien que l'original, plus réaliste, plus "sale". Les arguments en sa faveur ne sont donc pas forcément les mêmes que pour l'original, mais il tient aussi bien la route, si je peux hasarder ce mauvais jeu de mot. L'ambiance excellente, la tension, notamment lors de la célèbre scène du pont, les interactions des personnages, tout concourt à faire de ce film l'un des chefs d'oeuvre de Friedkin. Pourtant le film ne partait pas gagnant, film maudit au tournage très difficile, avec une distribution particulière dans les salle, le succès n'a pas été à la hauteur de la qualité.
    7eme critique
    7eme critique

    535 abonnés 2 778 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 janvier 2018
    Après "Le salaire de la peur" d'Henri-Georges Clouzot, William Friedkin reprend ce scénario et vient l'adapter à sa sauce, notamment en troquant le climat aride du film de 1952 pour un environnement cette fois-ci plus tropical. La première partie est un peu longue, il faudra patienter une bonne heure pour en venir en fait et assister à cette fameuse mission suicide. Ce scénario revu sous cet angle (avec des étapes différentes cherchant à surenchérir en matière de tension), n'offrira pas le même charme que le film d'Henri-Georges Clouzot. Moins prenant, avec des personnages moins attachants, et une mise en scène moins bluffante (on ne retiendra finalement que la scène du pont), ce "Sorcerer" tiendra la route sans pour autant rivaliser avec l'original.
    In Ciné Veritas
    In Ciné Veritas

    90 abonnés 922 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 12 décembre 2017
    Si William Friedkin roule de mécaniques hors d’âge et bricolées, c’est au détriment de la psychologie de ses quatre héros incarnés par Roy Schneider, Francisco Rabal, Bruno Cremer et Amidou. Le parcours de ces derniers, long de 218 km, s’annonce chaotique et explosif. Il le sera, même à bas régime, par un filmage nerveux et un montage calculé. Parmi les instants de bravoure, il y a bien sûr celui de la traversée du pont par les deux camions sous des trombes d’eau. William Friedkin réalise ainsi son Fitzcarraldo (1982, Werner Herzog) non pas sur, mais sous les flots. La fin hallucinée du trajet est l’aboutissement et le prolongement d’un projet hallucinant.
    Shephard69
    Shephard69

    337 abonnés 2 259 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 novembre 2017
    Précédé par sa réputation légendaire de tournage difficile, un film de William Friedkin, auteur notamment des chefs d'oeuvre que sont "L'exorciste" et "French connexion", absolument grandiose même s'il s'avère particulièrement paradoxal et peu facile d'accès. Calqué sur un modèle très proche de la version de 1953 d'Henri-Georges Clouzot mais s'intéressant moins aux mécanismes de la peur sur la psyché humaine, un long-métrage aux deux parties extrêmement distinctes avec une première heure assez lente de mise en place de l'intrigue, de développement psychologique des personnages et une seconde moitié très forte en tension dramatique avec quelques passages au suspense suffocant renforcé par une mise en scène incroyable et des plans magnifiques, marquants, iconiques ; un final très onirique. Peut-être pas le casting de premier choix que voulait le réalisateur américain mais des prestations énormes de la part de Roy Scheider ou Bruno Cremer. Au final, une oeuvre méconnue du grand public à cause d'une sortie au cinéma très proche de celle de "Star wars" mais assurément du grand spectacle dans une tonalité qui rappelle "Fitzcarraldo" de Werner Herzog, d'un réalisme cru, viscéral et impitoyable, une claque magistrale.
    Acidus
    Acidus

    726 abonnés 3 714 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 novembre 2017
    Fort du succès de ses deux précédents longs métrages, "French Connection" et 'L'exorciste", William Friedkin s'est engagé dans une entreprise périlleuse, celle de réaliser une nouvelle adaptation du roman " Le Salaire de la Peur" de Georges Arnaud, déjà porté au cinéma par Henri-George Clouzot en 1953. La version de Clouzot étant excellente, j'étais sceptique quant à celle de Friedkin, malgré sa bonne réputation. Pourtant, si elle ne dépasse pas celle de son aîné, cette nouvelle adaptation est réussie et Friedkin s'en sort avec les honneurs en dépit de l'échec commercial de son film. Premier point appréciable, l'intrigue de "Sorcerer" est assez différente du film de 1953 pour ne pas avoir cette impression de redite, de voir le même long métrage. Les modification sont bien pensées et Friedkin réussit, à l'instar de Clouzot, à créer une ambiance de tensions et de suspens durant tout le trajet en camions. Ma préférence va toutefois à l'oeuvre de Clouzot, plus intense, à l'instar du climax spoiler: (l'explosion d'un des deux camions)
    que foire William Friedkin. Un très bon film qui ne démérite pas et s'apprécie même lorsque l'on a vu "Le salaire de la Peur". C'est dire le niveau....
    ronny1
    ronny1

    37 abonnés 913 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 novembre 2017
    Remake du SALAIRE DE LA PEUR de Clouzot, SORCERER, fait suffisamment rare pour être signalé, égale l’original. Si Henri-Georges Clouzot n’a jamais respiré dans l’optimisme quant aux rapports humains, que dire de William Friedkin ? La sainte trilogie finance-mafia-politique broie les individus réduits en esclavage (un salaire permettant juste de survivre, mais pas de partir) quelque part dans une jungle sud-américaine devenue naturellement un camp de concentration. Cette usure impitoyable, au physique comme au moral, conduit inévitablement à la mort. Cette vision désespérée de notre monde occidental n’est pas nouvelle chez le cinéaste, SORCERER se plaçant entre FENCH CONNECTION et TO LIVE IN DIE IN LA.
    La mise en place est d’une élégance rare, essentiellement par la grâce de la partie parisienne devant beaucoup à Bruno Cremer. Excellent du début à la fin du film, il donne avec Amadou, un vrai poids au deuxième camion en comparaison du film original (Folco Lulli et Peter Van Yeck). Il est vrai que le premier équipage du SALAIRE DE LA PEUR se composait de Montand et du génial Charles Vanel (prix d’interprétation à Cannes) et celui de SORCERER de l’estimable Roy Scheider (Steve McQueen qui était prévu, se montra trop exigeant) et du non moins estimable Francisco Rabal…
    Les prouesses ici atteignent un point d’orgue avec le passage du pont branlant en pleine tempête. Cette scène spectaculaire est aussi le point d’inflexion, l’épopée entrant dans une spirale tragique sans issue comme le souligne admirablement la partition à la fois angoissante et flamboyante de Tangerine Dream.
    Contrairement à Clouzot, aucune distraction érotique (le décolleté de la sexy Vera Clouzot ou Miss Darling nue sous la douche) vient affadir le propos, au contraire, l’invitation pour une valse de Roy Scheider à une ex beauté, devenue un débris, est aussi touchante que désespérée, seule étincelle vacillante dans ce monde plus noir que nous pouvions le penser, et dont le plan séquence final achève de nous déciller quant à la collusion de la trilogie citée plus haut.
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