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    Les Nuits de Chicago
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    3,8
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    Moorhuhn
    Moorhuhn

    141 abonnés 579 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 juillet 2013
    Les Nuits de Chicago est un film de gangsters de qualité. Globalement on a affaire ici à un scénario maîtrisé. Von Sternberg a bien cerné son sujet en évitant tout manichéisme chez les personnages. Ceux-ci ne sont pas unilatéraux, ce n'est pas l'histoire des gentils contre les méchants et c'est cette finesse d'écriture qui m'a convaincu. En revanche les gangsters ne paraissent pas si menaçants que ça, la faute à un surjeu trop appuyé. Par contre on ne peut pas reprocher au film sa beauté, non seulement la photographie est sublime mais c'est mis en scène avec talent. Certains passages marquent, notamment cette scène de bal bourrée d'idées (le montage rapide et malsain des visages qui défilent notamment) et cette scène finale dans l'appartement. Après je trouve le film quand même un peu vide et une ambiance qui se révèle oppressante après une bonne heure de film. La dernière demi-heure est en revanche bien tendue et le suspense est géré avec application.

    Après la romance du film ne m'a pas convaincue. Encore une fois je trouve que c'est expédié, un défaut récurrent à pas mal de films muets par ailleurs (bon sauf quelques-un bien entendu, l'Aurore est un modèle de construction d'histoire pour ma part). Les nuit de Chicago a dû inspirer pas mal de cinéastes qui se sont attaquer aux films de ce genre, il y a des bandits aux sales gueules, des coups de feu et une violence toute relative. Puis tous ces ingrédients s'accordent bien ici. Le film n'est pas transcendant mais il a le mérite d'être maîtrisé, bien écrit et réalisé avec soin.
    Benjamin A
    Benjamin A

    707 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 17 mars 2015
    Bull Weed, puissant chef de la pègre, prend sous son aile Rolls Royce, un avocat déchu. Mais ce dernier tombera peu à peu amoureux de la compagne de Weed... à ses risques et périls...

    Avec "Underworld", Josef Von Sternberg livre ce qui est considéré comme l'un des premiers films de gangsters. On retrouve les thèmes de la trahison, la loyauté, la violence, les règlements de compte, la vamp et un véritable univers de gangsters. Mais c'est surtout autour du triangle amoureux qu'il braque son film, bien plus que sur une description du monde des gangsters, un triangle compliqué à l'aboutissement forcément tragique.

    Bénéficiant d'une bonne écriture et évitant tout manichéisme, Von Sternberg nous intéresse très vite à ces personnages et les relations qu'ils auront entre eux, que ce soit l'opposition entre deux chefs mafieux et surtout le triangle amoureux. Le récit est bien construit, avec des péripéties intéressantes et bien amenées et on retrouve l'image de la chute du gangster, ici précipité par l'amour pour sa femme et Von Sternberg arrive à en retranscrire toute la dramaturgie, notamment lors du final.

    Mais "Underworld" brille aussi par la mise en scène du cinéaste autrichien, bouillonnant d'idées à l'image de la scène du bal et son montage rapide sur les différents visages des personnages ou encore la séquence finale. Alors, le montage est assez rapide et Von Sternberg passe parfois un peu trop vite sur certains éléments, ce qui est dommage sans non plus être préjudiciable. Alors si les interprètes masculins ont une certaine tendance à surjouer, surtout les gangsters, ce n'est aucunement le cas d'Evelyn Brent qui joue la compagne de Weed. De plus, "Underworld" bénéficie d'une belle photographie en noir et blanc et d'une bonne restauration.

    Les prémices du film du gangsters où Josef Von Sternberg dépeint ce milieu à travers un triangle amoureux bien traité, écrit et mis en scène.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 169 abonnés 4 165 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 août 2023
    Josef von Sternberg d’avant Marlène Dietrich ce sont principalement des films muets dont quatre ont disparu avec tant d’autres dans le tourbillon qui a emporté le cinéma muet à la fin des années 1920. Venu de sa Vienne natale, le jeune homme (né en 1894) débarque avec sa famille à New York où il travaille comme coursier dans un atelier de dentelles. Il rejoint ensuite un entrepôt cinématographique qui lui permet de devenir monteur. Là, il se fait remarquer par le réalisateur d’origine française Emile Chautard qui en fait son assistant (il travaillera par la suite pour David W. Griffith, Charlie Chaplin, Erich von Stroheim, Robert Wiene, Victor Sjöström et Abel Gance). Il finit par accéder à la réalisation en remplaçant Roy William Neill malade.
    Son caractère affirmé déjà bien présent, il rencontrera des problèmes lors de son passage d’United Artists à la MGM, studio beaucoup trop conventionnel pour celui qui se vit déjà comme un artiste. Il atterrit alors à la Paramount qui sera le studio de sa période de gloire, celle la plus créative où il réalisera tous ses chefs d’œuvre avec Marlène Dietrich. Il y débute en acceptant de revenir à l’assistanat mais remplaçant brillamment Frank Lloyd sur « Children of divorce », il se voit proposer la réalisation des « Nuits de Chicago » sur un scénario de Ben Hecht qu’il a réussi à imposer à ses côtés. Ben Hecht qui deviendra l’un des plus célèbres et prolifiques scénaristes d’Hollywood (Hitchcock, Hawks, Hathaway, Mankiewicz, Preminger, Curtiz…) recevra pour ses débuts dans le métier l’Oscar du meilleur scénario original. Josef von Sternberg dont le passage à la MGM a laissé des traces sait qu’il doit réussir son premier film, sous peine de disparaître de la circulation.
    Examen de passage réussi, le film étant un succès public accolé à une critique élogieuse qui en fera un peu exagérément le précurseur du film de gangsters qui fera la réputation dans les années 1930 de la Warner avec des acteurs comme James Cagney, George Raft, Edward G. Robinson et Humphrey Bogart. En réalité « Les nuits de Chicago », avec le milieu de la pègre comme toile de fond, est un drame tournant autour du classique triangle amoureux auquel Von Sternberg ajoute la dimension tragique de l’honneur qui finit par transcender les enjeux plus courants de la rupture sentimentale. Un truand aux manières un peu rustres mais au tempérament chevaleresque interprété par le très massif George Bancroft qui accompagnera Sternberg sur quatre films, est amoureux de « Plumes » une superbe créature campée par Evelyn Brent qui elle-même est amoureuse d’un avocat ruiné par l’alcool (Clive Brook) pris en amitié puis devenu la tête pensante du truand.
    Le triangle amoureux baroque ainsi formé est rapidement embarqué dans une intrigue où se mêlent et s’affrontent trahison, culpabilité, respect de l’amitié et sexualité à fleur de peau. Des thèmes que Von Sternberg pourra largement développer quand il aura enfin rencontré avec Marlène Dietrich celle qui lui permettra d’exposer sur grand écran une perfection esthétique très particulière qui encore aujourd’hui n’a connu aucune réelle équivalence. Evelyn Brent ici magnifique de sensualité comme dans « Crépuscule de gloire » (1928) tout comme Betty Compson, héroïne des « Damnés de l’océan » (1928) et Fay Wray dans « L’assommeur » (1929) sont les très jolies et talentueuses esquisses d’une icône que Von Sternberg finira par trouver à Berlin quand, envoyé par la Paramount, il se rendra dans la capitale allemande pour y diriger « L’Ange Bleu ». On connaît la suite.
    Jean-François S
    Jean-François S

    50 abonnés 668 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 janvier 2021
    Après des débuts laborieux avec divers producteurs avec lesquels il aura des déconvenues, Josef Von Sternberg atterrit à la Paramount où il fera profil bas en acceptant de redevenir assistant réalisateur sur "Les enfants du divorce" de Frank Lloyd. Ce n'est qu'après celui-ci que le studio, impressionné, lui confia un scénario d'un ancien journaliste nommé Ben Hecht. Et le monde du cinéma ne sera plus jamais pareil...
    Aujourd'hui les historiens considèrent "Les nuits de Chicago" comme le film fondateur des films de gangsters. Il y a pourtant déjà eu quelques précédents comme "Régénération" de Raoul Walsh en 1915. Mais jusque là, il est vrai que le gangster n'était qu'un élément de scénario, bien utile pour incarner le vilain du film. Cette fois-ci Sternberg met l'univers du gangster au centre du film et tout le scénario gravitera autour de lui. On avait jamais osé cela à Hollywood, au point que la Paramount était persuadée que ce film n'intéresserait personne et ne le distribua que sur un écran à sa sortie. Ben Hecht demanda même que l'on retire son nom du générique.... Un an plus tard il reçut son premier Oscar pour le film...
    Mais "Les nuits de Chicago" c'est surtout une mise en scène brillante où l'art du film muet atteint sa maturité. Sternberg est d'origine autrichienne, mais il vit depuis longtemps aux USA et n'a aucun lien avec le cinéma expressionniste allemand. Pourtant à voir le film, on ne peut nier l'influence de celui-ci sur la façon de cadrer et d'éclairer son film. Il montre aussi qu'il sait parfaitement diriger ses acteurs. Entre le bandit George Bancroft, totalement excentrique et son bras droit Clive Brook, tout en retenu qui bouge à peine un sourcil pour jouer et se faire comprendre.
    Toutes les clefs des futurs chef d'oeuvres du genre parlant sont déjà dans ce film. Howard Hawks y fera référence dès 1931 dans son "Scarface" en détournant le slogan "The city is yours" que l'on voit dans ce film, en "The world is yours", que Brian de Palma reprendra lui aussi dans sa version de 1983, tout comme Romain Gavras en 2018 avec son écho français dans son titre "Le monde est à toi".
    Plume231
    Plume231

    3 859 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 26 mars 2015
    LE premier véritable film de gangsters, celui qui va véritablement lancer le genre, donc déjà un grand intérêt historique à le regarder pour le cinéphile. Alors quand en plus il a été réalisé par le futur metteur en scène de "L'Ange bleu" et de "L'Impératrice rouge", Josef von Sternberg, double raison pour le cinéphile de se jeter avidement sur cette oeuvre.
    Et on aurait tort de se priver car le cinéaste mène efficacement l'ensemble, non sans humour en particulier dans les intertitres, en soignant le rythme, en peaufinant chacune des scènes en particulier par des détails secondaires bien trouvés (le billet de dix dollars dans le crachoir, la première rencontre entre les deux amoureux avec une plume de la robe de la protagoniste qui tombe par terre, les rubans de papier qui noient le sol pendant la fête...!!!) et en donnant une grande épaisseur à ses personnages.
    On peut juste regretter que ces derniers soient un peu desservis par les acteurs. Car si Evelyn Brent a un jeu subtil et s'en tire avec tous les honneurs, ce n'est pas malheureusement le cas d'un George Bancroft trop exubérant et surtout d'un Clive Brook qui avait visiblement décidé quoi qu'il arrivait de rester raide comme un piquet.
    Malgré cette réserve, l'importance du film qu'il a eu sur le genre (il suffit de comparer la scène finale avec celle du "Scarface" d'Howard Hawks, qui au passage avait participé à l'écriture du scénario, pour s'en assurer !!!) et puis l'efficacité d'ensemble font qu'il reste un incontournable.
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