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Redzing
1 145 abonnés
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5,0
Publiée le 26 juillet 2024
Il est des films que l'on découvre avec des attentes très élevées. "Seppuku" (ou "Harakiri" en VF) est clairement de ceux-là. Disposant d'une note moyenne stratosphérique, apparaissant dans les cimes du fameux top 111 de Sens Critique : il y a de quoi intriguer. Et bien j'avoue que le film a tout à fait répondu à mes attentes ! On suit Tsugumo, un ronin qui vit dans la misère depuis la disparition de son clan. Il se présente dans la demeure d'un autre clan, pour demander un cadre adéquat afin de se suicider par harakiri (!). Mais rapidement, on comprendra que sa démarche est plus complexe... "Seppuku" est un film de samouraï sombre et amer. Dépeignant une époque maussade, où la paix a contraint le shogun à dissoudre de nombreux clans, et transformer ainsi des milliers de samouraïs en ronins. De fier guerrier, ils sont passés à indésirables. La fin d'un monde. En outre, le scénario critique ouvertement la rigidité et la futilité du code d'honneur des samouraïs. Le dépeignant comme une entrave aux émotions humaines, ou au bon fonctionnement de la société. Et pointant du doigt l'hypocrisie et la malveillance dont peuvent faire preuve certaines, utilisant ce code avec de mauvaises intentions. Des idées sombres et parfois dures, à l'image de la forme qui frappe. Masaki Kobayashi maîtrise parfaitement son récit. Entre une histoire qui se dévoile peu à peu, par flashbacks et révélations, gardant tout son suspense jusqu'au bout malgré un postulat en apparence simple. Et une mise en scènes aux petits oignons. Le réalisateur oscille entre gros plans puissants, et compositions larges savantes (placement des figurants, jeux sur les décors d'intérieurs...). Le tout très bien éclairé. L'essentiel de l’œuvre sera finalement un duel psychologique corsé (merci à Tatsuya Nakadai et son jeu intense !). Néanmoins le réalisateur n'oublie pas le spectaculaire, avec une dernière demi-heure riche en croisements de sabres qui font largement leur effet. Il me faudra sans doute un autre visionnage pour le qualifier de chef-d'oeuvre, mais pour moi "Seppuku" est assurément dans le sommet des films de samouraï.
Une tragédie classique à la japonaise, dans un N&B fascinant, qui dresse le récit captivant et émouvant de la vengeance d'un samouraï, dans un pays où le déshonneur est pire que la mort. 4,25
Seppuku, film d'un certain Masaki Kobayashi que je découvre tout de suite m'a littéralement crever le bide ! Non le jeu de mot n'est vraiment pas de trop.
Que se soit dans son déroulée, dans sa narration non linéaire oscillant entre les histoires avant croissement, dans sa conception, son huit-clos obsédant, dans ses images, ses mouvements, de par sa direction ou que se soit de par cette intrigue sur fond de drame sur une condition humaine si trouble, j'en suis bouche bée ...
spoiler: La violence de ce Seppuku en début de film, avec son sabre en bois est d'une violence inouï ... L'horreur de ce jeune homme s'évertuant à se donner la mort par ce moyen coupe le souffle de toute personne momentanément touché par le sort atroce qu'il s'inflige. La tragédie qui le frappe en amont, celle que l'on découvre au fil du récit de son " successeur " ne fait qu'encore plus de peine. L'agonie du petit enfant, Kingo, tué par une fièvre dont tous sont témoins est une autre séquence absolument insoutenable de ce film qui n'aura de cesse de me poursuivre à l'avenir je le sais ...
Je ne vais pas tarir d'loges chaque protagonistes de film au cas par cas. Je les englobe dans mon admiration la plus totale ! Chacun opère à rendre inoubliable son visage, dans la vie comme dans son départ ...
Un film grandiose, un pur Chef d'Œuvre de Cinéma ! Une chance de finir cette année 2022 avec cette découverte, un monument en soi qui date et dont j'ignorais à ce jour l'existence, j'y reviens vite, très vite.
Critique âpre de l'appropriation hypocrite du code d'honneur des samouraïs par des usurpateurs étrangers à la réalité de la vie du ronin déchu, l'intrigue manifeste la violence éprouvée par ceux qui de héros deviennent hères, désormais laissés pour compte face à une réalité reniant leur(s) valeur(s). Sarcastique, le récit se complait cependant dans une partie larmoyante à la tonalité théâtrale, emphatique, qui déborde sur certaines interprétations. Or, la réalisation épurée en un élégant noir et blanc mettant en exergue des éléments symboliques, d'un combat entre brise venteuse et cimetière à une armure de guerrier vidée de toute substance ainsi qu'un fascinant Tatsuya Nakadai confèrent force et attrait à cette histoire de revanche amère dont la quête de rédemption s'efface derrière les enjeux politiques d'une histoire manipulée au service du clan régnant. Lucidement pessimiste.
Apparemment un clsssic du genre donc je l'avais note ajouté dans ma liste des films à voir. Mais, ce n'est pas ma came. C'est long, lent, les dialogues ne sont pas intéressants. L'histoire est bonne, et c'est bien raconté. Mais 2h de film c'est trop long pour ça. La chorégraphie des combats est mal travaillée aussi. Dommage.
4 693 abonnés
18 103 critiques
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1,0
Publiée le 18 juin 2021
Ce film a une excellente première demi-heure. Il y a le stoïcisme et l'honneur combinés à une exécution cruelle qui prend aux tripes. Ensuite les dialogues deviennent terne alors qu'Hanshiro s'assoit sur le billot et joue avec l'esprit des nobles et met en place son complot. Puis il s'avère que le plan de vengeance d'Hanshiro implique de nombreux flashbacks inutiles et des dialogues redondants sur des sujets ennuyeux le tout couronné par quelques combats encore plus ennuyeux. Comment peut-on faire un film qui glorifie le suicide cela me dépasse et je l'ai éteins quand le film glisse vers un débat sans fin sur l'honneur de ce qui est sois disant le plus profond...
Un chambara un peu particulier, parlant avec virulence de l'obsolescence du bushido au sien de la société japonaise, un propose on ne peut plus virulent pour l'époque. Prenant le parti de raconter son histoire à travers différents flashbacks, le film étire son récit qui brosse peu à peu un portrait contrasté et complexe de différents personnages. S'intéressant au sort d'anciens samouraïs qui se retrouvent rônins du jour au lendemain, et donc sans le sou, on découvre donc le triste quotidien de ces hommes et de leurs familles. Les images sont somptueuses, les éclairs de violence sont très bien gérés et le récit est bien conduit quoique je l'ai trouvé incroyablement long et alambiqué pour raconter des choses au final assez simples. Manipulant son spectateur, le film avance donc caché et ménage quelques rebondissements plutôt bien trouvé spoiler: (même si j'ai eu du mal à croire qu'un seigneur ne sache pas ce que 2 de ses plus éminentes lames soient "malades" depuis plus de 6 jours) mais ça reste un bon film qui plaira sans aucun doute aux amateurs du genre. D'autres critiques sur
Une belle réalisation et un scénario prenant qui distille un parfum de scandale chez les samouraïs. Avec des combats mieux montés le film aurait été parfait. Après avoir vu ce seppuku vous n'aiguiserez plus vos lames par hasard.
Chef d’œuvre intemporel et incisif, HARA KIRI transpire la puissance sans limites du cinéma, lame affutée qui peut éventrer toutes les conventions établies. Kobayashi, prodigieux metteur en image et innovant raconteur d'histoire, impose une tragédie subtile et progressive pour mieux gifler les codes amers de son pays, brisant ses figures imposantes par l'ombre nuageuse du mythe. Ces cicatrices sont invoquées par un sens fantastique de la mise en scène, travellings virtuoses et décadrages iconiques faisant office d'incantation, tandis que le scénario brouille les pistes dans un ballet à travers le temps pour mieux nous contaminer de la force inhérente et incontrôlable qui suinte de chaque plan. HARA KIRI est une blessure à l'arme blanche d'une terrifiante grâce, sa surnaturelle montée en puissance conjurant une rage monochrome délicieusement bouillonnante.
Seul un réalisateur japonais peut dénoncer le système dictatorial mise en place par "ce code d'honneur" qu est le Harakiri. Un des rares films remettant en question ce code avec une histoire sous tension. Son histoire est intelligemment bien écrite, faisant comprendre un point de vue clair et précis. Un film brillamment construit : Une première partie, montrant "le code d'honneur", suivi d'une impuissance, pour finir à dénoncer ce système inhumain. La mise en scène a permis ceci : Kobayashi a construit ces plans, faisant douter ces personnages aveuglés. Le personnage principal incarne "l'humanité" entouré d'un monde de distinctions sans saveur ! Un des plus grands films japonais et du cinéma tout entier
Malgré un rythme assez lent, Harakiri est un modèle du film de samourai. Déjà il instruit de façon réaliste sur cette vie, ses codes et l'honneur qui va avec. Dans une photographie soignée et un montage original fait de flash backs on suit donc l'histoire d'un samourai qui vient demander de faire Harakiri dans un château. On va suivre petit à petit pourquoi il en est arrivé là, après avoir tout perdu mais surtout car il n'aura pas protéger son gendre. La scène la plus impressionnante sera l'hara kiri du gendre, d'une violence rarement vue (en NB rappelons le) et la vengeance finale est bien mise en scène pour ne pas dire parfaite. Voilà du grand cinéma japonais.
Je suis rarement d'accord avec les critiques "qui savent" mais ce film, vu complètement par hasard à la BNF, est une oeuvre superbe dont je pensais au départ regarder 2 minutes et que j'ai fini par regarder en intégralité, happé par l'histoire et la puissance du thème. Certaines scènes sont vraiment marquantes, et les acteurs sont vraiment épatants. Le message est fort, le scénario prend des risques, le tout est d'une grande beauté plastique, franchement c'est un classique qui le mérite.
Une démonstration implacable du fait que la fonction première du code de l’honneur du samouraï est de se débarrasser des guerriers devenus superflus dans l’ordre féodal. Ordre qui use d’ailleurs sans vergogne du mensonge pour se perpétuer. Le film est situé au XVIIè siècle, mais on est bien sur très tenté de prolonger la critique à la morale du suicide guerrier dans le militarisme japonais pendant la Seconde guerre mondiale. Kobayashi est moins reconnu qu’un Kurosawa, « Harakiri » témoigne d’un art très comparable. Le scénario est habile et sophistiqué, une construction très élaborée de récits en gigogne et en flash back. La mise en scène est d’un hiératisme et d’une austérité parfaits, sans artifice ni ostentation, toujours adaptés à la tension dramatique. L’humanisme du propos, parfaitement explicité dans les reproches du vieux samouraï au clan ayant poussé son gendre à la mort, est aussi proche de celui d’un Kurosawa (qui du reste est presque de la même génération, marquée par la guerre). C’est du grand cinéma, beau, cruel, poignant et ça en apprend beaucoup sur le Japon.
En 1962, le réalisateur japonais Masaki Kobayashi signe une fresque historique et humaine passionnante malgré son caractère austère. Au XVIIème siècle, le Japon féodal est frappé par la pauvreté et la famine. Pour en finir avec cette misère, un samouraï errant demande alors au maître du clan li à se faire hara-kiri dans son château. A l’exception de la dernière partie, l’intrigue de ce film repose sur de longs dialogues à la fois réfléchis mais également codifiés par une culture étrangère à la nôtre. Ces monologues sont toutefois rendus captivants en raison d’une mise en scène théâtrale renforçant leur caractère dramatique. L’action reste avant tout cérébrale, mais ne cesse de monter crescendo. Bref, une œuvre puissante sur le sens de l’honneur et de la vengeance.