Gamera : Gardien de l'univers n'est malheureusement pas un film qui marque; pas foncièrement dégueulasse au visionnage, il n'en demeure pas moins décevant au possible, et niais jusqu'à l'écoeurement. Partant d'un postulat de base très intéressant, il ne tarde pas à tomber dans une monotonie de dialogues incessants, ainsi qu'un jeu d'acteur assommant. Ennuyeux jusqu'à la moelle, mou du genou, mollasson comme pas deux, il peine à convaincre jusque dans son action, beaucoup trop kitsch et lourdingue pour se vouloir un minimum crédible. Chaque plan manque de maîtrise, d'efficacité; le réalisateur film le tout avec la fâcheuse tendance de ramener le truc vers une esthétique de série télé nippone ringarde, lui coupant, par là même, tout espoir de nous livrer des combats un minimum épiques.
Car les mauvais films nippons ont ceci de particulier qu'ils ennuient tout autant qu'ils divertissent, un peu comme si les metteurs en scène cherchaient l'équilibre parfait entre action et manque d'intérêt; c'est étrange, comme manière de faire. Rasoir, barbant, faut quand même dire que ça manque d'un poil de hérissement de cheveux, de ce frisson que l'on recherche tous, et que l'on est si peu à trouver en de si rares lieux. Les acteurs eux-mêmes semblent n'y trouver point d'intérêt, vociférant leurs pauvres lignes dans une mollesse de tous les instants, affichant cette constante expression de l'ennui si chère au visage déconfis d'un spectateur déçu. Car si peu ont vu le film, je comprends désormais pourquoi; car en plus de n'être que très peu connu, c'est qu'il n'est également que d'une très basse qualité.
La mise en scène est elle-même très plate et sans grand intérêt; ça manque cruellement d'efficacité, de vivacité pour rendre l'action intéressante et prenante. Le résultat n'est pas saisissant comme le Godzilla d'origine, pas un brin émouvant; même le remake de Roland Emmerich ( de Gojira, pas Gamera; gné, on s'y perd avec tous ces "g"ueux ) est plus intéressant que cette petite daubasse, et bien plus immersif. La psychologie des personnages manque de profondeur, c'est une évidence; coquilles vides face à une tortue géantes, acteurs au charisme de moule et au regard de merlan-fris; comment s'y croire? Je vous le demande bien. Le tout n'est également point aidé par la bande-son terriblement molle du film, et sans grand intérêt apparent; à noter, également, un petit plagiat de la mise en scène du Predator de Carpenter, au moment où la musique atteint son crescendo et que la créature relève brutalement la tête, hurlant comme une bête blessée; d'ailleurs, le son s'en rapproche douteusement. A noter que le scénario n'est guère intéressant, et qu'il se situe dans la droite lignée des productions communes et banales du genre, avec ce soupçon de niaiserie assommante dans les dialogues; le film n'aurait clairement pas perdu au change s'il avait décidé de prendre un ton plus sérieux, plus sombre, un brin plus torturé. Et comme je l'ai lu ici ou là, c'est exactement ce qu'on fait les producteurs avec les suites. Pour le coup, ça sent bon. Wait and see...