Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
loulou451
125 abonnés
1 503 critiques
Suivre son activité
2,5
Publiée le 9 septembre 2007
Un très bon petit film noir à la française. Certes, on est loin ici des chef-d'oeuvre du genre, du "Rififi chez les hommes", des meilleurs Melville, ou plus récemment des films de Jacques Audiard, mais Durringer s'emploie plus que jamais à donner de la chair à ses personnages. Il s'y emploie tant qu'il finit, hélas, à en oublier le scénario. Celui-ci pêche par trop d'incohérences, de raccourcis faciles qui permettent à son auteur de placer des scènes arrangées... Dommage, l'interprétation de Gérard Laroche notamment, ou la réappararition à l'écran du trop rare Daniel Duval (le maquereau de la Dérobade), donne du corps à l'ensemble. La scène finale est très belle, mais ce n'est pas suffisant.
Un scénario très réaliste -mais parfois confus- grâce à "l'affranchi" Jean Miez, ancien bandit, co-scénariste et acteur qui a découvert le théâtre en prison. La bêtise des truands est montrée sans concessions, ainsi que leur dangerosité. L'histoire d'amour du héros est en revanche beaucoup moins crédible.
On connaissait Durringer au théâtre, mais il y a aussi Durringer derrière la caméra. Pour qui connait ces textes, il sera impossible de ne pas reconnaitre cette virulence cru et amer qui caractérise sa plume. La descente aux enfers est imminente, avec ce générique déjà étouffant et cette première scène choquante, abrupte. Les dès sont lançés et le réalisateur/scénariste a annoncé la couleur: noir. Ensuite, le film se compose de deux parties. Il y a la chute. De scènes de viols en scènes de meurtre, la plongée dans le monde de la nuit des zonards et violente et étouffante. Durringer se sert d'une unique source de lumière: le néon. Lumière pâle, ombre allongées, tout est minutieusement mise en scène pour rendre le spectateur claustrophobe et anxieux. Effet garantie, le sans-gêne de cette bande aux moeurs très douteux dérange voire horrifie e peut en répugner certains. Mais il serait dommage de s'arrêter là où tout commence. La prise de conscience se fai languir mais pointe le bout de son nez. François et Rufin se détachentet prenent l'air... pour inlassablement se faire reprendre par se désir de vengeance. Mais le coeur renaît et malgrès les chutes, l'espoir, en la personne de Claire prend de plus en plus d'importance. L'amitié nait aussi avec vigueur entre ces deux personnages voire même une pointe d'amour mais très suggérée. Pour finalement arriver à la renaissance, la purification (image de la douche à la fin relativement explicite). Pas intacts même plutôt amochés. La mise en scène de Durringer est méthodique et rempli de cohésion. Malgrès les deux parties apparentes, le film est une unité de noirceur et le réalisateur met tout en oeuvre pour créer un univers incroyablement prenant. Rarement un polar avait été aussi bien mis en scène. Le scénario presque muet et plein de non-dits est délicat et entraînant avec une écriture crue mais étrangement poétique. Enfin que serait le film sans acteurs. Si Gérald Laroche (Trois huit...) est le plus nuancé et sublime.