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max6m
73 abonnés
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5,0
Publiée le 29 octobre 2008
«Au travers des oliviers» peut être vu comme le 3ème volet d’une trilogie entamée avec «Où est la maison de mon ami» et «Et la vie continue». Ces 3 films s’imbriquent les uns dans les autres comme des poupées gigognes, et comprendre le rapport qu’entretiennent les films entre eux n’est pas anecdotique mais permet d’appréhender toute l’intelligence de ce cinéma au travers du travail sur la réalité cinématographique et la recherche de vérité que mène Kiarostami. Ainsi, dans «Et la vie continue», Kiarostami revenait sur les lieux du tournage de «Où est la maison» dévastés par un terrible tremblement de terre. Il mettait en scène un réalisateur à la recherche des acteurs du film et interrogeant les survivants. Dans «Au travers des oliviers», Kiarostami démonte la réalité cinématographique mise en place dans «Et la vie continue» en filmant les coulisses du tournage d’une des scènes. L’ancien réalisateur devient simple acteur, un nouveau réalisateur apparaît, et Kiarostami supervise ce nouveau temps cinématographique, s’offrant même une apparition à l’écran (le film dans le film dans le film). Nous devenons donc conscients que Hossein, dans «Et la vie continue», jouait un rôle puisque nous le voyons ici sur le tournage, engagé dans une nouvelle réalité (il cherche à conquérir l’actrice qui lui donne la réplique), qui elle-même nous apparaît instantanément comme fictionnelle puisque que Kiarostami a démonté l’illusion de vérité cinématographique. Et pourtant, ça marche. Nous sommes pleinement et «véritablement» émus et passionnés par cette histoire d’amour. Kiarostami vient de nous démontrer la capacité du cinéma, même s’il n’est que mensonge, à capter la vie, la vraie. Mais «Au travers des oliviers» n’est pas qu’un film intelligent. C’est aussi un très beau film sur lequel affleure une douce poésie qui a le don de conquérir nos émotions. Le dernier plan est purement cinématographique et nous rappelle, au-delà du propos et de la réflexion, à l’évidence poétique de l’art
L'un des plus grands films de Kiarostami, qui mélangeant réel et fiction, puisant dans la banalité jusque son contenu narratif, parvient à doter le réel d'une poétique fantastique. D'autant plus impressionnant est de voir avec quelle spontanéité émergent la philosophie et le cinéma dans le quotidien, dans la vie pure. L'impression est exquise et envahit tout l'être, bien convaincu que, par une certaine magie, la simplicité est vraiment une grande beauté lorsqu'elle est convenablement ressentie, ou comme ici, magistralement faite ressentie (15/20).
« Au Travers des Oliviers » est peut-être le plus beau film de Kiarostami aux côtés de « Où est la maison de mon ami ? » Le cinéaste y tourne un « film dans le film » concentré sur le tournage dune séquence de son film précédent « Et la vie continue ». Le réalisateur tente de réaliser une scène mettant à limage deux jeunes acteurs. Sauf que le jeune homme a, dans la vraie vie, demandé la main de la jeune femme et que celle-ci a refusé. A cause de cela, le tournage va être des plus mouvementés. A travers cette douce parabole sur le couple iranien, Kiarostami nous livre un véritable état des lieux de son pays quil aime avec ardeur même sil met en évidence toutes ses absurdités. Un film dune poésie rare.
Entre poésie et philosophie dans un monde où l'art et la mort ne sont jamais loin, on peut dire que ce film de Kiarostami est très abouti. Avec des plans statiques très simples, souvent plans-séquences, Kiarostami vise le simple et le banal, ce qui n'est pas du tout synonyme de négligence, c'est un style. Les acteurs jouent tous très bien. L'intrigue est riche, mêlant histoire d'amour, tournage et questions politiques et sociales qui se posent à l'Iran. Les personnages sont profondément humains et très bien approfondis. L'ensemble de ces éléments résulte à une oeuvre splendide avec un dernier plan d'anthologie, d'une inoubliable beauté où le spectateur n'identifie plus que deux touches de couleur abstraites.. Le film célèbre la puissance du cinéma, le film dans le film, et même le film dans la vie et réciproquement. N'étant pas que dramatique, le film se veut aussi souvent drôle et touchant. Kiarostami aime le film et il le montre souvent à travers son cinéma. Beau film poétique.
C'est un véritable petit bijou que Kiarostami nous a offert avec «Au travers des oliviers» (1994). Et son film est d'autant plus remarquable qu'il se refuse à toutes formes d'ostentation. Il est en réalité la fraîcheur même, donnant le sentiment d'un cinéma ingénu tout à l'abandon de se regarder naître. Et pourtant... que de richesses, d'émotions et d'intelligence dans ce qui pourrait d'abord apparaître comme un essai sans prétentions, voire dénué d'intérêt. Il y a d'abord la frontière entre la fiction et le documentaire qui, comme c'est souvent le cas chez le réalisateur, s'estompe sans créer le moindre malaise. On tient là un magnifique reportage sur la vie d'une petite communauté sinistrée du nord de l'Iran. Mais on est tout à la fois en présence d'un magnifique poème d'amour, scandé avec une simplicité naïve qui s'avère au final très émouvante. Il y a enfin le magnifique hommage au cinéma, Kiarostami sacrifiant une nouvelle fois au genre du «film dans le film», mais avec une spontanéité qui désarme par avance toute accusation possible de plagiat. Si on ajoute à tout cela un art consommé de la suggestion et du non-dit, la beauté parfois stupéfiante des images et un humour léger tout en délicatesse, on a tous les ingrédients de ce qui sera reconnu par la postérité comme un petit chef-d'oeuvre. Regardez le plan final, virtuose, où Hossein, une dernière fois, se lance à la conquête de sa belle au son de la musique de Cimarosa. Si vous n'êtes pas de la race des êtres définitivement blasés, vous serez sans doute surpris de vous découvrir émus par ce que vous auriez, peut-être dans un premier temps, jugé indigne de vous émouvoir encore ...
Un grand poème cinématographique...Sept années avant le brillant Ten, Abbas Kiarostami filme l'incommunicabilité entre deux êtres: un jeune maçon participe au tournage d'un film intitulé Et la Vie Continue. Amoureux de la fille qui lui donne la réplique, il cherche entre deux prises à lui déclarer sa flamme. Celle-ci se montrant plutôt réticente, le jeune homme illettré persiste malgré le refus de la grand mère de la jeune fille ( dont les parents sont morts lors d'un tremblement de terre, quelques temps auparavant )...Kiarostami filme alors une oeuvre sur le langage, sur le combat et l'acharnement d'un garçon à trouver l'amour, et ce par le biais d'une caméra sobre et élégante, d'un personnage placide et pourtant désespéré. Voici le film d'un cinéaste anticonformiste et unique qui n'a jamais cessé, tout au long de son parcours, de laisser libre cours à l'imagination de ses spectateurs. Au Travers des Oliviers est un très bon film en définitive, dans lequel se démarque notamment un travail important sur la profondeur de champ, la mise en abîme ou encore le hors-champ. A voir absolument, ce genre de film n'est que trop rare dans le cinéma d'aujourd'hui. Un hymne à l'amour.
Il existe des films qui vous bouleversent avec une simplicité qui masque une profondeur artistique et humaniste dont l'évidence s'impose au fil du temps de vision et après. "Au travers des oliviers" est de ceux-là. C'est un film immense tout en humilité et en empathie. À voir, revoir, revoir et revoir.
La question de savoir ce que représente le cinéma aux yeux des gens ordinaires, qui est le thème de deux autres films splendides d'Abbas Kiarostami : "Close Up" (1990) & "Et la vie continue" (1991), est posée dans ce film divertissant, parfois très beau. "Au travers des oliviers" conclut une trilogie qui s'ouvrit avec "Ou est la maison de mon ami?" (1987). C'est une comédie sur le tournage d'un film, qui décrit notamment les efforts répétés et vains d'un jeune acteur pour séduire une actrice qui ne daigne même pas lui parler. A l'instar d'un film ultérieur, "Le goût de la cerise" (1997), les trois volets de la trilogie omettent à dessein certaines informations sur les personnages pour inciter le spectateur à combler lui-même les vides et, dans le cas présent, aboutir à une fin ouverte magnifique. Pour qui ne connaît pas encore Kiarostami, "Au travers des oliviers" fournit une excellente introduction à l'œuvre d'un cinéaste majeur, et sans conteste le meilleur de son pays. Le film a joué ce rôle pour de nombreux spectateurs du monde entier. Tourné exclusivement en extérieurs, "Au travers des oliviers" illustre brillamment le génie de Kiarostami pour filmer la nature et son art consommé du dialogue.
kiarostami reste fidèle à sa forme cinématographique, en accordant toujours une place importante au hors champs. il continue de donner à son récit suffisamment de perméabilité que pour un inclure une part de réalité hors de la fiction, qui permet de dresser une nouvelle fois le portrait de la société iranienne. si ce film n'est pas sans rappeler "la nuit américaine", il me fait nettement plus pensé à salaam cinéma d'un autre cinéaste iranien, Moshen Makhmalbaf, tant il analyse scrupuleusement le comportement humain de la société iranienne face à la caméra. a noter l'un des plans de fin de film les plus qu'il m'aie été donné de voir, tout en pudeur, en intelligence, ou l'image parle d'elle même, sans besoin de dialogue. c'est simple, évident, mais il fallait y penser.
Une daube monumentale!!! Rempli de bons sentiments ridicules, d'acteurs bidons, de clichés: les méchants sont des noirs, des latinos... Passer votre chemin.
Dans un petit village du nord de l'Iran, une équipe de cinéma tourne un film. Toute l'équipe s'agite autour du réalisateur qui procède à un casting dans une école. Il porte son choix sur Tahereh, une jeune fille dont les parents sont morts dans le tremblement de terre qui a dévasté la région. Pour remplacer au pied levé l'acteur bègue incapable de lui donner la réplique, le réalisateur choisit Hossein, un jeune maçon qui avait demandé sans succès la main de Tahereh à sa grand-mère.
En 1987, Abbas Kiarostami tourne dans la petite ville de Koker "Où est la maison de mon ami ?" un court film qui le fait connaître à l'étranger et notamment en France. Les lieux du tournage sont frappés trois ans plus tard par un tremblement de terre meurtrier. Kiarostami y retourne en 1991 pour y filmer "Et la vie continue". "Au travers des oliviers", qui constitue une sorte de making-off de ce film-là, vient clore cette trilogie.
Le film jouit d'une réputation élogieuse. Il le doit au prestige de son auteur, Abbas Kiarostami, qui passe pour le plus grand réalisateur iranien contemporain, le seul à avoir jamais reçu la prestigieuse Palme d'or (en 1997 pour "Le Goût de la cerise"). L'oeuvre de l'illustre octogénaire fait actuellement l'objet d'une rétrospective en salles. C'est aussi avec beaucoup d'humilité que je m'autoriserais une critique moins enthousiaste.
Sans doute ce film plonge-t-il avec une grande douceur dans la vie quotidienne d'un petit village iranien, loin de la capitale et de ses artifices, et filme-t-il avec beaucoup de pudeur le deuil qu'il continue à porter. Sans doute aussi constitue-t-il une mise en abyme du cinéma en train de se faire, avec ses hésitations, ses temps morts, ses répétitions. Mais, pour autant, une fois signalées ces qualités-là, force est de constater qu'on s'ennuie ferme pendant plus de cent minutes à regarder derrière le pare-brise d'une voiture cahotante les paysages, certes majestueux, de la campagne iranienne. Et nos nerfs sont mis à rude épreuve, pendant le dernier tiers du film, devant la répétition irritante de la même prise que les acteurs, débordés par leurs sentiments, ne parviennent pas à jouer correctement.
Faut-il absolument voir les 2 premiers volets de la trilogie de Koker pour apprécier ce film?Telle est la question ou plutôt est il nécessaire de se refaire une énième fois le making of du second épisode car ce film en effet ressasse de manière extrêmement répétitive les coulisses du tournage du second volet : coulisses mises en scène bien sûr mais répétitions de prises répétées à l'envie ...jusqu'à l'ennui ? Oui jusqu'à un certain degré d'ennui et aussi de mal être par l'insistance incroyablement malaisante et pas du tout romantique du personnage principal amoureux éconduit carrément inquiétant.Un exercice de style bien vain et épuisant .
Abbas Kiarostami conclut avec brio sa trilogie du Koker en filmant dans un village du nord de l'Iran le tournage d'un film. "Au travers des oliviers" propose à la fois une possible mise en abyme de l'exigence du metteur en scène et une histoire d'amour impossible. La beauté minimaliste du film est de tenir son dispositif radical, qui réduit longtemps l'ensemble à un décor et une scène qui se rejoue au moins une dizaine de fois ; cette scène qui doit être refaite et qui fait se demander au spectateur combien de fois elle lui sera proposée peut se lire sur deux niveaux : elle est d'une part la preuve d'une volonté de contrôle absolue d'un metteur en scène qui ne laisse aucune liberté à ses acteurs mais qui exige une réplique et une intonation précises – faut-il y voir une projection de la méthode imposée par Kiarostami lui-même à ses acteurs ? – tout comme on peut se demander si, d'autre part, les échecs successifs de la scène ne sont pas décidés par l'acteur qui se tromperait volontairement de mots pour pouvoir parler à celle qu'il aime entre deux prises. Le film joue constamment sur ces deux plans et une logique d'épuisement du spectateur, qui ne sait plus s'il regarde un film ou le tournage d'une scène qui n'en finit pas, et de frustration pour un personnage qui se heurte au mutisme de la femme qui courtise. L'homme a donc exclusivement la parole mais celle-ci est vaine puisqu'elle ne se voit accorder aucune réponse : dans un pays à la société nettement patriarcale, le geste consistant à donner le pouvoir de décision à la femme prend alors une forte dimension politique. Film intime, social et cinéphilique, "Au travers des oliviers" marque enfin par son sublime final justifiant le titre, recherche désespérée du regard, de la parole et de l'amour.
Troisième film de la trilogie de Koker ( 1995 ), c'est un opus de Kiarostami ( selon moi, une des plus importantes signatures du septième art de la fin du XX siècle) ou le cinéaste expose sa manière de travailler.
L'exercice a déjà été fait par d'autres cinéastes, mais dans l'hexagone, à titre de comparaison, le premier titre qui vient à l'esprit est " la nuit américaine " de Truffaut.
C'est aussi une réflexion sur la vie, l'élan vital. Apres la catastrophe naturelle qui a tuée des centaines de personnes, l'amour est toujours présent près à éclore, comme le montre " au travers..."
Présenté en compétition officielle à Cannes, " au travers..." n'obtint pas de récompense. Quand on le revoit aujourd'hui, le film n'a rien perdu de sa force évocatrice et son ton naturel lui donne les accents d'un film documentaire
On pourra regretter quelques longueurs, mais de nombreuses scènes sont particulièrement réussies. C'est sur ce tournage que le futur cinéaste Jafar Panahi, fit la rencontre de Kiarostami en tant qu'assistant.
Panahi est présent à l'écran dans plusieurs plans même si près de trente ans après la réalisation de " au travers..." on a du mal à le reconnaître.
Les amateurs de cinéma d'auteur intéressés par le film verront avec un grand bénéfice les deux précédents volets de la trilogie de Koker, œuvre clef, majeure du realisateur et sans doute du cinéma tout court.
J'interviens pour faire remonter la cote de ce sublime film rare de sensibilités subtiles, qui ne fait pas partie des arts et essaies, contrairement a ce qu’Eddy_le_Méchant se permet de critiquer faussement ici. Uniquement parce que d’évidence il n'a pas les capacités intellectuelles, ou juste basiquement sensorielles pour pouvoir ressentir la finesse ce petit chef-d'oeuvre et qu'il lui faut naivement que la terre entière le sache, car son avis se doit d'écraser les autres, en faisant semblant d'être objectif pour tenter plus d'efficacité (égocentrisme manipulateur). Je suis intolérant face à l’intolérance ! Comment peut-on se laissez allez à descendre un film, uniquement parce qu'on n'a pas su, pas pu, ou pas voulu se laisser pénétrer par les nombreuses et discrètes émotions qu'il transporte, filtrant au travers des archaiques censures religieuses et politiques, parvenant miraculeusement au-delà des frontières. Ce film démontre sans prétention que parallèlement à l'obscurantisme, il transparait un part d'humanité, qui parfois se trompe, est trompée, ou muselée, mais qui ne demande qu’à se révéler. Derrière ces voiles noirs se cache la lumière éternelle, qui toujours traverse les époques, quelles qu’en soit les dogmes et les contraintes politiques. L’espoir.