Un des meilleurs Rohmer, sans aucun doute. Luchini est comme un poisson dans l'eau dans ce cinéma et Pascale Ogier était probablement à l'aube d'une grande carrière si... Les dialogues, Marivaux revival, sont très savoureux, le montage très fluide. Les scènes de fêtes paraissent aujourd'hui délicieusement décalées et kitchissimes ! Rohmer, le dernier auteur classique de la culture française ?
C'est un très bon film, les textes, d'entrée on y souligne le contenu; psychologie sans jugement des relations hommes femmes, juste, sincère, sensible, pour faire réfléchir sur des sujets contemporains forcément Très bien joué, ne comprends pas l'intolérance de certaines critiques M'a manqué une musique discrète, mais plus sobre comme ça peut-être Un bijou à voir
Les nuits sont une invitation au désir et comme dit l'héroïne: "mon amoureux me vole ma jeunesse...." Portrait intime d'un éveil et d'un amour des rencontres. J'adore comment elle explique à la façon d'une Amélie Nothomb qu'elle s'installe seule dans son studio pour mieux pouvoir s'aimer avec son homme qui habite à 50km!!!! Mais le récit est vraiment touchant car trop penser rend malheureux. Les dialogues sont émouvants et justes.
Avec ses "Nuits de la Pleine Lune" (qui rencontrèrent un certain succès populaire, pour une fois...), Eric Rohmer avait atteint une sorte de classicisme épuré, sans pour autant abandonner sa méthode si particulière de regarder, et de filmer l'amour et son époque. Avec ses personnages, comme toujours, vaguement irritants et prisonniers de leur propres déclarations péremptoires, se débattant dans l'une de ces crises vaguement absurdes qui font pourtant nos vies, il s'agit peut-être du film le plus moral de Rohmer, qui est sans pitié pour ses personnages, mais ne tombe jamais dans le mépris ou la dérision facile..
Il est aussi - a posteriori - le film le plus nostalgique des "Comédies et Proverbes", magnifié qu'il est par la présence princière et narcissique de Pascale Ogier (très crédible dans un rôle finalement assez difficile de fille superficielle, égarée dans son propre monde), pour qui l'amour et la mort seraient finalement une seule et même chose... Mais ce fut sans doute la découverte de Fabrice Luchini, très drôle et encore inconnu du grand public, qui, à l'époque, marqua le plus les esprits et contribua au succès du film !
"Les Nuits de la Pleine Lune" part donc du récit d'une banale crise de couple pour déboucher sur un portrait doux-amer, mais assez implacable, d'une époque aussi superficielle que chatoyante : trente ans plus tard, et même si ce n'était certainement pas le projet de Rohmer, voici donc une touchante évocation des nuits branchées de la capitale... On y danse dans les légendaires "120 Nuits", et on y voit Elli Medeiros se trémousser sur sa propre musique au cours d'une party très parisienne !
A noter pour finir que plusieurs scènes frôlent ici le sublime, comme cette mystérieuse ellipse sur Luchini dans le café, totalement magique !
"Les nuits de la pleine lune" n'est vraiment pas le meilleur Rohmer, je l'ai trouvé long. De plus, les acteurs sont vraiment moches, il n'y a pas grand chose à admirer. En effet, Pascale Ogier (morte trop tôt d'une overdose) n'est pas très séduisante et ne convient pas au rôle. Par contre, Fabrice Luchini est excellent comme toujours, il excelle dans ce rôle d'intello amoureux plus que tout. Regardez plutôt "Pauline à la plage" ou "Ma nuit chez Maud" qui sont de bien meilleure facture.
Le portrait doucereux-amer d'une demoiselle entre deux amours dans le Paris chic des années 80. On y squatte le parquet de grands appartements bourgeois lors de surboums ou tout le monde est bien propre et gentil... Bon, à mon sens ce n'est pas le Rohmer le mieux écrit je trouve, il manque un je ne sais quoi de plus fin et d'intelligent dans cet énième badinage avec l'amour. Les acteurs ? Tcheky Karyo est plutôt bien dans son registre ténébreux et Fabrice Luchini peaufine déjà son numéro de pré-dandy qui l'imposera un peu plus tard dans "La discrète". Mais la belle affaire du film c'est évidemment Pascale Ogier. Avec sa voix fine et feutrée est tour à tour touchante ou nonchalante... En contrepartie je ne trouve pas qu'elle transcende l'écran non plus. Il faut dire que le destin ne lui aura pas donné cette chance de briller mieux dans d'autres films...
13 ème film de Eric Rohmer, qui est considéré comme son 4 ème film de sa série de 6 films intitulés: " Comédies et proverbes". Le film a en intitulé, un proverbe de la province de Champagne: "Qui a deux femmes perd son âme, qui a deux maisons perd sa raison", ça nous pose le film. Le point fort du film est aussi son point faible, c'est qu'il est terriblement didactique. Comprenez par là, que le film repose avant tout sur ses dialogues, qui font très artificiels et préoccupations bourgeoises de l'amour. Alors oui j'ai aimé ces joutes verbales entre Fabrice Luchini et la regretté Pascale Ogier qui sont tout les deux magistraux, surtout cette dernière morte à seulement 25 ans, qui nous livre une des plus grandes performances du cinéma. Mais à part ça le film est vain, c'est même parfois assez horripilant, c'est comme si les personnages s'écoutaient parler. Il y a des scènes d'une lenteur, celle au café je ne sais pas si c'est du génie, ou on frise le ridicule C'est un peu ça ce film un écart entre génie et esbroufe. Mais il faut bien avouer que la poésie est pour moi trop minime, ce qui fait de ce film, un film somme toute moyen. Car il n'a rien à raconter et qui en plus manque de charme et de corps, on est trop dans l'intellect.
Pilier de la Nouvelle vague aux côtés des Truffaut, Godard et autres Chabrol, Eric Rohmer n’est déjà plus tout jeune quand il nous offre ses Nuits de la pleine lune. Dans cette quatrième partie du cycle Comédies et proverbes, il raconte, comme souvent, une femme. Une femme libérée, dirait Cookie Dingler. Et ce n’est pas si facile. Vingt-six ans, aguicheuse, mince et permanentée, titi moderne et hyper sensuelle, elle est une réponse à tous les fantasmes alors en vigueur. Elle assure aimer son Jules, mais lui a des doutes. Casanier, peu bavard, il s'inquiète de l’ami d'enfance, qui aimerait être un peu plus, et des amants possibles, qui finiront bien par l’être. Très inspiré du théâtre, le jeu d’acteurs ne convaincra pas tout le monde. Tous scandent leur texte à tue-tête, l’articulent soigneusement, l’accompagnent de grands gestes, de regards intenses, parfois vagues aussi, en tout cas toujours superficiels. A ce petit jeu, c’est Luchini qui s’en tire le mieux, n’en déplaise aux vénitiens de la Mostra qui préfèrent saluer Pascale Ogier. Une étoile filante, lira-t-on, qu’une brutale crise cardiaque emporta trop vite. Ces louanges étonnent : elle force tant sur les minauderies qu’on pense au Doutage, des Inconnus : « – J’aime l’automne… – Pas moi, moi je préfère… l’automne ? » Restent alors les superbes cadrages géométriques inspirés de Piet Mondrian, ou les inserts de courte transition sur le Paris by night. Est-ce suffisant ? Certains l’estiment. Moi pas.
Dans 'Les Nuits de la pleine lune', Rohmer parvient à trouver l'équilibre parfait entre légèreté - voire trivialité - et profondeur. Drôle, bien écrit, c'est un bonheur à regarder et à écouter grâce à la bande originale d'Elli et Jacno.
« Qui a deux femmes perd son âme, Qui a deux maisons perd sa raison »
Le désordre amoureux semble être bien souvent le contenu des opus d’Eric Rohmer permettant dans un périple verbal aussi touffu que copieux de permettre à une certaine jeunesse en plein trouble sentimental de communiquer et de se construire à l’aide d’une prose thématique.
Que veut dire aimer ? Surtout en période de pleine lune.
Est-ce partager avec l’autre des moments sédentaires alors que l’esprit ne rêve que de rencontres constructives axées sur un intellect entretenu sur des sites lumineux ?
Ou bien un badinage sentimental faussement prude aguichant l’autre dans des phrases poussant celui-ci à matérialiser ses pulsions volontairement contrées par un moralisme construit dans une dialectique privilégiant les mots par rapport aux gestes.
Dans un premier jet un couple tente d’établir un schéma durable entre une présence que l’on doit à l’être aimé et la possibilité de vivre en parallèle une seconde vie axée sur un relationnel extérieur constructif.
Possession et indépendance s’affrontent le temps d’un phénomène naturel astronomique.
A force de détruire une aventure que l’on reconstruit toujours à l’identique Louise s’enlise dans un processus sentimental sans issue.
Un conflit entre la quête d’une stabilité durable remise en question par la peur de s’investir dans le quotidien ceci permettant à un esprit en plein doute de disposer d’éléments masculins volatiles constamment reproduits lassant rapidement une âme indécise.
Un film sur l’impossibilité de prendre une décision finale ravitaillée en permanence par une instabilité constante.
"Qui a deux femmes perd son âme, qui a deux maisons perd sa raison"; c'est à partir de ce précepte placé en exergue de son film qu'Eric Rohmer construit la personnalité de son héroine. La relation qu'entretient Louise avec Rémi semble n'avoir, à ses yeux, qu'un défaut: la promiscuité. C'est la raison pour laquelle, elle décide, seule, d'occuper son logement parisien dans une façon d'union libre. A l'instar de beaucoup d'héroines rohmériennes, Louise se berce de considérations théoriques que ses actes et les réalités de l'existence contredisent pourtant et compliquent. Ses principes, inconsciemment égoistes malgré l'apparence de la logique et de l'intégrité intellectuelle, seront peut-être plus cruels pour elle que pour Rémi...
Le récit de Rohmer, malicieux parfois, enseigne qu'il ne faut pas mettre les sentiments à l'épreuve. L'intrigue, sans doute moins statique qu'à l'accoutumée, se fonde sur les déplacements des personnages et sur leur évolution morale, comme des rebondissements. Entourée de possibles amants (dont spoiler: Fabrice Luchin i, dans un de ses premiers rôles d'intello mondain), Pascale Ogier compose avec une charmante innocence un nouveau ressort de la mécanique amoureuse selon Rohmer.
Un marivaudage intéressant et plaisant, représentatif d’un milieu et d’une époque (le cinéaste sait saisir « l’air du temps »), en particulier des nouvelles façons de considérer les relations de couple. Mais bien loin à mon sens derrière les meilleurs films de Éric Rohmer. Il souffre, par comparaison, d’un manque d’idées scénaristiques, ce qui génère des situations plutôt convenues. On ne trouve pas non plus les dialogues étincelants qui caractérisent entre autres son meilleur cycle, les « Contes des quatre saisons » ; faute de quoi, le film paraît par moments « bavard ». Il en résulte au final une œuvre plutôt banale que l’on oubliera (sauf Pascale Ogier) assez rapidement.
Relation de couple, désir, fantasme, adultère, amitié ambiguë : tels sont les ingrédients de ces "Nuits de la pleine lune", typiquement rohmériens. Si la mise en scène, discrète et précise (il faut voir comment les personnages évoluent dans le cadre au cours de leurs conversations), est irréprochable, ce n'est en revanche pas le cas des dialogues, insupportablement littéraires, et du jeu des acteurs (personne ne parle dans la vie comme dans les films de Rohmer, c'est humainement impossible) : Luchini fait ce qu'il fait à la perfection, mais il n'en est pas moins irritant. Quant à Pascale Ogier, sa voix est horripilante. Le cinéma de Rohmer a ses qualités, mais j'y suis assez imperméable ; pour qui aime, "Les Nuits de la pleine lune" représentent sans doute le haut du panier.