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Jahro
57 abonnés
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2,5
Publiée le 14 juillet 2018
Pilier de la Nouvelle vague aux côtés des Truffaut, Godard et autres Chabrol, Eric Rohmer n’est déjà plus tout jeune quand il nous offre ses Nuits de la pleine lune. Dans cette quatrième partie du cycle Comédies et proverbes, il raconte, comme souvent, une femme. Une femme libérée, dirait Cookie Dingler. Et ce n’est pas si facile. Vingt-six ans, aguicheuse, mince et permanentée, titi moderne et hyper sensuelle, elle est une réponse à tous les fantasmes alors en vigueur. Elle assure aimer son Jules, mais lui a des doutes. Casanier, peu bavard, il s'inquiète de l’ami d'enfance, qui aimerait être un peu plus, et des amants possibles, qui finiront bien par l’être. Très inspiré du théâtre, le jeu d’acteurs ne convaincra pas tout le monde. Tous scandent leur texte à tue-tête, l’articulent soigneusement, l’accompagnent de grands gestes, de regards intenses, parfois vagues aussi, en tout cas toujours superficiels. A ce petit jeu, c’est Luchini qui s’en tire le mieux, n’en déplaise aux vénitiens de la Mostra qui préfèrent saluer Pascale Ogier. Une étoile filante, lira-t-on, qu’une brutale crise cardiaque emporta trop vite. Ces louanges étonnent : elle force tant sur les minauderies qu’on pense au Doutage, des Inconnus : « – J’aime l’automne… – Pas moi, moi je préfère… l’automne ? » Restent alors les superbes cadrages géométriques inspirés de Piet Mondrian, ou les inserts de courte transition sur le Paris by night. Est-ce suffisant ? Certains l’estiment. Moi pas.
On peut presque dater les films de Rohmer au mois près. Non seulement que les décors trahissent une époque. Mais il est aussi un des seuls réalisateurs qui a très bien saisi l’air du temps, et notamment compris totalement les désirs de la jeunesse de chacun moment qu’il a décrit C’est pourquoi Les Nuits de la Pleine Lune (1984) avec leur ville nouvelle, leurs chansons d’Elli et Jacno , leur couleur un peu acide mais qui pâlissait tant cette année-là, leur jeunesse qui fuit trop vite traduisent bien l’incertitude et la déception de 84. Pacale Ogier a 23 ans, elle porte le film de sa tendresse, se sa sensibilité et de sa parfaite sincérité, elle disparaîtra deux mois plus tard. Tous les autres acteurs (dont Luchini dont on a oublié depuis longtemps qu’il était alors simple et bon acteur) se glissent près d’elle sans parvenir à satisfaire son besoin d’être, finissant par accepter que, malgré tout, " qui a deux maison perd sa raison." (C'est le quatrième volet de Comédies et Proverbes). Ce film subtil et tendu est un des meilleurs de Rohmer.
Ce film raconte l'histoire d'un jeune couple qui vit dans la ville nouvellement construite qu'est Marne la Vallée. C'est l'antagonisme entre la vie animée de Paris et celle plus calme à Marne, toutes les 2 séparées par le train. Ce train, notamment le dernier ou le premier, que Mme veut emprunter pour rentrer de ses soirées parisiennes, tandis que son homme reste à la maison. Elle aime son homme mais elle aime ses soirées encore plus donc elle décide de rester dans sa petite chambre à Paris pour y gouter la solitude. Ce couple est à l'image de sa vie: libre, explosif. Rohmer nous décrit ces contrastes entre Paris et la banlieue, ces peurs de voir sa jeunesse partir en fumée. Il y a aussi le contraste entre l'homme intello joué par Luchini et le sportif joué par Karyo: 2 hommes que tout sépare mais à la fin Mme se fait prendre à son propre jeu et la vie repart.
13 ème film de Eric Rohmer, qui est considéré comme son 4 ème film de sa série de 6 films intitulés: " Comédies et proverbes". Le film a en intitulé, un proverbe de la province de Champagne: "Qui a deux femmes perd son âme, qui a deux maisons perd sa raison", ça nous pose le film. Le point fort du film est aussi son point faible, c'est qu'il est terriblement didactique. Comprenez par là, que le film repose avant tout sur ses dialogues, qui font très artificiels et préoccupations bourgeoises de l'amour. Alors oui j'ai aimé ces joutes verbales entre Fabrice Luchini et la regretté Pascale Ogier qui sont tout les deux magistraux, surtout cette dernière morte à seulement 25 ans, qui nous livre une des plus grandes performances du cinéma. Mais à part ça le film est vain, c'est même parfois assez horripilant, c'est comme si les personnages s'écoutaient parler. Il y a des scènes d'une lenteur, celle au café je ne sais pas si c'est du génie, ou on frise le ridicule C'est un peu ça ce film un écart entre génie et esbroufe. Mais il faut bien avouer que la poésie est pour moi trop minime, ce qui fait de ce film, un film somme toute moyen. Car il n'a rien à raconter et qui en plus manque de charme et de corps, on est trop dans l'intellect.
Les nuits sont une invitation au désir et comme dit l'héroïne: "mon amoureux me vole ma jeunesse...." Portrait intime d'un éveil et d'un amour des rencontres. J'adore comment elle explique à la façon d'une Amélie Nothomb qu'elle s'installe seule dans son studio pour mieux pouvoir s'aimer avec son homme qui habite à 50km!!!! Mais le récit est vraiment touchant car trop penser rend malheureux. Les dialogues sont émouvants et justes.
Avec ses "Nuits de la Pleine Lune" (qui rencontrèrent un certain succès populaire, pour une fois...), Eric Rohmer avait atteint une sorte de classicisme épuré, sans pour autant abandonner sa méthode si particulière de regarder, et de filmer l'amour et son époque. Avec ses personnages, comme toujours, vaguement irritants et prisonniers de leur propres déclarations péremptoires, se débattant dans l'une de ces crises vaguement absurdes qui font pourtant nos vies, il s'agit peut-être du film le plus moral de Rohmer, qui est sans pitié pour ses personnages, mais ne tombe jamais dans le mépris ou la dérision facile..
Il est aussi - a posteriori - le film le plus nostalgique des "Comédies et Proverbes", magnifié qu'il est par la présence princière et narcissique de Pascale Ogier (très crédible dans un rôle finalement assez difficile de fille superficielle, égarée dans son propre monde), pour qui l'amour et la mort seraient finalement une seule et même chose... Mais ce fut sans doute la découverte de Fabrice Luchini, très drôle et encore inconnu du grand public, qui, à l'époque, marqua le plus les esprits et contribua au succès du film !
"Les Nuits de la Pleine Lune" part donc du récit d'une banale crise de couple pour déboucher sur un portrait doux-amer, mais assez implacable, d'une époque aussi superficielle que chatoyante : trente ans plus tard, et même si ce n'était certainement pas le projet de Rohmer, voici donc une touchante évocation des nuits branchées de la capitale... On y danse dans les légendaires "120 Nuits", et on y voit Elli Medeiros se trémousser sur sa propre musique au cours d'une party très parisienne !
A noter pour finir que plusieurs scènes frôlent ici le sublime, comme cette mystérieuse ellipse sur Luchini dans le café, totalement magique !
Un film envoutant marqué par la présence lumineuse de Pascale Ogier et la grande complexité de ses personnages. Rohmer nous plonge dans les tourments d'une femme perdue qui se berce d'illusion, et s'empêche devoir l'évidence : la déliquescence de l'amour et la solitude absolue. Pascale Ogier illumine le film de sa candeur et de son naturel en entrainant le spectateur dans une fascination sans borne pour ce personnage si torturé. La mise en scène est sobre, le montage très futé et l'ambiance envoutante.
Un mélodrame romantique dont on ne sort pas indemne. A la fois léger dans sa forme et son interprétation ce film est douloureux car sa profondeur intellectuelle finit pas indisposer, il existe peu de jeunes femmes se posant et se répondant à autant de questions que l’héroïne. D’une façon évidente Pascale Ogier nous fascine par son étrange personnalité que Rohmer à su très bien utiliser, elle est différente de toutes ses autres interprètes, ses difficultés de vivre apparaissent clairement. Outre ses grandes qualités cinématographiques, ‘’Les nuits de la pleine lune’’ qu’il aurait été plus sérieux d’appeler ‘’Louise’’ est un précieux témoignage sur la façon de vivre des jeunes intellectuels des années 80. Une discussion dans un ciné club s’imposerait juste sur le sujet. Je ne peux pas louer totalement le cinéma qui ne me rend pas heureux en sortant, aussi je laisse le faire à celles et ceux qui en tireront des sentiments positifs.
Pour ce Rohmer je dirais qu'au moins on ne s'ennuie pas. C'est déjà ça, parce que pour d'autres de ses films c'est quand même pas gagné. Maintenant le film n'a rien de génial, il ne décolle jamais réellement, les acteurs (à part Luchini bien sûr) ne me reviennent pas du tout et si la fille est plutôt mignonne elle est tout simplement insupportable. Et puis même on voit bien que les canons de Rohmer en terme de beauté c'est de la nénette maigrichonne. J'ai regardé ça sans être emballé, ni m'énerver, posément, alors que franchement un Rohmer c'est sensé m'emballer, me donner envie de parcourir les rues de nuits, de rentrer dans les bars avec mon petit bouquin, rencontrer des filles, draguer, etc. Là bah à part la scène du bar où elle parle avec le dessinateur (sans que jamais ça n'ai le charme de La femme de l'aviateur) bah franchement il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent. Mais au moins le film montre des situations très justes, et les personnages ne sont pas vraiment énervant même lorsqu'ils font des actions stupides, ou leurs caprices. Du coup c'est bien mais j'en attends toujours plus.
J’avais été séduit par le précédent film de Rohmer. Je me lance dans le visionnage de celui-ci, malgré ma crainte de voir Fabrice Luchini, et bien c’est une déception ! En fait c’est comme Pauline à la plage, mais tout ce qui était bon en moins ! Donc déjà sur la forme, bye bye l’ambiance pastel, le charme du bord de mer, l’esthétique douce et subtile, et bonjour les vieux décors grisâtres, la photographie terne, les ambiances tristes même lorsque c’est la fête ! Ce film est franchement très déprimant, et ce n’est pas toujours voulu, loin de là. Heureusement qu’Elli et Jacno sont là pour nous servir quelques musiques entrainantes, car j’ai rarement vu des fêtes aussi ternes, de la joie aussi grise ! La mise en scène très appliquée de Rohmer n’aide pas vraiment à réveiller tout cela. Car en effet le film est un somnifère puissant. Autant Pauline à la plage avait une verve assez agréable, malgré quelques lenteurs, autant là on somnole. Diction monocorde des acteurs, redondance outrancière des situations, manque absolu de rebondissements un tant soit peu surprenant, le film est d’une incroyable paresse. Après c’est clair que l’ambiance austère, l’absence de musique trop fréquent, la mise en scène neutre tout cela contribue peut-être aussi à assoupir un film qui aurait dans une autre situation pu être un peu mou, mais digeste jusqu’au bout. Reste le casting. Bon, c’est plutôt bon si on met de côté leur diction absolument monocorde et endormissante. Jamais un mot plus haut que l’autre, ce n’est de la lecture de prompteur par un amateur ! Tchéky Karyo échappe un peu à ce principe, Fabrice Luchini nous fait du Luchini et il nous sert son éternelle diction apprêtée, tandis qu’Ogier est au top du top niveau monocorde ! Dommage car elle ne se débrouille pas mal pour le reste, mais là c’est plombant quand même. En conclusion un Rohmer à éviter. J’espère ne pas être entrée dans la carrière du réalisateur par son meilleur avec Pauline à la plage, parce que là c’est un peu la déconfiture. 1
Au delà de son sujet qui est intéressant et traité de manière suffisamment concrète pour le rendre pertinent ce film reste plutôt décevant en terme de mise en scène, pourtant j’aime assez le minimalisme de Rohmer et ses longs dialogues mais là s’en est presque caricatural. Mis à part Luchini (toujours formidable dans la démesure) les acteurs sont bien souvent exécrables, ce qui rend le tout passablement ridicule en dénaturant les enjeux du script, Pascale Ogier souffle le chaud et le froid tout le long du film, tantôt d’une fragilité attachante puis relevant de la simple récitation sans conviction, c’est franchement déroutant. Et puis l’épilogue est quand même pas mal téléphoné, voire expédié alors que je m’attendais à quelque chose de plus intense et déchirant, ça reste un petit morceau de vie capté, l’histoire d’une femme contemporaine entre amour, désir, amitié, avenir et instant présent.
Pascale Ogier est fascinante. Elle dégage quelque chose d'étrange, d’indéfinissable, d'hypnotique... qui fait qu'on est happé. Quant au sujet, il est intéressant et intemporel. C'est un questionnement qui me parle. L'amour peut il exister dans l'exclusivité? Peut il perdurer avec la liberté? Y'a-t-il un juste milieu? Questions auxquelles il est difficile de répondre, mais l'issu que propose Rhomer tient la route. Des longueurs, des plans très épurés, un décor qui n'est pas transcendant desservent un peu le film, qui malgré tout ne laisse pas dans l'indifférence après l'avoir visionné.
Des dialogues écrits à la Rohmer et pourtant quelle fraicheur, ce film est un véritable chef d’œuvre. Pascale Ogier est incroyable de naturelle et de justesse. De la grâce, du style et du naturelle ! Une voix enfantine délicieuse. Lucchini est parfait également, regard halluciné. Un des films les plus justes sur la jeunesse. Et pour tous ceux qui habitent en banlieue parisienne, ce film va leur parler ;)
Tchéky Karyo, Pascale Ogier et Fabrice Luchini sont les trois principaux acteurs de ce très beau film signé Eric Rohmer. En traitant avec beaucoup de sensibilité des idées souvent évitées au cinéma, comme le coup de foudre ou encore le manque de l'autre et aussi grâce à une direction d'acteurs très particulière, le film possède une vraie puissance émotionnelle. Avec une diction inimitable, les acteurs communiquent un charme évident, à travers des dialogues à la limite de la surécriture. Mais c'est bien cette limite qui fait la force du film. Elle déstabilise réellement le spectateur, qui a besoin d'un certain temps d'adaptation, mais le conquiert finalement. Troublant, poétique et cruel, "Les nuits de la pleine lune" porte un regard subjectif et rare sur la faiblesse humaine dans son rapport à l'amour.