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3,0
Publiée le 26 janvier 2023
Jean Delannoy adapte Pierre Vèry avec ce voleur qui a tout dans les mains, rien dans les poches, et qui tente de se faire oublier de la police au soleil dans le midi! Le cambrioleur trouve du boulot dans une carrière avec des wagonnets que l'on poussent, vident et revident! Son passè va remonter à la surface lorsqu'il rencontre la soeur de l'un de ses amis ouvriers! Le passè qui poursuit le voleur, le chantage et les menaces, c'est le schèma classique des sèries B, mais toujours bien fait et mis en lumière grâce au mètier de Delannoy! Jean Chevrier en ex-malfaiteur, Mireille Balin en femme fataliste, Georges Lannes en fin limier chef de la police et Jules Berry en maître chanteur font des prestations convaincantes! Même Louise Carletti et le p'tit Gilbert Gil, frère et soeur dans le film, sont au rendez-vous! Bien entendu il est costaud le ciment dans le pays et il est amusant de voir qu'à une èpoque, on pouvait se faire embaucher en moins de deux et se faire des amis pour la vie sans même les connaître...
Au fond que dire de cet « Assassin a peur la nuit », tant il n'a c'est vrai rien de honteux, mais tellement rien d'extraordinaire non plus. C'est du cinéma français carré, sans réelle faute de goût, mais que c'est banal, sans idées, sans imagination... Alors oui les acteurs ne jouent pas mal (on est toutefois déçu de voir Jules Berry confiné à un second rôle bien peu exploité) et tout cela sent le travail bien fait, mais si c'est en définitive pour nous offrir quelque chose d'aussi peu savoureux et même d'un peu ennuyeux, l'intérêt de l'entreprise reste bien limité... Dispensable.
Polar tourné en 1943 aux studios de la Victorine à Nice. Jean Delannoy y fait ses débuts de manière plutôt réussie. Le film est un drame dans le prolongement de ceux de l’avant-guerre avec cette fois une fin heureuse. On oscille entre l’univers de Pagnol et celui de Carné ou de Duvivier. Le tout est agréable à suivre avec une brochette d’acteurs impeccables dont Jean Chevrier de la Comédie Française et Mireille Balin qui ne tardera pas à connaître des problèmes avec le comité d’épuration. A noter la prestation courte mais savoureuse de Berry dans son rôle habituel d’escroc hâbleur et veule.
Dans sa diversité, le film est d'une certaine façon représentatif du cinéma français de l'époque. Le récit passe par l'intrigue policière (vers laquelle le prologue semble naturellement le diriger) puis il retourne vers le drame ouvrier et l'étude psychologique. On pense à Duvivier, à Maurice Tourneur ou, à travers le personnage principal interprété par Jean Chevrier, au Gabin de Carné ou du même Duvivier. Toutefois, le film, comme souffrant de son éclectisme et d'un manque d'unité, n'est vraiment satisfaisant dans aucune des voies qu'il emprunte. L'histoire est simple, qui met en scène un mauvais garçon rattrapé par ses penchants malheureux après, pourtant, qu'il a choisi le travail et l'amour. Dans un esprit auquel n'est pas étrangère la formule vichyste "Travail, famille, ..."). L'opposition quasi schématique entre les deux rôles féminins participe de la portée morale du sujet. spoiler: Elle est évidente lorsque meurt, au dénouement, Mireille Balin, femme corruptrice et âme damnée du héros nouveau, laissant le champ libre à l'amoureuse vertueuse.
La rédemption et le moralisme en général du film, ses péripéties également, en font une oeuvre exemplaire d'un cinéma sous influence pétainiste mais pas pour autant une oeuvre originale ou captivante.