Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
benoitparis
113 abonnés
1 277 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 11 août 2010
Un des grands spaghettis qui transposent les tensions idéologiques de l’époque de leur tournage, mais peut-être pas le plus puissant dans le genre. Le scénario est intéressant en ce qu’il suit l’imprévisibilité du personnage central, pris entre sa cupidité et ses élans révolutionnaires. Avec cela, le personnage joué par Lou Castel garde son mystère jusqu’au bout. Comme film d’action à rebondissements, c’est très réussi.
Travaillant dans l'ombre du maestro Sergio Leone, Damiano Damiani a lui aussi réalisé quelques films solides. Collaborant avec Gian Maria Volonte et Ennio Morricone, le réalisateur transalpin donc auteur de westerns spaghettis s'attaque à un sujet politique qu'est celui de la révolution mexicaine, un thème qui sera repris par Sergio Leone quelques années plus tard dans "Il était une fois la Révolution". "El chuncho" relate l'histoire et l'amitié de deux hommes, l'un Mexicain, l'autre Américain, chacun ayant un objectif radicalement différent mais nous ne donnerons pas la raison pour laisser la surprise aux spectateurs de ce long-métrage. Au menu de ce western spaghetti: de très nombreuses fusillades, la guerre dans son état le plus répugnant avec un début qui annonce la couleur de ce film. Ici, pas de pitié, on tue pour un rien, même entre amis pour des motifs dérisoires et idiots. Que veut montrer le réalisateur en fin de compte? Il désire simplement montrer qu'une révolution se fait dans l'ignominie et dans le sang et que les hommes qui participent à cet évènement finissent par devenir tous plus fous et plus sauvages les uns que les autres autrement dit la vie là-bas ne vaut rien, seuls la gnôle, l'argent, la bagarre, le respect comptent. Et attention avec le mot respect! Celui qui provoque un autre avec une simple phrase peut recevoir une balle dans la tête! Le film, vous l'aurez compris est une critique de cette guerre au Mexique où se multiplient les meurtres gratuits et sans motif valable mais il reflète également comment deux hommes si différents l'un de l'autre peuvent s'entraider, les deux protagonistes étant et restant très proches tout le long du film. Amitié, haine, trahison, meurtres, voici le quatuor de ce western qui ne laisse jamais place à l'amour entre homme et femme. Damiano Damiani élabore un long-métrage au scénario très riche et très dense et donne au spectateur un spectacle de très grande qualité, prouvant la magnificence du cinéma italien.
El Chuncho est l'un des rare westerns italiens à arriver au niveau de la qualité et de la maestria de ceux du maître (j'entends par là Sergio Leone mais je crois que vous l'avez deviné). Epoustouflant, magnifique, puissant, lyrique, une musique qui vous prend par les tripes (elle n'est pas d'Ennio Morricone mais elle fut supervisée par lui), de l'action, du drame, un grand western qui mériterait plus de reconnaissance. J'ai adoré, plus j'avançais dans l'histoire plus j'oubliais mon environnement, j'étais aux côtés des personnages remarquablement interprétés notamment par le fabuleux Gian Maria Volonte, Lou Castel ou encore l'inquiétant Klaus Kinski. La fin est très réussi et un peu inattendue.
Chouette parabole sur l'interventionisme des USA en Amérique Centrale (et ailleurs!), "El Chuncho" est servit non seulement par un casting de choix (Lou Castel, Gian Maria Volonte...) mais aussi par une partition baroque et inspirée de Bacalov. Véritable pierre angulaire du western "zapata", ce long métrage est a conseillé à tous les amateurs d'un genre qui fit la part belle aux fictions de gauche italiennes. "N'achetez pas du pain, achetez de la dynamite!"