A sa sortie, "Air Force One" était un film quasi parfait, notamment grâce à l’originalité de son scénario. En effet, s’attaquer à l’avion le plus sûr du monde était en soi une idée folle, et rien que pour ça, ça valait bien un grand pot de popcorns pour accompagner les deux heures et quelques de pure distraction dans la plus grande tradition des films d’action des années 90. Et dans le genre, Wolgang Petersen était parmi ce qui se faisait de mieux à cette époque-là. Vingt ans plus tard, force est de reconnaître que ce long métrage souffre de quelques menus défauts. Menée à grands coups de facilités scénaristiques, l’histoire comporte un certain nombre d’incohérences. Entre le fait que le Président ne soit pas aspiré dans le vide, que son ombre trahit sa présence quand il passe la tête par la trappe, que la prise d’otages et l’accès au poste de pilotage sont un peu faciles, ça fait quand même pas mal de scènes un peu fortes de café qu’on qualifiera d’incohérentes et même d’invraisemblables. Et je ne parle pas des effets visuels un peu limites, même en 1997 ! Alors bien sûr, je vous entends me dire que c’était il y a 20 ans de ça. Oui c’est vrai, et je vous répondrai que vous avez raison. Mais je vous répondrai aussi que je me base sur la qualité confondante des effets visuels utilisés à l’occasion de "Jurassic Park", sorti quatre ans plus tôt ! Bon d’accord, ce ne sont pas du tout les mêmes c’est vrai. Mais quand même ! Aussi, je crois qu’on peut dire que "Air Force One" était résolument tourné vers le divertissement et rien que vers le divertissement. Et ma foi, en ce sens ça marche plutôt bien. En fait, outre l’idée originale de base, "Air Force One" vaut surtout pour l’affrontement que vont se livrer Harrison Ford et Gary Oldman. Même si Harrison Ford fait un beau Président des Etats-Unis, c’est Gary Oldman qui va voler la vedette à la tête d’affiche. Parce que Gary Oldman est de nouveau parfait dans la peau d’un personnage à double facette. Autant il sait apparaître comme quelqu’un de posé, poli, on sent malgré tout qu’il se trame quelque chose, surtout après une entame qui met en scène une opération commando rondement menée (ah ben oui, elle n’est pas gratuite, dans le sens qu’elle ne va pas rester sans conséquences), autant il campe un méchant vraiment digne de ce nom dans toute sa splendeur. Malgré tout on sait d’avance comment ça va finir, happy end oblige ! Héhé ! on ne malmène pas l’homme le plus puissant au monde comme ça, hein. Cependant tout l’intérêt de "Air Force One" réside dans l’évolution qui va nous emmener vers ce happy end. Evidemment, tout cela dégouline d’héroïsme et de patriotisme, mais comment en serait-il autrement quand on s’en prend directement au Président des Etats-Unis à bord de son propre avion, vaisseau dont le nom rien qu'à lui seul en impose ? C’eut été un tort si de telles idéologies n’avaient pas été incorporées au récit. A noter la présence convaincante de Glenn Close, absolument parfaite dans le rôle de la vice-Présidente qui n’était pas prête à entrer en fonction. La fébrilité est au rendez-vous (ainsi que chez bon nombre de personnages), ce qui tend à humaniser les différentes figures, y compris celles qui occupent les postes les plus éminents. Du coup, les deux heures Sinon, il est vrai que ce n’est pas le film du siècle pour les raisons techniques que j’ai défini plus haut, mais "Air Force One" remplit parfaitement son contrat de divertissement.