Un film méconnu sur les éternelles turpitudes des adolescents chics de Californie, seulement celui-ci mérite toute notre attention grâce à l'approche particulière d'un réalisateur doté d'une personalité hors-norme, cela se voit à l'écran.
Globalement, c'est vrai qu'il n'y a pas vraiment de scénario, le film tourne autour de thèmes, pèle-mèle : sexe, amour, homosexualité, isolation, suicide, invasion d'aliens et fin du monde, c'est plutôt fort de réunir tout ça dans un film d'à peine 1h20.
On suit ici l'existence vidée de sens de plusieurs adolescents aux lignes de dialogues devenant de plus en plus "énigmatique" au long du film. On ne nous épargne pas les scènes chocs, car ici on a affaire à un teen movie trash : sado-masochisme, suicide, consommation de drogue, baston etc... La réalisation est baroque, djeunisante mais réussie (même si elle en fera gerber certains) avec des images aux contrastes poussé (orange-bleu youhou), gros plans à foison, montage épileptique, scènes sous acide, des décors art moderne et des costumes punks qui font le côté weird du film.
Evidemment, certains décrieront le manque de ligne directrice, mais dire que le film n'a pas de sujet serait une grave erreur, rien que le titre Nowhere (nulle part) nous montre qu'on parle bien ici des errements extatiques de la génération actuelle. Les plans sont truffés de messages, par exemple un plan furtif sur un livre de Nietzsche, philosophe anti-nihiliste notoire. Tous les thèmes de la jeunesse y sont brassés et un soupçon de bargitude réhausse le tout.
La couverture de la version poche des Lois de l'attraction de Bret Easton Ellis reprend une image du film, un choix judicieux, car ce film se rapproche plus de l'esprit du bouquin que le film qui en a été tiré.
Un film à l'esthétique peu commune, un peu fou et qui parle bien de nous, les jeunes, alors c'est à voir.