Ce film est d'une intensité incroyable, je comprend pourquoi il souvent cité comme Le chef d'oeuvre de John Cassavettes. Les acteurs donnent et les angles, les cadrages, amplifient toutes les émotions et l'intensité du film. En effet tout est constamment filmé en gros plan ce qui renforce les personnages qui sont extrèmement marqués et forts (je parle de caractère fort pas de leur muscles). Vous l'aurait compris la mise en scène est époustouflante et les acteurs tel que Gena Rowlands, Peter Falk sont juste incroyables.
J'aimerais m'arrêter sur Gena Rowlands, elle joue une "folle", ses actions, ses paroles, ses gestes ne sont en aucun prévisibles et donnent un réalisme juste impressionnant. On pourrait croire, durant le film, vivre avec cette famille. Son jeu de folle n'a rarement été égalé, voir même à mon goût c'est le plus extraordinaire(Pourtant j'aime les films sur la folie). Des scènes marquent les spectateurs par son jeu, elle danse le lac des signes(je suis pas sure de la musique) avec une gestuelle à la fois crispée et détendue. C'est difficile à expliquer, elle est détendue par la musique et l'adore mais ses gestes sont brusques et dérangés du fait de sa folie.
Au début de la critique j'ai mis entre guillemets le mot folle car à mon goût ce film ressemble à "Vol au dessus d'un nid de Coucou" de Milos Forman (Un chef d'oeuvre, je vous le conseil) où la folie est décrite comme l'influence des autres. Je m'explique, dans le film de Forman, le personnage que joue Jack Nicholson déclare aux autres personnes de l'asile qu'ils ne sont pas fous et tout le film cherche à nous faire comprendre que ce sont les infermières qui en sont la cause ( de leur "folie"). Dans "Une femme sous influence" les personnages entretiennent leur états émotionnel fort qui vont pousser les personnages à agir de façon étrange, mais avant tout ce sont des êtres humains et il est normal de ressentir des émotions et après d'agir en les contenant. Donc ici les personnages pourraient être "fous" à cause des émotions qu'ils entretiennent ensemble (ils s'influences). Ce n'est pas étonnant pour une famille car vivre ensemble donne lieu à beaucoup d'émotions. C'est ma thèse sur le film, je ne suis pas sure mais cela expliquerait le titre du film et c'est ce que j'ai ressentit en voyant le film. Aussi le personnage de Peter Falk peut être considéré comme "fou" à certain moment vu ses réactions et ses actes, notamment vers la fin du film et en observant ses changements d'humeur tout au long du film.
Pour le coup à la fin c'est totalement l'influence des autres qui agit sur ces actes, c'est très marqué.
Les cadrages comme je l'ai dis précedemment exagèrent toutes les expressions des personnages principaux, c'est à dire le père et la mère. Mais Cassavettes ne se focalise pas seulement là dessus à travers sa caméra. En effet il filme d'une certaine manière les enfants. Il les rend innocents, purs et d'une bonté infinie. L'atmosphère égrit avec les parents qui se disputent va nous envahir d'émotion en présence des enfants. On ressent la colère ou la tristesse à forte dose qui mélés d'une intensité si forte (qui est présente pendant tout le film) sont amplifiées, je ne serais pas étonné que certains est pleuré ou est cassé leur ordinateur pendant le film. Sauf que ça n'a pas été mon cas.
Même si le film est très intense, il reste quand même douteux au niveau des émotions. Les enfants nous font ressentir des émotions mais un scénario plus pertinent aurait été à la bien venu. Les scènes avec les enfants sont fortes mais pas assez à mon goût et le manque que j'ai ressentit vient du scénario ou plûtot de l'histoire qui est quand même restreinte. J'aurais aimé que Cassavettes joue plus sur la joie, sur l'espoir pour que la tristesse ou la colère soient plus marquées. Le film "Crias Cuervos" de Saura (Le chef d'oeuvre absolue à mon goût) est un parfais exemple du procédé que je vient de vous énuméré, il y a aussi "la vie est belle" de Capra où le précédé est fait à l'envers, de la tristesse pour la joie. Si Cassavettes avait fait cela j'aurais mis 5 sur 5 car c'est un véritable chef d'oeuvre en terme de jeu, de mise en scène ou d'intensité mais il reste quand même incomplet en émotion et c'est ce que j'aime dans le cinéma. J'aurais aimé "passer du rire au larme" (rire est quand même un peu exagéré).
Le scénario présente aussi des défauts dans le sens où les scènes tournent toujours à peu près autour du même sujet, les lieux sont aussi les mêmes et les personnages aussi. Cela donne un sentiment de renfermé, de restriction. Ce n'est sans doute pas le budjet ou la production qui est la cause de cela mais juste un choix de l'auteur puisque son film shadows, réalisé en 4 jours il me semble, ne présente pas ces défauts.
En conclusion ce film est d'une intensité rare, les acteurs jouent divinement bien, les choix de réalisation sont admirables mais le scénario est quand à lui moyen puisqu'il est fondé sans doute sur des mauvaises bases. Le film malgré ses défauts reste quand même un excellent film qui a marqué l'histoire du cinéma et qui est et restera culte.
J'ai baissé un peu la note, que j'aurait mis à 4, à cause du fils de John Cassavettes et de Gena Rowlands, Nick Cassavettes. Il a fait des vraiment mauvais film, il y a par exemple "triple alliance".