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Xavier B.
17 abonnés
283 critiques
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3,5
Publiée le 22 novembre 2021
Le monde de la jeunesse d'Alia est beau, la maison vaste et harmonieuse, le jardin soigné avec goût, les maîtres élégants et cultivés, les domestiques pleins de charme, d'humour et de gourmandise... La jolie Alia y est choyée, presque considérée comme une fille de la maison, aux côtés d'une petite fille du prince, née le même jour.
Mais ce décor raffiné s'avère être celui d'un monde amoral, nauséabond et décadent. Les maîtres abusent à loisir des domestiques, cloîtrées qu'elles sont dans le palais. Certaines sont contraintes à avorter presque régulièrement.
À peine pubère, Alia perd vite son statut privilégié pour devenir une proie pour les maîtres, bien qu'il soit clair qu'elle est soit leur fille soit leur nièce... Elle leur échappera à la faveur du changement de régime politique (chute du Bey chassé par Bourguiba et les français en 1956), mais ne se débarrassera pas de son statut de trophée, de femme qu'on épouse pas...
Les très belles images, l'ambiance un peu magique de ce palais1, le charme voluptueux et rieur des jolies servantes gomment sans doute trop l'abomination des relations prédateurs/objets de plaisir entre les maîtres et les servantes.
Les silences du palais est un film qui ne m'a pas vraiment séduit. Si l'intrigue permet de planter un décor (un palais à Tunis) et de transmettre un propos (sur les différences entre les classes qui cohabitent dans un même lieu et les inégalités qu'elles impliquent) ; elle n'a pas réussit à me séduire et à m'emporter malgré les drames très forts qu'elle dépeint. Les décors sont très beaux (et montre l'opulence de la catégorie sociale des beys de Tunis) et le propos simple mais convaincant (le bey et les maîtres profitant et usant des servants à leur disposition). Les acteurs (que je ne connais absolument pas) jouent plutôt bien. Malheureusement, tout cela ne m'aura pas tant séduit et je ne pense pas que ce long-métrage, s'il n'est pas mauvais, me restera longtemps en mémoire.
En soit c'est un bon film, un film bien écrit, remplie d'intentions louable. Sauf que ça m'ennuie. Ce film ne m'inspire pas grand chose; c'est joli, il y a du fond et beaucoup de maitrise mais ça ne m'accroche pas. J'ai attendue la fin pour être honnête. Par ce que c'est un huit clos; mais aussi par ce que c'est un sujet qui ne me semble pas primordiale. Le réalisateur ne me donne pas la sensation que ce qu'il me montre est important. Après que l'on s'y accorde. Je ne me suit pas dit que c'était mauvais par conséquent, loin de moi de vouloir de faire ici un procès d'intentions. Le sujet des servantes d'un palais tunisien m'a parue intéressant seulement pas primordiale. Rare sont les films causant de la noblesse m'intéresse, ce n'est pas le cas pour Les Silences du Palais. Ce sont les coulisses qui sont focus, le reste est traité à minima. Bref c'est un film qui aurait tout pour me plaire si il me parlait; en ce jour du moins. Les critiques sociétales me semblent assez peu captivante quand elles ne jouent pas sur différends niveaux de perspective. Et là on en a littéralement deux. spoiler: La vision des servantes, et celle d'une fille de l'une d'entre elles. Le tragique et l'innocence. Sans trait d'humour sur la situation ni de démarche relativiste puisque tout s'écroule sans apporter une nuance à tout cela. Je ne pense pas que m'on idéal fait de ce film un échec, pas du tout, il rend juste un sujet ne me captivant pas de base d'autant plus incompatibles à mes intérêts. Dommage je puit dire. Je l'aime tout de même sous l'angle cinéma de la chose, la qualité vidéo est désastreuse et malgré cela c'est beau. Tout est clair et d'une douceur rendant beaucoup d'apaisement à mon égard. Je ne remet pas en question le jeu des acteurs qui est dirigé avec une belle pâte il faut l'admettre. La composition des plans fait aussi bon ménage dans cette fresque très sobre de décors presque mort. Du moins j'en ai eu la sensation.
Un film magnifique et empreint de nostalgie sur la servitude féminine et le droit de cuissage sous l'occupation française en Tunisie. "Droit" qui a théoriquement disparu avec l'indépendance...