M est le remake américain du film culte M le maudit de Fritz Lang sorti en 1931. Cette version a transposé l'action de Berlin à Los Angeles et a aussi changé le nom du tueur en série (Hans Beckert est devenu Martin W. Harrow). accepter.
Le metteur en scène Joseph Losey se souvient : "Je parlai avec Fritz Lang, à qui cette idée de remake ne plaisait pas beaucoup. A moi non plus. Le producteur, Nebenzal, déclara qu’il ne pourrait pas faire accepter le film au Breen Office, chargé du contrôle des films, puisqu’il s’agissait d’un meurtre sexuel, à moins de suivre strictement le scénario original, qui était un « classique ». J’avais donc le problème d’être fidèle à la structure du scénario original, tout en le situant à Los Angeles, ce qui est assez incohérent. J’avais aussi sur un criminel sexuel un point de vue différent de celui qu’avait Fritz Lang vingt ans plus tôt : lui le voyait comme un monstre qu’allaient juger les criminels et les membres des bas-fonds."
Avant de choisir Joseph Losey à la mise en scène, le producteur Seymour Nebenzal avait sollicité Douglas Sirk qui accepta à condition de pouvoir réécrire l'histoire de ce tueur d'enfants. Ce qui était impossible et même si Losey voulait lui aussi changer l'histoire d'origine, c'est lui qui fut finalement choisi pour faire ce remake.
M a été tourné à Los Angeles en décors extérieurs, conférant ainsi au film de Joseph Losey le statut de film noir américain qui a sa propre originalité par rapport à l'original.
"Je suis très fier d’un certain nombre de choses dans ce film, en particulier de l’interprétation de David Wayne et de quelques autres, de beaucoup de décors que je trouve absolument fabuleux, que l’on avait jamais vus dans un film hollywoodien et que l’on a jamais revus depuis. Certaines des vieilles maisons où vit « M » et celle avec l’escalier en colimaçon, où habite l’enfant au ballon, étaient au bord d’un tunnel qui menait aux bas quartiers de Los Angeles. Je crois qu’elles ont été dé- molies depuis mais elles étaient très belles et très ex- traordinaires."