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titusdu59
71 abonnés
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3,0
Publiée le 4 juillet 2011
Oui, encore une fois, Rohmer ne se renouvelle pas, mais c'est là un film charmant, bien interprété (sublime Pascale Ogier), et à la fois grave et léger, profond et futile, drôle et tragique, et qui, sans briller de par une mise en scène éclatante, montre l'étendue du talent de son réalisateur, dans l'art de filmer le marivaudage en le mêlant au quotidien de tout un chacun. C'est réussi. Pas inoubliable, mais réussi.
Ce film raconte l'histoire d'un jeune couple qui vit dans la ville nouvellement construite qu'est Marne la Vallée. C'est l'antagonisme entre la vie animée de Paris et celle plus calme à Marne, toutes les 2 séparées par le train. Ce train, notamment le dernier ou le premier, que Mme veut emprunter pour rentrer de ses soirées parisiennes, tandis que son homme reste à la maison. Elle aime son homme mais elle aime ses soirées encore plus donc elle décide de rester dans sa petite chambre à Paris pour y gouter la solitude. Ce couple est à l'image de sa vie: libre, explosif. Rohmer nous décrit ces contrastes entre Paris et la banlieue, ces peurs de voir sa jeunesse partir en fumée. Il y a aussi le contraste entre l'homme intello joué par Luchini et le sportif joué par Karyo: 2 hommes que tout sépare mais à la fin Mme se fait prendre à son propre jeu et la vie repart.
Pour ce Rohmer je dirais qu'au moins on ne s'ennuie pas. C'est déjà ça, parce que pour d'autres de ses films c'est quand même pas gagné. Maintenant le film n'a rien de génial, il ne décolle jamais réellement, les acteurs (à part Luchini bien sûr) ne me reviennent pas du tout et si la fille est plutôt mignonne elle est tout simplement insupportable. Et puis même on voit bien que les canons de Rohmer en terme de beauté c'est de la nénette maigrichonne. J'ai regardé ça sans être emballé, ni m'énerver, posément, alors que franchement un Rohmer c'est sensé m'emballer, me donner envie de parcourir les rues de nuits, de rentrer dans les bars avec mon petit bouquin, rencontrer des filles, draguer, etc. Là bah à part la scène du bar où elle parle avec le dessinateur (sans que jamais ça n'ai le charme de La femme de l'aviateur) bah franchement il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent. Mais au moins le film montre des situations très justes, et les personnages ne sont pas vraiment énervant même lorsqu'ils font des actions stupides, ou leurs caprices. Du coup c'est bien mais j'en attends toujours plus.
Un bon film de Rohmer, même si il est vrai que l'ensemble a pris un sérieux coup de vieux. Beaucoup de longueurs et de plans interminables dans cette horrible banlieue de Marne la vallée. La qualité de l'image , de la pellicule est très pauvre aussi ( manque de budget, ou mauvaise qualité de développement?) par contre les dialogues sont savoureux et le chassé- croisé de la relation amoureuse est superbe. La force principale de Rohmer résidait vraiment dans son sens du dialogue, romantique et délicat à souhait. Magnifiquement écrit , C'est le Marivaux des temps modernes , avec un peu de tragique en plus. Beau rôle pour Pascale Ogier qui disaparaitra tragiquement peu après., Lucchini déjà sublime et les superbes plan séquences de la "party" avec l'intégrale de la chanson de Elie et Jacno..Totalement culte. J'adores cette manière de danser , "summum" de la branchitude des années 80...
Fascinant par ses acteurs et la profondeur des dialogues. Pas d'action ou presque. Pourtant cela fonctionne. Le film prend tout ce qu'on pourrait en attendre à contrepied : c'est un film des années 80 mais dans un langage soutenu et dépourvu de violence verbale, c'est une comedie sentimentale sans parler d'argent, de mariage ou de beaux-parents, c'est un Rohmer mais avec un soin d'image, de mise en scène, un peu de musique et 3 interprètes principaux brillants, c'est du Cinéma d'Art et d'essai avec une histoire très claire. Presque chaque scène est un chef d'oeuvre tant Pascale Ogier illumine le film de son jeu si particulier.
Un drame rohmérien de bonne qualité avec une des premières apparitions à l’écran de Fabrice Lucchini et la dernière de Pascale Ogier décédée tragiquement d’une crise cardiaque deux mois après la sortie du film. Quatrième volet de la série « Comédies et proverbes », c’est un film d’une grande finesse psychologique, que ce soit pour le personnage de Louise, maladroitement tentée par une liberté nouvelle dans le couple, ou celui d’Octave confident intéressé de ces dames.
Le meilleur Rohmer selon beaucoup de critiques. Je dois vraiment être insensible à ce genre de cinéma alors. Très théatral, très très dialogués, le film est déconcertant mais paradoxalement il est assez fascinant. La mise en scène simple et épurée participe à cette impression de non film, un peu comme un déni de cinéma. Les scènes sont trop longues, trop bavardes et finalement très ennuyeuse. Certaines scènes sont passionnantes, comme la scène de la fête. Si Rohmer sait décrire les relations humaines comme personne, le film est un peu répétitif, malgré deux comédien géniaux. pascale Ogier, très attirante et attachante, et Luchini, sublime et subtil, qui sait faire passer une déclaration d'amour pour une menace comme personne. Avec Rohmer d'ailleurs, l'amour ne peut être vécu pleinement qu'à travers un affrontement constant, ça peut se discuter. Plaisant malgré tout.
Si le sujet délicat de la vie de couple face à l'ennui du quotidien et des tentations extra-conjugales vous intéressent, ce film d'Eric Rohmer devrait vous plaire.
Une manière crue de filmer, presque cheap. Simple et directe. Allant à l'essentiel. La caméra ne fait qu'assister à la vie quotidienne de Louise (Pascale Ogier, qui décédera peu après la fin du tournage), jeune femme remplie de doutes et d'envies.
Là où Chabrol filme la folie, Rohmer filme les doutes d'une jeunesse post-68. Plus qu'un film, un document.
Par contre, le phrasé de Lucchini et de la plupart des acteurs m'horripilent toujours autant. Cette manière de déclamer son texte de manière théâtrale à légèrement tendance à m'énerver...
Au premier abord, les personnages des films de Rohmer semblent en effet ne pas pouvoir humainement exister : décalés, hystériques, égocentriques, affectés, kitschs, déroutants, irritants. Mais ces excès fondent justement la puissance des films de Rohmer qui lui permettent de s'interroger avec finesse et profondeur sur les relations humaines. Jusqu'à ce que ses personnages prennent chair.
Film dans un pur style Rohrer avec une économie de moyens pour les décors et des dialogues qui prennent une importance plus qu'essentielle, Les Nuits de la pleine lune est un petit film de conversations sans prétention entre un couple et quelques protagonistes.
Avec comme héroïne principale Pascale Ogier incarnant Louise, qui restera son dernier film après sa mort due à une overdose en octobre 1984, on retrouve Luchini en confident et meilleur ami, un peu barbant sur les bords, même s'il étale sa prose comme jamais dès qu'il en a l'occasion. Tchéky Karyo, excellent par ailleurs en mari délaissé et enfin Christian Vadim qui joue l'amant de sa femme.
Ambiance et scénettes très années 80 par parfois des échanges niais et désuets mais comme la plupart des films de son époque, celui-ci ne déroge pas à la règle. Très classique et des rebondissements pas mirobolants mais c'est une comédie plaisante à regarder.
A noter que durant ces 1h40 de projection, AUCUN protagoniste ne fume de cigarette, c'est assez rare pour être signalé !
Pascale Ogier est fascinante. Elle dégage quelque chose d'étrange, d’indéfinissable, d'hypnotique... qui fait qu'on est happé. Quant au sujet, il est intéressant et intemporel. C'est un questionnement qui me parle. L'amour peut il exister dans l'exclusivité? Peut il perdurer avec la liberté? Y'a-t-il un juste milieu? Questions auxquelles il est difficile de répondre, mais l'issu que propose Rhomer tient la route. Des longueurs, des plans très épurés, un décor qui n'est pas transcendant desservent un peu le film, qui malgré tout ne laisse pas dans l'indifférence après l'avoir visionné.
« Qui a deux femmes perd son âme, qui a deux maisons perd sa raison ». Rohmer rentre dans le film dressé face au libertinage et à l'individualisme. En bref, il fait front face au progressisme qui secoue sont siècle et emporte tout ses contemporains.
Pour les références à Mondrian, il me semble que la politique de l'artiste plasticien n'est pas soutenue par la politique de l'auteur dramatique. Le caractère socialiste utopique à la Mondrian ne me semble pas être soutenu par Rohmer. En revanche, le procédé formel qui vise l'épuration des moyens afin d'exprimer l'essence du réel congrue avec toute l’œuvre de Rohmer. C'est sans doute à cela qu'il a rendu hommage. Mais l'un comme l'autre, que nous montrent-ils du réel ? Ils nous montrent leur point de vue sur les rapports sociaux a des degrés d'abstraction et de prétention différents. Rohmer questionne l'amour et la sexualité avec une vision séculaire, Mondrian questionne le monde matériel dans son ensemble avec une vision fantasque. Peut-être que Rohmer tend lui aussi à l'universel ? S'il n'a pas la prétention d'y tendre complètement, à mon sens il y tend d'avantage que Mondrian.
En revanche, le personnage de Louise est une incarnation de cet individualisme qui réfute le péché originel, exposé dès le début, lorsqu'elle dit à son homme, et a elle même, pour expliquer ses sorties libertines : "C'est pas contre toi, j'suis comme ça !". Cette jeune femme se pare d'utopisme pour jouer avec ses désirs et son pouvoir d'attractivité comme si ces sentiments étaient purement désincarnés, et appartenaient à une lubie sociale, enchaînant les femmes à leurs hommes. En faisant cela, elle s'enchaîne elle-même à sa propre individualité, et détruit les liens sociaux qui l'entoure. spoiler: Elle met en concurrence son homme, son meilleur ami et des inconnus sur le terrain de l'amour et du désir et finit par s'y perdre, perdre son homme et son amour . L'auteur nous dit bien que l'amour n'est pas un jeu, et qu'à trop employer les sentiments avec légèreté, la gravité s'impose, et le tragique s'installe. Ainsi, la tragédie est le couronnement de l'utopie !
Film très touchant, l’histoire de Louise, qui voudrait être aimée, se pense aimée, est aimée, mais qui voudrait une part de liberté. Une liberté qu’elle ne trouve pas, ou qu.elle ne cherche pas au meilleur endroit.
Tous les films de Rohmer ont un effet merveilleusement apaisant et émouvant sur mon âme hypersensible. Et comme toujours l'immersion dans les ambiances, les époques, tous les personnages rendent à mes yeux ses films inégalables. Encore un chef d'œuvre que j'ai découvert avec bonheur et qui m'a transportée par son réalisme, son esthétique et sa sincérité. Pascale Ogier y est incomparable et captivante.
Malgré d'insoutenables couleurs(peut-être à cause de mon écran, qui sait ) la musique et les insupportables intonations de voix qui ont vieillis et sont totalement démodés de nos jours, j'ai adoré; les dialogues sont merveilleux, et la philosophie du film me convient tout à fait.